Affaire «Albatros»: Marafa parle enfin de l’avion présidentiel
YAOUNDE - 24 MAI 2012
© René Atangana | La Météo
Bien plus, Paul Biya se trouve apparemment interpellé pour expliquer, à l'opinion publique nationale et internationale, comment lui, le président de la République et premier concerné par l'achat d'un aéronef pour ses déplacements, a procédé pour se retrouver à la place de l'homme qui vivait tout et ne savait rien sur le dossier.
Affaire «Albatros»: Paul Biya
Bien plus, Paul Biya se trouve apparemment interpellé pour expliquer, à l'opinion publique nationale et internationale, comment lui, le président de la République et premier concerné par l'achat d'un aéronef pour ses déplacements, a procédé pour se retrouver à la place de l'homme qui vivait tout et ne savait rien sur le dossier.
Dans sa première lettre ouverte au chef de l'Etat, Marafa Hamidou Yaya se voulait sans détours sur le sujet: «Est-il besoin de vous le rappeler, Monsieur le Président de la République, que c'est moi qui vous ai sollicité, par correspondance en date du 7 mai 2008 à vous adressée, pour être entendu par les instances judiciaires compétentes, afin d'apporter mon témoignage et contribuer à la manifestation de la vérité dans cette scabreuse affaire que vous connaissez mieux que quiconque parce que régulièrement informé de ce processus d'acquisition de votre avion, que vous suiviez au jour le jour»
De sources introduites, Michel Meva'a Meboutou aurait, le 21 août 2001, été instruit par la «haute hiérarchie» afin de demander à l'Adg de la SNH de procéder au virement au Trésor public de la somme de 31 millions de dollars en vue de la commande du Boeing 737 neuf. En retour, Adolphe Moïse Fridolin Moudiki Elamè aurait, le 27 du même mois, informé non pas le Sg/Pr, manifestement déjà hors jeu, de l'effectivité de l'opération, mais M. Meva'a Meboutou, «suite aux hautes instructions du chef de l'Etat».
Avec Marafa Hamidou Yaya qui semble déterminé à communiquer au maximum pour informer les Camerounais sur tout qu'il cannait de ce scandale, il ya lieu de penser que l'affaire «Albatros» ne fait que commencer.
Affaire «Albatros»: Marafa parle enfin de l’avion présidentiel
L'ex-Sg/Pr vient de se décider à crever l'abcès. Le déballage ainsi entamé promet des perles.
Qui a peur d'un procès transparent et public? C'est avec cette grave interrogation que l'ex-ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), Marafa Hamidou Yaya, débute sa tribune libre abondamment publiée hier dans des médias locaux. Sous mandat de dépôt depuis le 16 avril dernier à la prison centrale de Yaoundé, le non moins ancien secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr) a donc décidé enfin de mettre les pieds dans le plat. Il reconnaît, d'entrée de jeu, que les Camerounais s'interrogent sur les raisons pour lesquelles il ne s'est pas exprimé, dans ses deux premières lettres ouvertes au chef de l'Etat, sur le sujet pour lequel il est supposé être détenu «l’affaire Albatros».
Et pour se décider à évoquer publiquement ce dossier, il eût fallu que M. Marafa, ainsi qu'il le clame, se soit convaincu d'être sous le coup d'un «motif vague» de «détournement de deniers publics en coaction et complicité». «Dès lors, plus que tout autre, je réclame et je revendique, insiste-t-il, toute la transparence à travers un procès équitable, dans le cas où ce serait pour cette affaire que je suis incarcéré, afin que toutes les responsabilités soient établies et que, le cas échéant, l'honneur et la dignité de ceux qui sont injustement incriminés soient restaurés.» L'ancien proche collaborateur de Paul Biya semble ainsi déterminé à «mettre fin à l'imbroglio et à tout l'amalgame entretenus dans cette affaire, et à dessein». Le déballage aura lieu, c'est déjà certain. Il a même commencé, à travers cette saillie épistolaire qui ne manque pas de mettre en surface un certain nombre de pratiques en cours au sein des instances dirigeantes du Cameroun. Au sujet de la société Gia International, partenaire de la Camair dans ce dossier, M. Marafa rappelle que les conclusions y relatives prévoyaient l'envoi d'un «Security deposit» à travers un accréditif à paiement différé de 31 millions de dollars, afin de permettre à cette société de lever des fonds destinés à l'ensemble des opérations de fabrication de l'avion (BBJ-II) chez Boeing, de configuration et d'habillage intérieurs à Bâle (Suisse), d'équipements de communications sécurisées ainsi que du système de protection anti-missiles. Le tout pour une valeur totale de 72 millions de dollars.
Meva'a M'eboutou.
Et c'est manifestement le nœud du problème, car, selon l'ancien Minatd, le ministre des Finances et du Budget de l'époque (et non ministre de l'Economie et des Finances, comme l'écrit M. Marafa), qu'il ne nomme pas qui était Michel Meva'a m'Meboutou, qui «s'est opposé à l'émission d'une «Stand by letter of credit», et a dit qu'il trouverait le moment venu, d'autres moyens pour payer la Security deposit à Gia International». C'est ce membre du gouvernement, affirme-t-il, qui était en charge la gestion de la trésorerie de l'Etat et non lui, le Sg/Pr qui n'avait ni à douter des propos de son interlocuteur, ni à lui donner des instructions sur la question. Il en est de même de sa qualité de président du conseil d'administration de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), qui avait débloqué les fonds. « (...) cette fonction ne me donnait aucunement la latitude d'interférer dans la gestion des revenus pétroliers destinés, à ma connaissance, à alimenter le budget de l'Etat, géré par le ministre de l'Economie et des Finances».
Marafa Hamidou Yaya, sous la peau de la victime expiatoire, jure n'avoir jamais convié l'administrateur-directeur général de la Snh, Adolphe Moudiki, à aucune réunion relative à un financement quelconque, ni à l'occasion de cette affaire, ni à toute autre occasion pendant qu'il était Sg/Pr. «J'ai été informé, une quinzaine de jours après notre réunion relative à l'acquisition du BBJ-II, par l'administrateur-directeur général de la Camair et à ma grande surprise, que les trente et un (31) millions de dollars avaient été virés directement dans le compte de Gia International aux Etats-Unis par le ministre de l'Economie et des Finances.»
Le 10 mars 2011, Michel Meva'a M’eboutou a été entendu par le tribunal de grande instance de Yaoundé en tant que simple "témoin". Auditionné pendant 2 heures 30, il avait reconnu être l'auteur d'une lettre datée du 21 août 2001, adressée à l'administrateur directeur-général de la Snh lui demandant de virer une somme de 31 millions de dollars (dont 29 millions à Gia International et 2 millions à la Commercial Bank of Cameroon) pour l'acquisition d'un avion à l'usage du chef de l'Etat. Face à la rafale de questions, l'homme avait feint l'amnésie: «Ça fait 10 ans, je ne m'en souviens plus.»
Bien qu'âgé (73 ans), M. Meva'a M’eboutou apparaît aujourd'hui non pas comme un simple exécutant à la tête des Finances, mais bien comme un personnage clé dans le dossier "Albatros". Ses éclairages permettraient, à coup sûr, de voir plus clair dans le rôle joué dans cette foireuse et ruineuse affaire par non seulement Marafa Hamidou Yaya, mais aussi Jean Marie Atangana Mebara, Otélé Essomba, Jérôme Mendouga, Yves-Michel Fotso, Ephraïm lnoni et d'autres acteurs de moindre importance. D'où la question du départ: qui a peur d'un procès transparent et public?
© René Atangana | La Météo
Bien plus, Paul Biya se trouve apparemment interpellé pour expliquer, à l'opinion publique nationale et internationale, comment lui, le président de la République et premier concerné par l'achat d'un aéronef pour ses déplacements, a procédé pour se retrouver à la place de l'homme qui vivait tout et ne savait rien sur le dossier.
Affaire «Albatros»: Paul Biya
Bien plus, Paul Biya se trouve apparemment interpellé pour expliquer, à l'opinion publique nationale et internationale, comment lui, le président de la République et premier concerné par l'achat d'un aéronef pour ses déplacements, a procédé pour se retrouver à la place de l'homme qui vivait tout et ne savait rien sur le dossier.
Dans sa première lettre ouverte au chef de l'Etat, Marafa Hamidou Yaya se voulait sans détours sur le sujet: «Est-il besoin de vous le rappeler, Monsieur le Président de la République, que c'est moi qui vous ai sollicité, par correspondance en date du 7 mai 2008 à vous adressée, pour être entendu par les instances judiciaires compétentes, afin d'apporter mon témoignage et contribuer à la manifestation de la vérité dans cette scabreuse affaire que vous connaissez mieux que quiconque parce que régulièrement informé de ce processus d'acquisition de votre avion, que vous suiviez au jour le jour»
De sources introduites, Michel Meva'a Meboutou aurait, le 21 août 2001, été instruit par la «haute hiérarchie» afin de demander à l'Adg de la SNH de procéder au virement au Trésor public de la somme de 31 millions de dollars en vue de la commande du Boeing 737 neuf. En retour, Adolphe Moïse Fridolin Moudiki Elamè aurait, le 27 du même mois, informé non pas le Sg/Pr, manifestement déjà hors jeu, de l'effectivité de l'opération, mais M. Meva'a Meboutou, «suite aux hautes instructions du chef de l'Etat».
Avec Marafa Hamidou Yaya qui semble déterminé à communiquer au maximum pour informer les Camerounais sur tout qu'il cannait de ce scandale, il ya lieu de penser que l'affaire «Albatros» ne fait que commencer.
Affaire «Albatros»: Marafa parle enfin de l’avion présidentiel
L'ex-Sg/Pr vient de se décider à crever l'abcès. Le déballage ainsi entamé promet des perles.
Qui a peur d'un procès transparent et public? C'est avec cette grave interrogation que l'ex-ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), Marafa Hamidou Yaya, débute sa tribune libre abondamment publiée hier dans des médias locaux. Sous mandat de dépôt depuis le 16 avril dernier à la prison centrale de Yaoundé, le non moins ancien secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr) a donc décidé enfin de mettre les pieds dans le plat. Il reconnaît, d'entrée de jeu, que les Camerounais s'interrogent sur les raisons pour lesquelles il ne s'est pas exprimé, dans ses deux premières lettres ouvertes au chef de l'Etat, sur le sujet pour lequel il est supposé être détenu «l’affaire Albatros».
Et pour se décider à évoquer publiquement ce dossier, il eût fallu que M. Marafa, ainsi qu'il le clame, se soit convaincu d'être sous le coup d'un «motif vague» de «détournement de deniers publics en coaction et complicité». «Dès lors, plus que tout autre, je réclame et je revendique, insiste-t-il, toute la transparence à travers un procès équitable, dans le cas où ce serait pour cette affaire que je suis incarcéré, afin que toutes les responsabilités soient établies et que, le cas échéant, l'honneur et la dignité de ceux qui sont injustement incriminés soient restaurés.» L'ancien proche collaborateur de Paul Biya semble ainsi déterminé à «mettre fin à l'imbroglio et à tout l'amalgame entretenus dans cette affaire, et à dessein». Le déballage aura lieu, c'est déjà certain. Il a même commencé, à travers cette saillie épistolaire qui ne manque pas de mettre en surface un certain nombre de pratiques en cours au sein des instances dirigeantes du Cameroun. Au sujet de la société Gia International, partenaire de la Camair dans ce dossier, M. Marafa rappelle que les conclusions y relatives prévoyaient l'envoi d'un «Security deposit» à travers un accréditif à paiement différé de 31 millions de dollars, afin de permettre à cette société de lever des fonds destinés à l'ensemble des opérations de fabrication de l'avion (BBJ-II) chez Boeing, de configuration et d'habillage intérieurs à Bâle (Suisse), d'équipements de communications sécurisées ainsi que du système de protection anti-missiles. Le tout pour une valeur totale de 72 millions de dollars.
Meva'a M'eboutou.
Et c'est manifestement le nœud du problème, car, selon l'ancien Minatd, le ministre des Finances et du Budget de l'époque (et non ministre de l'Economie et des Finances, comme l'écrit M. Marafa), qu'il ne nomme pas qui était Michel Meva'a m'Meboutou, qui «s'est opposé à l'émission d'une «Stand by letter of credit», et a dit qu'il trouverait le moment venu, d'autres moyens pour payer la Security deposit à Gia International». C'est ce membre du gouvernement, affirme-t-il, qui était en charge la gestion de la trésorerie de l'Etat et non lui, le Sg/Pr qui n'avait ni à douter des propos de son interlocuteur, ni à lui donner des instructions sur la question. Il en est de même de sa qualité de président du conseil d'administration de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), qui avait débloqué les fonds. « (...) cette fonction ne me donnait aucunement la latitude d'interférer dans la gestion des revenus pétroliers destinés, à ma connaissance, à alimenter le budget de l'Etat, géré par le ministre de l'Economie et des Finances».
Marafa Hamidou Yaya, sous la peau de la victime expiatoire, jure n'avoir jamais convié l'administrateur-directeur général de la Snh, Adolphe Moudiki, à aucune réunion relative à un financement quelconque, ni à l'occasion de cette affaire, ni à toute autre occasion pendant qu'il était Sg/Pr. «J'ai été informé, une quinzaine de jours après notre réunion relative à l'acquisition du BBJ-II, par l'administrateur-directeur général de la Camair et à ma grande surprise, que les trente et un (31) millions de dollars avaient été virés directement dans le compte de Gia International aux Etats-Unis par le ministre de l'Economie et des Finances.»
Le 10 mars 2011, Michel Meva'a M’eboutou a été entendu par le tribunal de grande instance de Yaoundé en tant que simple "témoin". Auditionné pendant 2 heures 30, il avait reconnu être l'auteur d'une lettre datée du 21 août 2001, adressée à l'administrateur directeur-général de la Snh lui demandant de virer une somme de 31 millions de dollars (dont 29 millions à Gia International et 2 millions à la Commercial Bank of Cameroon) pour l'acquisition d'un avion à l'usage du chef de l'Etat. Face à la rafale de questions, l'homme avait feint l'amnésie: «Ça fait 10 ans, je ne m'en souviens plus.»
Bien qu'âgé (73 ans), M. Meva'a M’eboutou apparaît aujourd'hui non pas comme un simple exécutant à la tête des Finances, mais bien comme un personnage clé dans le dossier "Albatros". Ses éclairages permettraient, à coup sûr, de voir plus clair dans le rôle joué dans cette foireuse et ruineuse affaire par non seulement Marafa Hamidou Yaya, mais aussi Jean Marie Atangana Mebara, Otélé Essomba, Jérôme Mendouga, Yves-Michel Fotso, Ephraïm lnoni et d'autres acteurs de moindre importance. D'où la question du départ: qui a peur d'un procès transparent et public?