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Victor Fotso, a Bandjoun
Photo: © Archives

Le milliardaire de Bandjoun n'a toujours pas encore assisté à une des audiences de l'affaire dans laquelle est impliqué son fils, de même qu'il n'a pas été aperçu lors des grands rendez-vous de sa communauté. Et du coup, l'opinion en général et les Bandjoun en particulier s'interrogent sur l'avenir du RDPC dans leur département.

Un BBJ-2 commandé par le fils du milliardaire de Bandjoun qui n'a jamais été réceptionné. Plus grave, des milliards de FCFA sortis du trésor public auraient pris des destinations dont lui seul maîtriserait les circuits, de l'avis de la justice camerounaise.

Au début de cette affaire, des supputations étaient allées bon train pour savoir si le poids du père Fotso sur l'échiquier économique et politique national rehaussé par son amitié reconnue avec le fauve d'Etoudi pouvait aider à sauver la tête du fils. Hélas, il s'est avéré que la messe était dite pour Yves Michel Fotso qui devait revoir toutes ses ambitions. C'est alors qu'au moment où on s'attendait à voir une certaine sollicitude du père pour le fils en difficulté, que l'on assistera plutôt à une dure bataille pour le contrôle du patrimoine familial.

Ainsi à cause d'une affaire de vrai-faux testament, les Fotso vont donner à la République une belle leçon de désunion sur l'autel de la mesquinerie, confortant les humbles dans l'idée que tout ce qui brille n'est pas or. Plus grave, apportant la preuve de la dureté de coeur du père. Puis, un vent d'accalmie a soufflé sur les relations entre le père et le fils milliardaires. On a donc pensé que la sérénité retrouvée, le père va enfin commencer à jouer son paternel rôle dans cette affaire, ne serait-ce qu'en apportant son réconfort et son affection à son fils. Cependant, des sources proches de la communauté Bandjoun de Yaoundé où, à chaque audience au tribunal d'Yves Michel, on guette la présence de Victor Fotso, on n'en revient pas qu'un papa abandonne ainsi son fils. Quitte encore qu'il ne fasse pas jouer ses puissants appuis à travers le triangle national et l'occident pour obtenir l'élargissement de celui qui a été des décennies durant sa plus grande fierté et le porte-flambeau de la dynastie Fotso, mais il pourrait de temps en temps faire le petit effort de se rendre au tribunal pour soutenir son fils.

Les membres de la communauté Bandjoun de Yaoundé qui connaissent le dynamisme du père lorsqu'il faut défendre une cause, n'en reviennent pas. Ils se souviennent encore de toute l'énergie que le patriarche de 86 ans a déboursé pour la campagne victorieuse de Paul Biya à la présidentielle d'octobre 2011. Les uns et les autres aimeraient bien le voir faire preuve d'autant d'énergie pour sortir son fils de son interminable détention préventive, hier à Kondengui et aujourd'hui dans les geôles du Secrétariat d'Etat à la défense (Sed). Fotso-père aurait-il peur de contrarier ses amis du Comité Central qui ont classé son fils au nombre des prévaricateurs de la République? La vérité serait-elle ailleurs? Parce que tout se passe comme si le vieux milliardaire était en passe de disparaitre de la circulation. Par exemple, on ne l'a pas vu le samedi 18 août 2012 Bandjoun, aux obsèques de Jean-Roger Noutchogouin, délégué régional pour l'Ouest de la Chambre de commerce, de l'industrie, des mines et de l'artisanat, décédé le 5 août 2012 à 10h05 en France.

Cette non présence du maire de Bandjoun et non moins pilier du parti au pouvoir commence à inquiéter les militants de cette formation politique, et principalement son poulain Albert Kouinche, le président de la section Rdpc du Koung-Khi. L'imminence des opérations de renouvellement des responsables des organes de base, nouvelle formule inquiète les uns et les autres. Plus grave, l'avènement des législatives et des municipales avec l'absence du père Fotso dans les rangs du Rdpc et face à la colère des populations.

Affaire à suivre...