Affaire des 3 journalistes inculpés: le SDF dénonce un «procès en sorcellerie»
DOUALA - 03 NOV. 2014
© Robert Ndonkou | Cameroon-Info.Net
Le parti de John Fru Ndi soupçonne le pouvoir de chercher à anéantir la presse camerounaise.
Le principal parti de l’opposition camerounaise réagit à l’inculpation de trois journalistes camerounais prononcée le 28 octobre dernier à Yaoundé par le tribunal militaire. « Le SDF condamne avec la dernière énergie les mesures liberticides que vient de prendre le Tribunal militaire de Yaoundé à l’encontre de ces trois journalistes en raison de ce qu’elles constituent à n’en point douter une atteinte grave et intolérable à la liberté d’expression pourtant garantie et protégée par la Constitution de la République », écrit dans un communiqué daté du 30 octobre 2014 le responsable du « shadow cabinet » en charge de l’information et des médias, Jean Robert Wafo.
Le conseiller municipal Sdf de la mairie de Douala 2ème rappelle que « la protection de la source d’information est reconnue et garantie aux journalistes et aux auxiliaires de la profession de journaliste. Il soutient que « l’article 107 du Code pénal allégué par les magistrats du Tribunal militaire n’est qu’une disposition de portée générale qui ne saurait déroger à une loi spéciale notamment la loi N° 90/52 du 19 décembre 1990 citée plus haut ». Le Sdf pense que les journalistes accusés de « non dénonciation » sont victimes d’un « procès en sorcellerie » qui aurait pour but final l’anéantissement de la presse.
C’est pourquoi il « exige dans l’immédiat la levée pure et simple des différentes mesures d’assignation prises à l’encontre de ces trois journalistes ». Car ajoute-t-il, « les citoyens encore moins les journalistes ne sauraient se transformer en délateurs ou en agents de renseignement". Jean Robert Wafo va même jusqu’à proposer au législateur de revisiter les articles 74 et 107 du Code pénal. « Pour ne plus que les nostalgiques passéistes du régime nous replongent dans la période obscurantiste des années d’exception », justifie-t-il.
Robert Ndonkou, Cameroon-Info.Net