Affaire Albatros: 15 heures de plaidoirie pour Atangana Mebara et Otélé Essomba
YAOUNDÉ - 16 Avril 2012
© Olivier A. Ndenkop | L'Actu
Du 13 au 14 avril dernier, ils ont porté les éléments de leur innocence devant le Tribunal de grande instance du Mfoundi.
Nous sommes le samedi 14 avril. L'horloge affiche 4h20 du matin. Un froid hivernal traverse la capitale camerounaise. Conséquence de la grande pluie qui s'est abattue sur la ville et a obligé les gardiens de prisons à fermer les portes de la salle d'audience du Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi. C'est dans une salle close que Gilbert Schlick, juge de séance, met un terme à l'audience commencée la veille et consacrée aux plaidoiries de Jean-Marie Atangana Mebara et Hubert Patrick Otélé Essomba.
La longue audience a commencé vendredi 13 avril à 12 heures. Maître (Me) Claude Assira Engouté, avocat de l'ex secrétaire général de la présidence de la République, a ouvert le bal. Il sera rejoint dans son argumentaire, par ses confrères, Maîtres Ekani, Nguini et Ebanga. Les quatre avocats évoquent divers arguments juridiques pour démontrer que leur client est «innocent et doit être relaxé pour faits non établis». Selon eux, les détournements et tentatives de détournement des 121 millions F Cfa, de 1,5 milliard F Cfa et de 29 millions de dollars reprochés à Atangana Mebara, ne sont pas avérés. «Les témoins à charge qui sont passés devant ce tribunal, sont devenus des témoins à décharge. Ils ont démontré par exemple que, le milliard et demi reproché à notre client n'a jamais été détourné», souligne Me Nguini. Sur les 29 millions que l'ex Sg/Pr est accusé d'avoir tenté de détourner, en coaction, son conseil s'étonne de «constater qu'on poursuive un Camerounais pour tentative de détournement d'une somme dont les personnes qui l'ont effectivement détournée, ne sont pas inquiétées». Il est 18h30. Fatigué par la plaidoirie des conseils d'Atangana Mebara, le juge Schlick suspend l'audience pour une brève pause. Elle reprend à 19h30, avec la plaidoirie des conseils d'Otélé Essomba.
Maître Ngoufack, l'un des avocats du coaccusé de M. Mebara, monte au créneau. «Le projet d'achat du BBJ2 était illégal», introduit-il, en expliquant qu'il violait les règles de gestion de la fortune publique et surtout, les injonctions du Fonds monétaire international. Ce qui a permis à «Yves Michel Fotso (alors Administration directeur général de la Camair, Ndlr) de détourner l'argent de l'avion présidentiel. Ce monsieur a finalement détourné plus de 70 milliards», ajoute Me Ngwe Bell. Me Monthé ne s'écarte pas de cet argumentaire.
Un jour vient de s'achever. On est le samedi 14 avril. 2h du matin. Les accusés sont appelés à s'exprimer personnellement.
Otélé Essomba, le plus jeune de la bande, déclare «je suis innocent. Donc rendez-moi à ma famille». Il enchaîne par les conséquences néfastes de sa longue incarcération sur sa vie. 2h 28, Atangana Mebara se saisit du micro, un gilet noué autour du cou, pour vaincre le froid. De son discours, on retient qu'en tant que Sg/Pr, il n'a fait que «servir le Cameroun» avec loyauté.
Lorsque Jérôme Mendouga dont les avocats ont plaidé jeudi prend la parole, il est 3h30. Le vieil homme de 74 ans, rappelle que pendant 48 ans, il a fait le tour du monde pour vanter le Cameroun. «Pétris du sens du service public, je ne pouvais pas utiliser les fonds publics pour mes intérêts personnels», conclut-il. Il est 4h17. Trois minutes après, Gilbert Schlick déclare: «l'affaire est mise en délibérée pour jugement être rendu le 30 avril». La salle se vide. Ainsi s'achève les procédures entamées il y a...15 heures.
© Olivier A. Ndenkop | L'Actu
Du 13 au 14 avril dernier, ils ont porté les éléments de leur innocence devant le Tribunal de grande instance du Mfoundi.
Nous sommes le samedi 14 avril. L'horloge affiche 4h20 du matin. Un froid hivernal traverse la capitale camerounaise. Conséquence de la grande pluie qui s'est abattue sur la ville et a obligé les gardiens de prisons à fermer les portes de la salle d'audience du Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi. C'est dans une salle close que Gilbert Schlick, juge de séance, met un terme à l'audience commencée la veille et consacrée aux plaidoiries de Jean-Marie Atangana Mebara et Hubert Patrick Otélé Essomba.
La longue audience a commencé vendredi 13 avril à 12 heures. Maître (Me) Claude Assira Engouté, avocat de l'ex secrétaire général de la présidence de la République, a ouvert le bal. Il sera rejoint dans son argumentaire, par ses confrères, Maîtres Ekani, Nguini et Ebanga. Les quatre avocats évoquent divers arguments juridiques pour démontrer que leur client est «innocent et doit être relaxé pour faits non établis». Selon eux, les détournements et tentatives de détournement des 121 millions F Cfa, de 1,5 milliard F Cfa et de 29 millions de dollars reprochés à Atangana Mebara, ne sont pas avérés. «Les témoins à charge qui sont passés devant ce tribunal, sont devenus des témoins à décharge. Ils ont démontré par exemple que, le milliard et demi reproché à notre client n'a jamais été détourné», souligne Me Nguini. Sur les 29 millions que l'ex Sg/Pr est accusé d'avoir tenté de détourner, en coaction, son conseil s'étonne de «constater qu'on poursuive un Camerounais pour tentative de détournement d'une somme dont les personnes qui l'ont effectivement détournée, ne sont pas inquiétées». Il est 18h30. Fatigué par la plaidoirie des conseils d'Atangana Mebara, le juge Schlick suspend l'audience pour une brève pause. Elle reprend à 19h30, avec la plaidoirie des conseils d'Otélé Essomba.
Maître Ngoufack, l'un des avocats du coaccusé de M. Mebara, monte au créneau. «Le projet d'achat du BBJ2 était illégal», introduit-il, en expliquant qu'il violait les règles de gestion de la fortune publique et surtout, les injonctions du Fonds monétaire international. Ce qui a permis à «Yves Michel Fotso (alors Administration directeur général de la Camair, Ndlr) de détourner l'argent de l'avion présidentiel. Ce monsieur a finalement détourné plus de 70 milliards», ajoute Me Ngwe Bell. Me Monthé ne s'écarte pas de cet argumentaire.
Un jour vient de s'achever. On est le samedi 14 avril. 2h du matin. Les accusés sont appelés à s'exprimer personnellement.
Otélé Essomba, le plus jeune de la bande, déclare «je suis innocent. Donc rendez-moi à ma famille». Il enchaîne par les conséquences néfastes de sa longue incarcération sur sa vie. 2h 28, Atangana Mebara se saisit du micro, un gilet noué autour du cou, pour vaincre le froid. De son discours, on retient qu'en tant que Sg/Pr, il n'a fait que «servir le Cameroun» avec loyauté.
Lorsque Jérôme Mendouga dont les avocats ont plaidé jeudi prend la parole, il est 3h30. Le vieil homme de 74 ans, rappelle que pendant 48 ans, il a fait le tour du monde pour vanter le Cameroun. «Pétris du sens du service public, je ne pouvais pas utiliser les fonds publics pour mes intérêts personnels», conclut-il. Il est 4h17. Trois minutes après, Gilbert Schlick déclare: «l'affaire est mise en délibérée pour jugement être rendu le 30 avril». La salle se vide. Ainsi s'achève les procédures entamées il y a...15 heures.