Des contre vérités émanant de certains confrères tentent de jeter du trouble dans les esprits alors que les faits sont sacrés.
Depuis le lancement du journal Emergence, il y a quatre ans, les rédacteurs du journal ont toujours mis un point d’honneur sur la véracité des faits en procédant à la vérification systématique de toutes les informations en leur possession avant de les publier. Nous n’avons pas jusqu’ici failli à ces fourches caudines de ce beau métier de Théophraste. C’est ainsi que nous avons reçu une information d’une rare sensibilité au début du mois de mars dernier faisant état du retrait du passeport du président de l’Assemblée nationale. Nous avons pris tout le recul nécessaire pour vérifier cette nouvelle qui ne fait plus l’ombre du moindre doute.
En conférence de rédaction, j’ai demandé à mes collaborateurs de surseoir à sa publication malgré le grand risque de nous faire devancer par les confrères surtout parce que notre quotidien n’est pas un outil de destruction mais plutôt de construction de notre pays. Et aussi pour ne pas porter un coût dur à la réélection de Cayayé au perchoir surtout que plusieurs analystes politiques ne vendaient pas chers sa peau à l’hémicycle. Et c’est bien au lendemain de son triomphe à l’hémicycle, le 19 mars que nous avons jugé nécessaire de partager cette information avec peuple camerounais. Je n’ai enregistré aucune réaction avant la publication de mon éditorial sur cette affaire dans l’édition N° 227 du 21 mars. C’est bien au lendemain de l’édition n°228 du 24 mars sur les raisons de ce retrait que la colère du PAN s’est déversée sur nous.
Mais nous sommes restés sereins. Curieusement, une première citation directe nous est servie le 9 avril à 13h33 par les diligences de Me Tchuenkam, huissier de justice à l’école de police, Yaoundé à comparaitre au tribunal de première instance de Yaoundé, centre administratif le 22 mai 2014 pour « délit de diffamation et d’outrage » sur le retrait de son passeport. Le lendemain, 10 avril à 16h12, le même huissier toujours à la requête du PAN est revenu à la charge avec une deuxième citation directe nous envoyant au Tpi le 27 mai prochain pour répondre des faits d’imputation des négociations en vue de la libération du père français, Georges Vandenbeusch.
« A la requête de Monsieur Cavayé Yégué Djibril, président de l’Assemblée nationale, demeurant à Yaoundé, né en 1940 à Mada, de Cavayé et de Nouha, BP 4682 et ayant pour conseil Maitre Elisabeth Beback, avocat au barreau du Cameroun (…) », mentionne le premier paragraphe de chacune des deux citations. La convocation N°002/SGB1/CSFC/2014 servie le 14 avril à 11h55 et issue du colonel Amadou Bahagori, chargé d’études à la direction centrale de la coordination et chef de service central des recherches judiciaires à la gendarmerie nationale à Yaoundé me convoquait pour le 16 avril à 10h30mn au Sed « pour être entendu dans le cadre de l’enquête judiciaire ouverte à nos services ». C’est dans le sillage de l’acharnement contre le personnel du quotidien Emergence.
Cette actualité a barré la grande une de notre édition du 16 avril avec les copies de tous ces actes de justice afin de prendre le peuple camerounais à témoin. Au cours de mon audition au Sed, j’affirme sur l’honneur que j’ai bel et bien vu la plainte portant les entêtes de l’Assemblée nationale même si les enquêteurs ne m’ont pas permis d’en avoir une copie.
Désinformations et manipulations
Je suis très surpris par l’article de notre confrère du quotidien
Mutations dans son édition du 17 Avril 2014 qui affirme que cavayé n’a
jamis porté plainte contre Emergence. Un papier intitulé : «
Diffamation: Cavaye dit n'avoir pas porté plainte à Magnus Biaga du
Journal "Emergence" » dans lequel le reporter de ce journal navigue dans
les allégations du genre « selon nos informations, le président de
l'Assemblée nationale se serait plutôt plaint au niveau du conseil
national de la communication. Devant cette information puisée à bonne
source, les questions se posent actuellement sur l'identité du véritable
plaignant de Magnus Biaga ».
Comment comprendre que le reporter ne sait qu’une citation directe est une plainte? C’est dans cette optique qu’un député et ex-directeur de publication d’un journal se perd aussi en supposition: «Ce jour-là, M. Magnus Biaga a avoué qu’il s’était trompé, et qu’il devait démentir ladite information. Une fois sorti du bureau du président Cavaye, le jour suivant il a de nouveau titré, en grande une: Voici pourquoi le passeport du PAN a été retiré. (…)Plus grave, lors de son audition au SED, Monsieur Magnus Biaga a montré la photocopie du passeport que lui avait remis le président Cavaye, comme preuve, parce qu’il n’a pas d’éléments contre lui ».
A ce jour, les seuls journalistes à se rapprocher de la rédaction du journal pour des informations de qualité restent les reporters du journal Le messager et d’un journal en ligne, Camer.be. Il s’agit, par conséquent, des informations graves et dénouées de tout fondement et seuls les auteurs de ces manipulations savent pour qui ils roulent. Je n’ai jamais déposé un document de quelle nature que ce soit au SED. J’invite d’ailleurs le député qui semble très proche de son PAN à se rapprocher de notre rédaction ou de prendre attache avec les enquêteurs en charge du dossier au Sed notamment, le capitaine Innocent Jean Baptiste Bouen, officier de police judiciaire et l’adjudant Aristide Tchatua Goumgue.
Je me rends aujourd’hui compte que la démarche de Cavayé est malheureuse
car je continue à croire qu’il aurait été sage pour lui d’exploiter les
possibilités offertes par la loi n° 90/052 du 19 décembre 1990 sur la
liberté de communication sociale au Cameroun traitant des rectifications
et des droits de réponse en son article 52 et surtout 53 qui précise en
son alinéa 1 que « Le directeur de publication d'un quotidien est tenu
d'insérer dans les quarante- huit heures suivant sa réception la réponse
de toute personne nommée ou désignée dans la publication».
C’est tous les jours que les journaux critiquent les actions du Chef de l’Etat, Paul Biya. S’il réagissait de la sorte, c’est que tous les journalistes camerounais sont aujourd’hui en prison. En tout état de cause, je prends le peuple camerounais à témoin que les libertés d’expression et partant de la presse ont été conquises de haute lutte au Cameroun. Par conséquent, il est impensable aujourd’hui que l’on puisse laisser un individu fut-il président de l’assemblée nationale piétiner ces importants acquis démocratiques si chers au chef de l’Etat.