Il a produit une facture contestée par la partie civile.
Une nouvelle pièce a été produite hier au Tribunal criminel spécial (TCS) dans l’affaire de détournement de deniers publics qui oppose les Aéroports du Cameroun (ADC) à Ntongo Onguéné et Monti-Ekani. Une facture que le principal accusé présente comme authentique et qu’il oppose à une autre produite à la dernière audience par l’accusation et portant une by Savings Wave">date et un montant qui "intriguent" Ntongo Onguéné. Ce dernier affirme avoir retrouvé ce nouveau document dans ses affaires après l’audience du 16 juillet dernier.
Bien que n’étant qu’une photocopie, l’ex DG des
ADC affirme que la facture présentée, bien que surchargée, montre en
filigrane une date d’émission probante et un montant correspondant à la
valeur du marché : 175 millions de F et non 194 millions de F comme sur
le document de ses adversaires. Les by Savings Wave">avocats
de l’accusation ont contesté cette pièce, mais Yap Abdou, président de
la collégialité des juges, a demandé qu’elle soit authentifiée aux fins
de son versement dans le dossier.
Pendant l’audience d’hier, Yap Abdou a intervenu plusieurs fois au cours
des débats, soit pour les recentrer, soit pour exprimer une colère ou
une indignation. Sa première intervention arrive une quarantaine de
minutes après l’ouverture de l’audience. Me Beliga procède à
l’examination-in-chief de son client Ntongo Onguéné. Il s’attarde sur
les questions relatives à la nature de l’entreprise ADC dans la
perspective de démontrer que c’est une société d’économie mixte, ne
relevant pas de la tutelle de l’Etat. Le but de l’exercice étant de
montrer que le TCS n’est pas compétent pour juger une faute de gestion
qui ne peut pas être qualifiée de détournement de deniers publics.
"Objection", crie Me Pierre-Robert Fojou, avocat des ADC. « Il est
question pour mon client d’user de tous les moyens concourant à sa
défense. Nous rappelons qu’à l’ouverture de ce procès, une exception
liée à la limite de votre juridiction a été soulevée», rétorque Me
Beliga. « Continuez Me, mais soyez concis et précis dans vos questions
», tranche Yap Abdou. Mais Me Beliga n’ira pas bien loin. A peine deux
questions et revoilà le président Yap Abdou : « On ne va pas passer
quatre heures à parler des dividendes, de contrat de cession et du
régime des ADC. La patience a des limites. Revenez-en au fait qui amène
Ntongo Onguéné devant ce tribunal », ordonne-t-il.
L’accusé interrogé montre un réel effort de défense, se souvenant des
détails pour convaincre de la véracité des faits qu’il relate. Il se
souvient par exemple du jour où il entre pour la première fois au salon
VIP de l’aéroport de Douala et ressent un confort qui contraste avec
l’obsolescence décrite antérieurement par ses collaborateurs. « La
preuve, selon lui, que l’entreprise Arodès de son co-accusé avait
effectivement réalisé le marché de réaménagement de ce salon. »
Ntongo Onguéné s’est abondamment expliqué sur le mode de financement de
ce marché. Un financement sur fonds propres des ADC qui ne le
contraignait pas, d’après une réglementation qu’il cite, à recourir à
la commission de passation des marchés publics. Il explique le fait que
ces anciens collaborateurs (auditionnés le 16 juillet) contestent le
procès verbal de chantier qu’ils ont signé par le fait qu’ils redoutent
des représailles aux ADC. « Tous ceux qui ont soutenu l’effectivité de
ce marché ont été virés », a révélé Ntongo Onguéné au Tribunal.
L’audience a été suspendue et reprendra le 6 août prochain.