Affaire Atangana Mebera et autres :Otélé Essomba s’enflamme
Écrit par MCO |
Jeudi, 02 Février 2012 09:19 |
L’audience criminelle du Tribunal de Grande instance du Mfoundi a repris ses audiences mardi dernier. A l’appel, Otélé Essomba se fend sur ses prétendus bourreaux.Après la déposition de l’ambassadeur Gérôme Mendounga à l’audience du 18 janvier dernier, c’était autour de Otélé
Essomba de prendre le relais dans le box des accusés pour sa
déposition. Il a choisi l’option de déposer sous serment sur la
bible.Otélé Essomba Hubert Patrick Marie, 44 ans, administrateur de
sociétés, est inculpé de coaction de détournement de deniers publics,
tentative de détournement de deniers publics d’une somme de 1.5
milliards de FCFA. Consécutivement au marché public passé entre la
société «Aircraft portofolio Management LTM» A.P.M). Otélé Essomba,
faut-il le rappeler, était à l’époque des faits, le responsable Afrique
centrale de cette société basée à Londres. La somme querellée était
destinée, parmi tant d’autres virements, à l’acquisition d’un avion
pour le déplacement du président de la république. Il a été détenu
suivant mandat de dépôt du 06/08/2008, prorogé le 05/02/2009. Cela fait
exactement 1272 jours que ça dure, d’après les propos de l’accusé.
Aucune responsabilité pénale
Dans son «Examination- in- chief», Otélé Essomba devait se défendre sur
la charge principale qui été retenue contre lui. A savoir, le virement
le 13 mai 2003 par la Snh d’une somme de 2.286.735€ américains, soit
environ 1.5 milliards de nos francs, en faveur de la société ANSET pour
le compte de la défunte Camair. La société Anset est basée à Londres.
Elle est chargée de la location des aéronefs. L’accusé a soutenu
qu’il n’était pas au courant de cette transaction, car, n’étant pas à
Yaoundé, ni à Londres. A cette date, a-t-il martelé, brandissant des
pièces à conviction à la main, j’étais à Paris (France). Il ajoutera,
pathétique, qu’il n’a été mis au courant de ce virement qu’en 2008 lors
de l’enquête préliminaire de la police. Bref, il a clamé à plusieurs
reprises son innocence dans cette cause. Il a «imploré» le tribunal en
ces termes : «dans cette accusation, je n’assume aucune responsabilité
pénale ».
Mais, l’accusé est revenu longuement sur les sociétés écrans, une
dizaine, crées pour les besoins de la cause par certains responsables de
la Camair et de l’administration, notamment Yves Michel Fotso et
l’ancien ministre Marafa Hamidou Yaya. Ces deux personnalités ont été
abondamment citées au cours de la déposition de Otélé Essomba. Le but
avoué, a-t-il précisé à grands traits, étant de ponctionner les fonds
de cette société citoyenne. Il s’est appesanti, plus de deux heures
d’horloge, sur le «le mécanisme» mis en place «abattre» la Camair. Plus
concret, il dévoilera que chaque société écran disparaissait (dissoute)
après avoir atteint son objectif, c’est-à-dire, soutirer quelques
milliards aux dépens de notre compagnie nationale.
Atangana Mebera, présent à l’audience, n’a pas déposé. L’ambassadeur
Mendouga, souffrant et ne pouvant plus suivre sereinement la suite des
débats, a sollicité la suspension de l’audience.
La prochaine audience est programmée pour le 15 février 2012.