Affaire des 100 milliards de FCFA: Franck Biya crée la panique à l'Assemblée nationale

Yaoundé, 27 Novembre 2012
© BORIS BERTOLT | Correspondance

Une question orale du député Sdf Jean Michel Nintcheu y relative censurée.

Depuis le déclenchement de ce qui est désormais appelé «l'affaire Franck Biya», relative aux 100 milliards de FCFA que le fils du président de la République aurait indûment perçu dans le cadre du rachat de la dette intérieure du Cameroun par la société Afrione, dont le fils du chef de l'Etat est le président du Conseil d'administration, un vent de panique souffle dans le sérail. Après le communiqué attribué au ministère des Finances par des proches du Cabinet civil de la présidence de la République et les sorties peu heureuses de certains «chargés de mission» le week-end dernier, afin d'innocenter Franck Biya, c'est au tir de l'Assemblée nationale d'être contaminée par la fièvre ambiante.

En effet, dans un communiqué rendu public hier dans le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, le secrétaire général de l'Assemblée nationale, Victor Yene Ossomba, réputé peu familier des colonnes des médias, a tenu à faire des précisions relatives à la question orale du député du Social Democratic Front (Sdf), jeep Michel Nintcheu, au sujet de cette affaire: «L'Assemblée nationale n'a reçu aucune question à adresser au gouvernement émanant de l'intéressé. La conférence des présidents, organe qui juge de la recevabilité des questions adressées au gouvernement n'opère aucune discrimination des questions qui lui sont soumises. Cela est vérifiable lors de différentes séances des questions orales adressées au gouvernement.»

«Faux!», rétorque jean Michel Nintcheu. Celui-ci affirme avoir déposé sa question le 19 novembre 2012 au groupe parlementaire Sdf à l'Assemblée nationale, lequel l'a effectivement transmis au secrétariat général du Parlement. Pour M. Nintcheu, Victor Yene Ossomba «raconte sa vie et fait du dilatoire.» Furieux, l'élu du Sdf indique en outre: «Depuis que je siège à l'Assemblée nationale, j'ai déposé 22 questions orales et dix-huit ont été censurées. Victor Yene Ossomba ne sait pas de quoi il parle. Le gouvernement est interpellé et il doit répondre. Les institutions chargées de la lutte contre la corruption doivent également faire leur travail (à propos de l'affaire Franck Biya, ndlr)», souligne t-il.

Dans sa question adressée orale adressée au Premier ministre, Jean Michel Nintcheu, s'interroge sur le silence des personnalités mises en cause dans l'affaire des 100 milliards FCFA. Avant de relever que: «la loi portant fonctionnement du Tribunal criminel spécial (Tcs) indique sans ambiguïté qu'en cas de dénonciation, le procureur du Tribunal criminel spécial peut se saisir d'office. La dénonciation par voie de presse a été faite depuis le lundi 12 novembre dernier. Qu'attend le procureur du Tcs pour ouvrir une enquête ou une information judiciaire au sujet de ces scandales qui, si rien n'est fait, jetteront un discrédit total et irréversible sur la sincérité de l'opération Épervier et sur les proclamations de bonne gouvernante édictées à longueur de discours officiels».

Du reste, le député du Wouri plaide pour la mise en œuvre urgente de deux principales mesures: «La première est de mettre en place une commission d'enquête parlementaire sur tette affaire des Otz (l'Obligations du trésor coupon zéro, ndlr) et de ne pas s'opposer aux mesures qui seraient prises contre son fils (Franck Biya, ndlr) et ses complices au sein de l'appareil d'Etat. La seconde est d'inviter la Banque mondial à conduire un audit sur ce montage, qu'elle a autorisé sans garantie suffisantes de bonne gouvernance, pour la mettre ainsi devant ses propres responsabilités».

source: mutations


27/11/2012
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