Affaire de l'Avion présidentiel: Paul Biya pique une colère noire
Yaoundé, 06 Septembre 2013
© Judith Ekobo | Le Soir
La chronique politique internationale du mardi ayant porté sur la plainte d'Yves Michel Fotso contre Paul Biya aux Etats-Unis, sous la plume du présentateur vedette de l'office national de radio diffusion, Hugues François Onana, a immédiatement suscité une vive réaction des représentations diplomatiques américaine, française et anglaise à la position du Cameroun sur l'affaire. Informé, le Chef de l'Etat est devenu blême de courroux et a exigé des explications...
Panique générale au Sommet de l'Etat et dans le sérail. Paul Biya est fâché. Mais, alors très fâché. Non pas que le verdict rendu en sa faveur au Tribunal de l'Oregon aux Etats Unis dans l'affaire qui l'oppose à son ''compatriote ", Yves Michel Fotso, ne force l’admiration de personne; même pas de ses propres détracteurs. Mais parce qu’un cheveu est tombé dans la soupe de ce qu’il convient néanmoins de considérer comme un laurier de plus dans l’escarcelle de la lutte engagée contre les atteintes à la fortune publique. Il s’agit de la diffusion le 02 septembre dernier au Poste national de la chronique politique internationale sur l’affaire de l’avion présidentielle qui n’a malheureusement pas fait l’unanimité dans le gotha diplomatique au Cameroun. En l'occurrence, les chancelleries américaine, française et anglaise en terre camerounaise, estiment que la prise de position du chroniqueur a été trop osée et tronquée par le fait leur opinion sur cette affaire.
BRANLE BAS
Du coup, le Ministre des Relations Extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo a été saisi. De même que, le Président de la République pour qui ces incidents de trop, dont l'Etat aurait pourtant fait l'économie, ne sont nullement pas de nature à faciliter la poursuite de l'exaltant chantier de l'émergence qu'il a engagé avec la bénédiction de certains compatriotes. Ainsi que l'on peut se l'imaginer en de pareilles circonstances, le Ministre de la Communication a été interpellé avant de se voir bombarder une demande d'explications. Issa Tchiroma Bakary, à son tour, n'a pas tardé de toucher le Directeur général de la Cameroon radio television (Crtv) à qui il a demandé des comptes sur ce brûlot. Amadou Madeouna Vamoulké n'a pas eu d'autres choix que de s'attaquer frontalement à ses collaborateurs.
L'heure étant grave, il est inutile, voire idiot de perdre sa tête en voulant couvrir un protégé. Quel qu’il soit. Mais, à la réalité, il se susurre dans les couloirs de l'office national de radio diffusion qu’Hugues François Onana n'est pas à sa première incartade. Une fois au moins, le chroniqueur "vedette" de la Crtv a été frappé de sanctions à cause de ses envolées lyriques incontrôlées à même de fouler au pied la ligne éditoriale de la Pravda camerounaise en termes de traitement de certaines informations à la sensibilité avérée. Mais, rien n'y a fait. Toute attitude qui ferait peser sur lui des soupçons d'appartenir à la nébuleuse "G11" et ses ramifications dont le dessein avoue est de renverser le régime Biya. Tout porte donc à croire que, tous les coups sont désormais permis même sous la ceinture à ces compatriotes d'un autre genre qui tiennent bec et ongles à déstabiliser le Cameroun de l'extérieur. Dans son entourage profession, rien n'y filtre, bien que certains collègues aux abois qui clameraient à hue et à dia leur innocence, souhaitent vivement que justice y soit rendue. Car, selon certains, il n'y a plus de place pour les ennemis de l'intérieur, de la paix et de la prospérité. 2035, c'est pour demain…