L'ombre de Meva'a M'eboutou plane sur les débats
L'ancien ministre des Finances a été nommément indexé par le représentant de la Standard bank comme le donneur d'ordre des paiements à Ansett.
Le Tribunal criminel spécial siégeant en collégialité dans la cadre des détournements de deniers publics imputés à atangana mebara et inoni ephraïm. a l’occasion de l’audience de ce mercredi 10 juillet 2013, consacrée à l’audition du représentant de la standard chatered Bank, ebah Olinga, témoin de inoni, il est encore clairement apparu que c’est michel meva’a m’eboutou qui avait demandé, par écrit, à la standard chatered Bank, de payer la somme de 3,342 milliards Fcfa représentant une partie de la dette due par la Camair au loueur d’avions ansett ; somme transférée le 02 juillet 2003.
«C’est le signataire de la lettre du 1er juillet 2003 émanée du ministère des Finances et du Budget(Minfib), dévoile le témoin, qui serait le donneur d’ordre. C’est Meva’a M’eboutou, finit-il par cracher, en sa qualité de ministre des Finances et du Budget, qui a demandé à la Standard de consentir une avance de trésorerie à l’Etat».
Lorsque me eta Bessong lui demande s’il existe dans les archives de la standard une lettre par laquelle chief inoni aurait ordonné un quelconque paiement à un tiers, le témoin fait valoir que les archives de la banque sont vastes et qu’il ne s’attendait pas à une telle question. «La standard, martèle le témoin, a bel et bien effectué le paiement des 3,3 milliards Fcfa en cause, le donneur d’ordre étant le Minfib, Meva’a M’eboutou, par ailleurs signataire unique du compte intitulé Minfib-camair et seule personne à même de le mouvementer, ainsi que le confirme l’attestation d’ouverture dudit compte».
Appelé à s’expliquer sur le remboursement de la somme de 241,3 millions Fcfa par ansett à la standard Bank en date du 24 juillet 2003, le témoin déclare que ladite somme qui correspondait au trop perçu reconnu par le loueur d’avions a été bel et bien retournée au profit du minfib, ainsi que l’atteste un avis de crédit du compte minfib-camair ouvert dans les livres de la standard chatered Bank.
Interrogé sur l’implication à quelque niveau que ce soit de l’accusé mebara, relativement au décaissement des 3,3 milliards Fcfa, le témoin se dérobe et déclare ne pas être outillé pour répondre à cette préoccupation. D’autant que, argue-t-il, il n’était pas associé au processus décisionnel à l’époque des faits. Lorsque le Procureur général relève pour s’étonner que le compte a été ouvert seulement le 02 juillet 2003 alors que les échanges de correspondances sont antérieurs à cette date, le témoin rétorque que, généralement, la négociation d’ouverture de compte prend un certain temps pendant lequel il y a échange de correspondances avant que les parties soient définitivement fixées sur l’opportunité d’une telle ouverture. et de préciser que pendant ces négociations aucune opération n’est en principe pas possible surtout lorsque, en l’espèce, le client n’a pas de relation d’affaires avec la banque.
C’est sur cette ultime préoccupation du tribunal que le président Yap met fin aux auditions et annonce pour le 31 juillet 2013 les réquisitions du ministère public.