Affaire Cud Finances : Le tribunal s’oppose à la mise en liberté surveillée d’Etondè Ekoto et ses co-accusés
Affaire Cud Finances : Le tribunal s’oppose à la mise en liberté surveillée d’Etondè Ekoto et ses co-accusés
Le collège de juges a par ailleurs rejeté toutes les exceptions soulevées par les avocats de la défense.
Au
sortir de l’audience hier mercredi, 15 mars 2011 au tribunal de grande
instance de Douala-Bonanjo, les avocats de la défense étaient
visiblement abattus. Ils voulaient bien comprendre ce qui se passe. Les
conseils d’Edouard Etondè Ekoto, Manyinga Jacques, Djem Jean et Lamine
Mbassa veulent bien savoir pourquoi toutes les exceptions soulevées par
les conseils de la défense dans le cadre des dossiers relatifs à
l’«Opération épervier» sont systématiquement rejetées par le tribunal.
Un
rejet tout aussi confirmé par la cour d’appel lorsque la défense vient à
faire appel à ces décisions. «C’est comme une sorte de jurisprudence
qui veut que tous les appels interjetés par la défense soient
systématiquement rejetés», s’accordent-ils à dire. La pilule est
difficile à avaler. «Cette fois, nous n’allons pas faire appel à la
décision du tribunal. Cela ne sert à rien car la Cour d’appel va
confirmer la décision du tribunal. Ce qui ne nous avancera à rien. Nous
voulons gagner en temps», se résout Me Happi, conseil de l’ancien
Délégué du gouvernement auprès de la Cud.
A l’audience d’hier, le
tribunal a rejeté toutes les exceptions qu’avaient soulevées aux
précédentes audiences les avocats de la défense à l’exception de celle
portant sur la jonction des deux procédures en une seule. «Le tribunal
constate l’indivisibilité de la procédure et ordonne la jonction des
deux procédures», a-t-il indiqué.
Par la suite, les demandes de
mise en liberté surveillée faite par Me Mongué Din et Me Longa Abel ont
été rejetées. Elles concernaient les accusés Mbassa Paul Lamine et
Manyinga Jacques. «Tous les actes nécessaires à la manifestation de la
vérité n’ont pas encore été accomplies et les débats ne sont pas encore
terminés», a expliqué le tribunal.
La partie civile avait aussi émis
deux souhaits. C’est celui de voir le ministère des Finances et de la
Commission des marchés financiers (Cmf) se constituer comme partie
civile. A défaut de rejeter la demande, le tribunal a joints la décision
au fond. En d’autres termes, ces deux parties pourront participer aux
débats et c’est au terme de la procédure que le tribunal décidera s’il
faut ou pas prendre en compte leurs dépositions.
Cette autre
procédure dans laquelle intervient la Commission des marchés financiers
fait intervenir d’autres accusés. La plainte déposée par la Cmf met
aussi en cause François Ekam Dick, Réné Awaben Manfred et Henri Nanda.
Des accusés qui eux aussi devront comparaître. L’affaire a été renvoyée
au 29 mars 2011 pour suite des débats par la comparution des témoins de
la partie civile.
Blaise Djouokep