Affaire Bbj 2 – L’autre regard de la sentence: Condamnation mitigée pour crime grandiose
DOUALA - 25 Septembre 2012
© Muna Dimbambe | Aurore Plus
En dépit des évidences et de la préméditation de fait, pour le détournement des 29 millions de dollars mobilisés pour l’acquisition d’un aéronef présidentiel, les coaccusés s’en tirent plutôt à bon compte.
© Muna Dimbambe | Aurore Plus
En dépit des évidences et de la préméditation de fait, pour le détournement des 29 millions de dollars mobilisés pour l’acquisition d’un aéronef présidentiel, les coaccusés s’en tirent plutôt à bon compte.
C’est le cas effectivement de le
croire, tant il est vrai qu’au regard des nombreux préjudices inhérents
au détournement des 29 millions de dollars et surtout du risque
d’accident qu’encourût le chef de l’Etat. Pourtant, les condamnés y
virent un procès tronqué, quand bien même le magistrat Gilbert Schlick
fit-il montre de mansuétude à l’égard de ces derniers. En effet, autant
le préjudice financier est de loin plus important que celui qui valut à
Paul Eric Kingue, Zacchaeus Fordjidam et à Jean-Louis Edou Olo'o, ancien
Tpg de Douala des condamnations à perpétuité, autant on comprend mal
que la bande à Marafa et Cie n’ait été condamnée qu’à 25 ans de prison
ferme, et ce pour seulement trois des acteurs de cette véritable saga
maffieuse. De là à penser que la justice camerounaise évolue à deux
vitesses, quand bien même le ministère public requit une condamnation à
perpétuité, il n’y a qu’un pas que nous nous voudrions de ne pas
franchir, mais que nous impose malheureusement la réalité des faits. Et
quand bien même la longueur de l’audience consacrée au délibéré y
relatif fut longue à souhait, on ne saurait aligner la sentence à
celle-ci qui participait, nous osons le croire de la détermination du
juge Gilbert Schlick à boucler un dossier complexe et ayant tenu en
haleine l’opinion.
Aussi peut-on comprendre qu’il ait été entouré de mesures de sécurité exceptionnelles, question très certainement de se prémunir des débordements des partisans des coaccusés et singulièrement de ceux de Marafa Hamidou Yaya dont des tracts déversés dans certaines villes du pays, appelaient au sacrifice ultime si d’aventure leur mentor venait à être condamné. Si à la faveur de la nuit ces débordements que redoutaient les autorités n’eurent point lieu, rien n’indique qu’en dépit d’une sentence plutôt clémente, de telles velléités soient réfrénées, même si après la lecture du verdit Marafa déclara : «Je suis déçu, mais pas vaincu». Alimentant ainsi l’espoir de rebondir très certainement en appel, il ne saurait ignorer qu’il va au-devant d’un risque nouveau, celui de voir cette peine renchérie et transformée en réclusion à perpétuité, un peu comme ce fut le cas pour Zacchaeus Fordjidam qui porta pourtant le Chantier Naval et Industriel dans des performances jusqu’ici inégalées depuis son éviction de cette entreprise où on lui reprocha le détournement de moins de 200 millions de F Cfa. Aussi est-on en droit de se demander si c’est davantage la nature du crime ou alors, l’aura des personnalités interpellées dans le cadre de l’Opération Epervier qui dicte les sentences prises à leur encontre?
Verdict
Et si cela était effectivement, alors ceux qui pointèrent du doigt votre organe de presse qui le premier tira la sonnette d’alarme de la nébuleuse entourant l’affaire de l’acquisition d’un aéronef à usage présidentiel, devront plus que jamais réviser leur position et faire davantage preuve de clairvoyance au moment de porter quelque jugement. Ce d’autant plus qu’à la lecture du verdict, le juge Gilbert Schlick nous aura simplement confortés dans nos convictions, à en juger par les peines respectives infligées aux complices de Yves Michel Fotso qui se recrutaient aussi bien dans la haute administration que dans les structures qu’il contrôlait au moment de la survenance des faits. En effet, outre Marafa alors Sgpr qui mit en branle les décaissements par la Snh, Yves Michel Fotso (ancien Adg de la Camair) et Jean Marie Assene Nkou (promoteur d’une compagnie aérienne privée) écopent de 25 ans dé prison ferme chacun. Une sentence qui établit en fait le rôle majeur qui fut le leur dans cette vaste escroquerie qui délesta l’état du Cameroun de la rondelette somme de 29 millions de dollars.
Et quand bien même le dernier cité dans le cadre des condamnations à 25 ans de prison l’aura été par contumace, c’est davantage l’enrôlement dans cette affaire des ex-collaborateurs de Yves Michel Fotso qui le plus étale leur collusion dans ledit détournement de deniers publics. Il en est ainsi notamment de Jean-Marie Chapuis, ancien directeur général de la Commercial Bank Cameroon (Cbc), et sa collaboratrice Géneviève Sandjon ont été condamnés à 15 ans de prison ferme, de même que de l'ex-directrice générale-adjointe de la Cbc Julienne Kounda, condamnée à 10 ans de prison ferme. Au demeurant, tous ces condamnés devront payer solidairement 21,3 milliards de F Cfa comme dommages et intérêts à l'Etat du Cameroun et s’acquitter par ailleurs de la somme de 1,1 milliard de F Cfa représentant les frais de procédure. Autant on peut s’imaginer qu’à 50 ans, Yves Michel Fosto survive ces 25 ans de prison, autant la véritable tête pensante de cette foireuse opération d’acquisition d’un aéronef présidentiel devrait plutôt y passer tout le restant de sa vie, au regard des cloisonnements qu’il s’efforça de mettre en branle pour maquiller le détournement des fonds mobilisés pour cette acquisition.
Insinuations
Analysant les déclarations à chaud des deux principaux condamnés que sont Marafa Hamidou Yaya et Yves Michel Fotso, autant ces dernières renvoient quelque peu aux convictions des nationalistes d’alors, autant elles mettent en lumière leurs velléités belliqueuses. A ce propos, comment comprendre que Yves Michel Fotso qui opté s’enrichir sur le dos de ses différents interlocuteurs d’affaires et qui ne s’est guère offusqué de déclarer une fortune évalué à quelques 500 milliards de F Cfa, en soit toujours à cloisonner ses opérations financières pour les nombreux larcins, pourrait-on les qualifier, à mettre à son actif. Aussi voudrait-on savoir à quelle histoire il voudrait qu’on se réfère, tant il est vrai qu’il clama à l’énoncé du verdict: «l’histoire jugera». Peut-être croit-il simplement à quelque miracle qui viendrait le restaurer dans son exercice de prédilection, en bénéficiant une fois de plus de la protection de Marafa Hamidou Yaya qui envisage son rebondissement sous le prisme de quelque victoire. Mais de quelle victoire peut-il agir, si ce n’est quelque coup de force qu’il n’est pas exclu d’envisager au su de la détermination qui la sienne à accéder à la magistrature suprême par tous les moyens. Mais comme l’opinion n’a appréhendé les propos à chaud des condamnés que dans le sillage de l’émotion qui était la leur, elle a tôt fait de limiter lesdits propos à des réactions normales qui, ne pouvaient conséquemment étaler au grand jour le véritable dessein qu’ils nourrissent: mettre à mal la stabilité du pays en rétorsion de leur condamnation.
Aussi peut-on comprendre qu’il ait été entouré de mesures de sécurité exceptionnelles, question très certainement de se prémunir des débordements des partisans des coaccusés et singulièrement de ceux de Marafa Hamidou Yaya dont des tracts déversés dans certaines villes du pays, appelaient au sacrifice ultime si d’aventure leur mentor venait à être condamné. Si à la faveur de la nuit ces débordements que redoutaient les autorités n’eurent point lieu, rien n’indique qu’en dépit d’une sentence plutôt clémente, de telles velléités soient réfrénées, même si après la lecture du verdit Marafa déclara : «Je suis déçu, mais pas vaincu». Alimentant ainsi l’espoir de rebondir très certainement en appel, il ne saurait ignorer qu’il va au-devant d’un risque nouveau, celui de voir cette peine renchérie et transformée en réclusion à perpétuité, un peu comme ce fut le cas pour Zacchaeus Fordjidam qui porta pourtant le Chantier Naval et Industriel dans des performances jusqu’ici inégalées depuis son éviction de cette entreprise où on lui reprocha le détournement de moins de 200 millions de F Cfa. Aussi est-on en droit de se demander si c’est davantage la nature du crime ou alors, l’aura des personnalités interpellées dans le cadre de l’Opération Epervier qui dicte les sentences prises à leur encontre?
Verdict
Et si cela était effectivement, alors ceux qui pointèrent du doigt votre organe de presse qui le premier tira la sonnette d’alarme de la nébuleuse entourant l’affaire de l’acquisition d’un aéronef à usage présidentiel, devront plus que jamais réviser leur position et faire davantage preuve de clairvoyance au moment de porter quelque jugement. Ce d’autant plus qu’à la lecture du verdict, le juge Gilbert Schlick nous aura simplement confortés dans nos convictions, à en juger par les peines respectives infligées aux complices de Yves Michel Fotso qui se recrutaient aussi bien dans la haute administration que dans les structures qu’il contrôlait au moment de la survenance des faits. En effet, outre Marafa alors Sgpr qui mit en branle les décaissements par la Snh, Yves Michel Fotso (ancien Adg de la Camair) et Jean Marie Assene Nkou (promoteur d’une compagnie aérienne privée) écopent de 25 ans dé prison ferme chacun. Une sentence qui établit en fait le rôle majeur qui fut le leur dans cette vaste escroquerie qui délesta l’état du Cameroun de la rondelette somme de 29 millions de dollars.
Et quand bien même le dernier cité dans le cadre des condamnations à 25 ans de prison l’aura été par contumace, c’est davantage l’enrôlement dans cette affaire des ex-collaborateurs de Yves Michel Fotso qui le plus étale leur collusion dans ledit détournement de deniers publics. Il en est ainsi notamment de Jean-Marie Chapuis, ancien directeur général de la Commercial Bank Cameroon (Cbc), et sa collaboratrice Géneviève Sandjon ont été condamnés à 15 ans de prison ferme, de même que de l'ex-directrice générale-adjointe de la Cbc Julienne Kounda, condamnée à 10 ans de prison ferme. Au demeurant, tous ces condamnés devront payer solidairement 21,3 milliards de F Cfa comme dommages et intérêts à l'Etat du Cameroun et s’acquitter par ailleurs de la somme de 1,1 milliard de F Cfa représentant les frais de procédure. Autant on peut s’imaginer qu’à 50 ans, Yves Michel Fosto survive ces 25 ans de prison, autant la véritable tête pensante de cette foireuse opération d’acquisition d’un aéronef présidentiel devrait plutôt y passer tout le restant de sa vie, au regard des cloisonnements qu’il s’efforça de mettre en branle pour maquiller le détournement des fonds mobilisés pour cette acquisition.
Insinuations
Analysant les déclarations à chaud des deux principaux condamnés que sont Marafa Hamidou Yaya et Yves Michel Fotso, autant ces dernières renvoient quelque peu aux convictions des nationalistes d’alors, autant elles mettent en lumière leurs velléités belliqueuses. A ce propos, comment comprendre que Yves Michel Fotso qui opté s’enrichir sur le dos de ses différents interlocuteurs d’affaires et qui ne s’est guère offusqué de déclarer une fortune évalué à quelques 500 milliards de F Cfa, en soit toujours à cloisonner ses opérations financières pour les nombreux larcins, pourrait-on les qualifier, à mettre à son actif. Aussi voudrait-on savoir à quelle histoire il voudrait qu’on se réfère, tant il est vrai qu’il clama à l’énoncé du verdict: «l’histoire jugera». Peut-être croit-il simplement à quelque miracle qui viendrait le restaurer dans son exercice de prédilection, en bénéficiant une fois de plus de la protection de Marafa Hamidou Yaya qui envisage son rebondissement sous le prisme de quelque victoire. Mais de quelle victoire peut-il agir, si ce n’est quelque coup de force qu’il n’est pas exclu d’envisager au su de la détermination qui la sienne à accéder à la magistrature suprême par tous les moyens. Mais comme l’opinion n’a appréhendé les propos à chaud des condamnés que dans le sillage de l’émotion qui était la leur, elle a tôt fait de limiter lesdits propos à des réactions normales qui, ne pouvaient conséquemment étaler au grand jour le véritable dessein qu’ils nourrissent: mettre à mal la stabilité du pays en rétorsion de leur condamnation.