Affaire CNC-Ouest Littoral: Lettre adressée à Monseigneur Befe Ateba par le journal "Ouest Littoral"
Douala, 19 Novembre 2013
© BENJAMIN ZÉBAZÉ | Ouest Littoral
Lettre adressée à Monseigneur Befe Ateba par Ouest Littoral
Nous publions pour nos lecteurs cette lettre envoyée au Président du Conseil National de la Communication après la convocation des responsables de votre journal au siège du Cnc Yaoundé vendredi dernier.
MONSIEUR BEFE ATEBA PRÉSIDENT DU CNC
Objet: Votre dernière convocation
Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de venir auprès de votre haute bienveillance remercier tous les membres du Conseil pour l'accueil qui a été réservé à mon collaborateur et moi vendredi dernier.
J'étais venu en colère, prêt à toute éventualité, gonflé à bloc. Mais j'ai été «dégonflé» par votre attitude et celle de vos collaborateurs. C'est un véritable crève-cœur pour moi d'avoir à remercier des responsables d'une institution mise en place par le régime actuel ; mais lorsque l'élégance prend le pas sur la menace, s'incliner de¬vient un impératif des plus absolus.
Bien sûr que nous nous sommes séparés sur un profond désaccord. Bien sûr que nous avons attendu pendant des heures avant d'être reçu; ce serait malhonnête de vous imputer une quelconque faute. Ne pas reconnaître que vous avez tout fait pour que cette attente soit la plus acceptable possible.
Le Président de séance Peter Essoka de manière claire et ferme a défendu le Conseil et ses prérogatives. Il a eu cependant la finesse et l'intelligence nécessaires pour entendre mes arguments. Je suis sûr de ne l'avoir pas convaincu du bien-fondé de ma démarche. Comment lui en vouloir de défendre les intérêts de la structure dont il est l'un des principaux responsables ? C'est vrai que ma camarade Suzanne Kala Lobé, comme à son habitude, a tout fait pour plomber l'atmosphère. Nous la subissons de-puis maintenant plus de 25 années, c'est désormais à vous et à votre Conseil de porter le fardeau. Mais même si elle est parfois exaspérante, nous l'aimons bien quand même car elle n'est ni méchante, ni rancunière, qualités qui font sortir une partie du bon côté de la nature humaine.
M'étant battu pendant près d'un quart de siècle pour faire sortir la censure de la presse des mains de l'Administration pour celles de la justice, je suis persuadé que l'homme que j'ai rencontré pour la première fois vendredi dernier à Yaoundé peut comprendre, à défaut de l'accepter, la nature de mon combat.
Si je pouvais nie permettre de vous faire un reproche, ce serait de n'avoir pas réuni, dès votre prise de fonction, tous ceux qui ont permis l'avènement d'une certaine liberté de la presse dans ce pays afin de trouver ensemble, une espèce de «gentlemen agreement». J'ai la certitude que si une telle réunion avait eu lieu, les événements dommageables des dernières semaines auraient été impossibles.
C'est pour cela que j'aimerais vous rencontrer, votre convenance, afin de nous accorder sur nos désaccords qui demeurent importants, de telle sorte que la défense des intérêts de nos structures respectives ne débouche pas sur une espèce de guerre de tranchées.
Une fois de plus, je vous prie de remercier tout votre Conseil. Le Président Peter Essoka pour son calme et pour son tact. En continuant sur cette voie, vous pouvez améliorer sensiblement vos relations avec la presse privée qui voit toujours, à juste titre, d'un mauvais œil les incursions de l'Administration ou d'un de ses démembrements - dans le domaine de la censure.
Dans l'espoir qu'une nouvelle ère dominée par; un respect mutuel va s'ouvrir entre le Cnc et Ouest Littoral, je vous prie d'accepter, Monsieur le Président l'expression de mes sincères remerciements.
© BENJAMIN ZÉBAZÉ | Ouest Littoral
Lettre adressée à Monseigneur Befe Ateba par Ouest Littoral
Nous publions pour nos lecteurs cette lettre envoyée au Président du Conseil National de la Communication après la convocation des responsables de votre journal au siège du Cnc Yaoundé vendredi dernier.
MONSIEUR BEFE ATEBA PRÉSIDENT DU CNC
Objet: Votre dernière convocation
Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de venir auprès de votre haute bienveillance remercier tous les membres du Conseil pour l'accueil qui a été réservé à mon collaborateur et moi vendredi dernier.
J'étais venu en colère, prêt à toute éventualité, gonflé à bloc. Mais j'ai été «dégonflé» par votre attitude et celle de vos collaborateurs. C'est un véritable crève-cœur pour moi d'avoir à remercier des responsables d'une institution mise en place par le régime actuel ; mais lorsque l'élégance prend le pas sur la menace, s'incliner de¬vient un impératif des plus absolus.
Bien sûr que nous nous sommes séparés sur un profond désaccord. Bien sûr que nous avons attendu pendant des heures avant d'être reçu; ce serait malhonnête de vous imputer une quelconque faute. Ne pas reconnaître que vous avez tout fait pour que cette attente soit la plus acceptable possible.
Le Président de séance Peter Essoka de manière claire et ferme a défendu le Conseil et ses prérogatives. Il a eu cependant la finesse et l'intelligence nécessaires pour entendre mes arguments. Je suis sûr de ne l'avoir pas convaincu du bien-fondé de ma démarche. Comment lui en vouloir de défendre les intérêts de la structure dont il est l'un des principaux responsables ? C'est vrai que ma camarade Suzanne Kala Lobé, comme à son habitude, a tout fait pour plomber l'atmosphère. Nous la subissons de-puis maintenant plus de 25 années, c'est désormais à vous et à votre Conseil de porter le fardeau. Mais même si elle est parfois exaspérante, nous l'aimons bien quand même car elle n'est ni méchante, ni rancunière, qualités qui font sortir une partie du bon côté de la nature humaine.
M'étant battu pendant près d'un quart de siècle pour faire sortir la censure de la presse des mains de l'Administration pour celles de la justice, je suis persuadé que l'homme que j'ai rencontré pour la première fois vendredi dernier à Yaoundé peut comprendre, à défaut de l'accepter, la nature de mon combat.
Si je pouvais nie permettre de vous faire un reproche, ce serait de n'avoir pas réuni, dès votre prise de fonction, tous ceux qui ont permis l'avènement d'une certaine liberté de la presse dans ce pays afin de trouver ensemble, une espèce de «gentlemen agreement». J'ai la certitude que si une telle réunion avait eu lieu, les événements dommageables des dernières semaines auraient été impossibles.
C'est pour cela que j'aimerais vous rencontrer, votre convenance, afin de nous accorder sur nos désaccords qui demeurent importants, de telle sorte que la défense des intérêts de nos structures respectives ne débouche pas sur une espèce de guerre de tranchées.
Une fois de plus, je vous prie de remercier tout votre Conseil. Le Président Peter Essoka pour son calme et pour son tact. En continuant sur cette voie, vous pouvez améliorer sensiblement vos relations avec la presse privée qui voit toujours, à juste titre, d'un mauvais œil les incursions de l'Administration ou d'un de ses démembrements - dans le domaine de la censure.
Dans l'espoir qu'une nouvelle ère dominée par; un respect mutuel va s'ouvrir entre le Cnc et Ouest Littoral, je vous prie d'accepter, Monsieur le Président l'expression de mes sincères remerciements.