Affaire Antoine Tsimi: L’arbitrage de Sassou Nguesso attendu

DOUALA - 28 Mars 2012
© Arthur G. BAKANDE | Dikalo

Le président de la Cemac a été saisi par les autorités camerounaises.

Après Nadine Ze et Esther Ebela, ressortissantes camerounaises victimes des brutalités meurtrières en Guinée Equatoriale et dont le sujet fut à l'ordre du jour de la dernière commission mixte Cameroun-Guinée Equatoriale, c'était au tour d'un autre compatriote d'être pourchassé en territoire étranger. L’intéressé est bien une haute personnalité connue des milieux politiques. Il s'agit d'Antoine Ntsimi, ex ministre des Finances et Secrétaire Exécutif de la Cemac.

Suite à une instruction du président centrafricain François Bozizé, Antoine Ntsimi a été empêché le 21 mars 2012 par le Commissaire de l'aéroport Bangui-Mpoko de débarquer du vol d'Ethiopian Airlines en provenance de Douala, la capitale économique du Cameroun. C'est contre son gré qu'il s'est retrouvé à Addis-Abeba avant de regagner le Cameroun 24h plus tard.

La réaction des autorités camerounaises ne s'est pas fait attendre. Sur hautes directives du chef de l'Etat, le ministre des Relations Extérieures a saisi le président de la Cemac qui n'est d'autre que le Président congolais Denis Sassou Nguesso avec cette précision: trouver dans les plus brefs délais une solution à cet incident diplomatique au nom de l'intégration sous-régionale.


Mépris

En attendant le dénouement de ce différend qui n'est que la conséquence d'un bras de fer qui dure depuis belle lurette, il faut dire que les relations entre Antoine Ntsimi et les autorités centrafricaines se sont détériorées, selon certaines sources, parce que le Camerounais ne répondait jamais aux invitations des autorités de Bangui. Et depuis lors, Bozizé bat campagne pour obtenir la tête de «Chicago Boy». Au cours d'un entretien à la chaîne de télévision Vox Africa, il avait fait cette déclaration: «Nous accusons le président de la Commission de ne pas respecter les textes, de faire traîner les choses. Il faut qu'un sommet des chefs d'Etat ait lieu pour prendre enfin de grondes décisions. La Cemac doit fonctionner comme les autres institutions sous-régionales d'Afrique. On tourne en rond. Je dois le dénoncer.» Il faut d'ailleurs préciser ici que depuis 2010, les dirigeants des six pays de la Cemac ne se sont plus réunis, paralysant ainsi plusieurs chantiers comme le rapprochement des Bourses de Libreville et de Douala, le passeport biométrique, le lancement de la compagnie sous-régionale Air Cemac. Et il se murmure que Bozizé qui veut absolument placer son poulain à la présidence de la commission est soutenu dans sa démarche par Denis Sassou Nguesso au nom du principe de la rotation.

Toutefois, toutes ces indications sont insuffisantes pour justifier l'humiliation quotidienne des ressortissants camerounais dans les pays de la sous-région Afrique centrale. Nos voisins profitent-ils de la souplesse et la présence non active de notre diplomatie pour multiplier ces actes indélicats La plus haute autorité de l'Etat devrait passer à la vitesse supérieure en frappant du poing sur la table pour mettre un terme à cette situation.


29/03/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres