Affaire BBJ-2:Les avocats de la défense plaident pour l’abandon des charges contre les prévenus

Cameroun/Affaire BBJ-2:Les avocats de la défense plaident pour l’abandon des charges contre les prévenusTout en remettant en cause l’ordonnance de renvoi du juge d’instruction Pascal Magnaguémabé qui a permis l’incarcération de Marafa Hamidou Yaya, Yves Michel Fotso et Julienne Kounda épouse Nkomnang, les conseils des accusés ont les uns après les autres requis l’acquittement pure et simple de leurs trois clients.

Les avocats de la défense plaident pour l’abandon des charges contre les prévenus

Il était 12heures 55minutes au Tribunal de grande instance du Mfoundi siégeant en matière criminelle, lorsque les trois membres de la collégialité, sous la conduite de Gilbert Schlick, ont fait leur entrée dans le prétoire qui avait fait son plein d’œuf pour la circonstance. Précédée par les accusés Yves Michel Fotso, Marafa Hamidou Yaya et Julienne Kounda épouse Nkomnang.

Après les procédures d’usage, le président de la collégialité Gilbert Schlick va rappeler que l’affaire a été renvoyée la dernière fois pour les plaidoiries de la défense. Donnant ainsi voix au chapitre, aux conseils des prévenus, et c’est à l’ex-bâtonnier Patrice Monthé qu’il échoira de prendre la parole en premier pour communiquer l’ordre de passage des avocats de la défense.

A l’issue de cet exercice, l’on retiendra que c’est à Me Alice Nkom qu’il reviendra d’ouvrir les hostilités et ce, pour l’accusé Julienne Kounda (ancienne Dga de la CBC), ensuite aux avocats : Mandeng, Jean-Maxime Nguemhe, etc., de défendre l’ex Adg de la Camair Yves Michel Fotso, enfin à Me Abdoul Bagui et Patrice Monthé de plaider pour Marafa Hamidou Yaya.

Avant l’entame des plaidoiries, le président Gilbert Schlick va citer l’article 306 du code de procédure pénale, pour rappeler au public, et principalement aux journalistes présents dans la salle, que l’enregistrement des procès par le biais des dictaphones et autres appareils d’enregistrement est formellement prohibée, sous peine de poursuites, il indiquera que la publication par certains journaux de l’intégralité ou des fragments d’audience était contraire aux usages judiciaires et aux lois et règlement.

Après ladite mise en garde, Me Alice Nkom, va ouvrir les hostilités. Précisant que compte tenu de son ancienneté au barreau, le respect de l’étiquette aurait voulu qu’elle clôture les plaidoiries. Toutefois soutiendra-elle, si elle a accepté d’ouvrir les débats, c’est parce que sa cliente, Julienne Kounda épouse Nkomnang n’a rien à faire ici.

Cette affaire ne la concerne en rien. «J’ai donc pour cela, disais-je, accepté que les derniers mots soient dits par les conseils des principaux acteurs de ce feuilleton médiatico-judiciaire. Comme vous avez pu le constater, ni l’Etat du Cameroun représenté par une brochette d’avocats, ni les avocats de la Camair, n’ont à aucun moment mentionné le nom de ma cliente Julienne Kounda, depuis le début de cette tragédie…»

Au terme de la longue et brillante plaidoirie de 2heures 35minutes, Me Alice Nkom s’appesantira plus d’une fois sur les nombreuses irrégularités qui ont émaillé la procédure de bout en bout, avant de plaider pour l’abandon des charges ; l’irrecevabilité de l’action publique est nécessaire dans ce procès inique… Au cas par cas, en donnant du répondant aux réquisitions du ministère publique soutenus par ceux des avocats de la partie civile et précisément sur les propos de l’un d’entre eux, qui avait fort opportunément affirmé que les inculpés n’étaient ni patriote, ni croyant … l’avocate de talent battra en brèche lesdites affirmations, en présentant Yves Michel Fotso comme un grand bâtisseur et un patriote convaincu.

Au travers de moult anecdotes, elle portera à l’attention du tribunal et du public présent dans le prétoire, que l’ex-Adg de la Camair avait rendu de nombreux services au pays et au couple présidentiel. Elle citera entre autres, ses cartes de crédits American Express utilisées par la délégation présidentielle, après un refus formel des autorités Hongkongaises de prendre de l’argent frais ; cette somme dira-t-elle (des centaines des millions d’Euros) ne lui a jamais été restituée ; dans la même lancée, elle indiquera que c’est grâce au même Yves Michel Fotso que le grand-père de la première dame Chantal Biya avait pu être évacué en 2004 par Euro assistance…

Paul Biya mis à l’index

Pour Julienne Kounda épouse Nkomnang qu’elle avouera connaître depuis de nombreuses années, alors que celle-ci officiait encore au Crédit Lyonnais. Et Me Alice Nkom indiquera que tout comme son défunt époux, (ex-régional des impôts pour le littoral) la susnommée est une professionnelle du domaine de la banque, qui a cru au projet naissant de la structure bancaire CBC.

C’est en des termes fort élogieux, que l’avocate a parlé de Hamidou Marafa Yaya, le brillant cadre, l’ingénieur de pétrole diplômé de la prestigieuse université américaine du Kansas, qui par patriotisme, a quitté une importante multinationale française (Elf Serepca) pour la Société nationale des hydrocarbures (Snh). A la suite de Me Nkom, les avocats de Yves Michel Fotso ont les uns après les autres, dénoncé l’acharnement judiciaire subi par leur client, depuis l’émission de la fameuse ordonnance de renvoi qui a permis son incarcération en 2010.

Clôturant les plaidoiries des avocats de l’ancien Adg de la Camair, Me Jean-Maxime Nguemhe a indiqué que l’ordonnance de renvoi du juge d’instruction Pascal Magnaguémabé, brille par son approximation, par l’inconsistance des charges mises au passif de son client ; le juge a tronqué les faits s’écrira t’il… avant d’indiquer que dans ce procès, l’Etat du Cameroun a renié ses engagements d’abandonner l’affaire (après l’accord que Gia avait passé avec Me Akéré Muna, commis par l’Etat du Cameroun pour recouvrer les fonds).

Après son brillant exposé de plusieurs heures, les avocats de Marafa Hamidou Yaya, conduits par Mes Abdoul Bagui, Patrice Monthé et Kofélé Kalé plaideront simultanément pour l’abandon intégral des charges contre l’ex-ministre d’Etat… s’appuyant sur la déposition de l’ex-grand argentier Michel Meva’a, M’Eboutou, ils réitérons les uns après les autres, qu’à aucun moment, l’ancien ministre des Finances n’avait reçu d’instructions venant de leur client pour le virement de 31 millions de dollars à Gia. Par conséquent, les conseils de l’ex-Sgpr déduiront au cours de leurs plaidoiries, que c’est avec le quitus de Paul Biya lui-même que cet argent a été viré.

© Aurore Plus : Yves Junior Ngangué


07/09/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres