Affaire Biakan à Ngon : Théodule Emmanuel Tonyè à nouveau interpellé
Affaire Biakan à Ngon : Théodule Emmanuel Tonyè à nouveau interpellé
L’ «homme d’affaires» a été appréhendé hier par la police sur instruction du parquet.
Moins
de vingt quatre heures après la reconstitution des faits au domicile de
feu Jeannot Biakan à Ngon au quartier Obobogo, à Yaoundé, les choses
sont allées très vite. D’après des sources sûres, le parquet a ordonné
l’interpellation, pour la seconde fois, de l’un des suspects dans cette
affaire. Théodule Emmanuel Tonyè, qui avait déjà été interpellé puis
relâché le 8 mars dernier, l’a à nouveau été hier par les éléments du
Commissariat central n°4 de la ville de Yaoundé. «Nous l’avons fait sur
instruction du parquet», indique une source proche des services de la
police, qui n’a pas souhaité en dire plus car «il ne faut pas gêner
cette enquête qui est très sensible et que suivent les plus hautes
autorités du pays».
Hier en début de soirée, cet opérateur
économique séjournait encore dans les locaux de cette unité de police.
Il est accusé par certains suspects dans cette affaire d’avoir passé un
«contrat» de 40 millions de francs pour l’élimination de l’Avocat
général près le Parquet général de la Cour suprême. D’autres sources
indiquent par ailleurs qu’au cours des investigations, le présumé auteur
des coups de feu meurtrier a effectivement reçu la somme de 12 millions
de francs avant l’exécution de son contrat. Une somme, affirment nos
sources qu’il s’est par ailleurs employé «à dilapider en quelques jours
seulement. Offrant 1 million de francs à sa femme, achetant une moto
(qui a d’ailleurs été récupérée par les éléments de la police et faisant
également de nombreux cadeaux)… ».
De même que l’on en sait un
peu plus sur l’arme qui a servi à l’assassinat du magistrat Jeannot
Biakan à Ngon. Celle-ci aurait été volée, susurrent nos sources, à un
élément de la police surpris un jour dans sa voiture par le présumé
assassin. Le malheureux élément des forces de l’ordre avait reçu un coup
de poignard à la gorge ; ce qui avait d’ailleurs fait croire à son
agresseur qu’il était mort. Ce après quoi le policier avait été délesté
de son arme de service. Les jours du policier ne sont heureusement plus
en danger.
Des informations puisées à bonnes sources font en outre
état de ce que du fond de leur cellule, au Commissariat central n°4 de
la ville de Yaoundé, les présumés malfaiteurs ont tenté de s’évader, en
se servant, selon nos sources, d’une … cuillère. L’instrument les a
aidés à creuser dans le mur et à en extraire l’un des parpaings.
Il
aura fallu la vigilance des éléments de cette unité de police pour
mettre fin à cette tentative d’évasion. Ce qui a amené les responsables
de la police à maintenir les présumés assassins enchaînés dans leur
cellule. Un fait qui vient remettre en cause la qualité même des locaux
qui abritent nos commissariats de sécurité publique et brigades de
gendarmerie. Il s’agit généralement de maisons conçues pour le logement
des individus, dont inadaptées à l’usage que l’on en fait aujourd’hui.
Qu’à
cela ne tienne, les présumés assassins ont reçu hier la visite des
membres de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés
(Cndhl) qui se seraient même émus de trouver ces personnes enchaînées.
Au grand dam des éléments de la police. L’interpellation de Théodule
Emmanuel Tonyè vient donc relancer cette affaire, au moment où du côté
de la famille du disparu, l’on envisage déjà son inhumation pour le
week-end de la semaine prochaine.
Jean Francis Belibi