Les coupures de courant que vivent très mal les usagers camerounais en cette période d’étiage sont accentuées par la cacophonie entre le gouvernement et ses partenaires.
Le déficit énergétique en janvier 2013 a causé un délestage de l’ordre de 6373 Mwh avec une puissance maximale de 100 Mw. Cette situation correspond à la période d’étiage sur le bassin de la Sanaga. Conséquence, la production des centrales hydroélectriques est réduite avec des sérieuses répercutions sur les activités tant domestiques que industrielles. Les coupures d’électricité sont la chose la mieux partagée des populations, qui recourent à divers moyens pour palier cette insuffisance.
Pour les personnes plus nanties, c’est le recours aux groupes électrogènes dont le commerce est devenu florissant ; pour les autres plus nombreux c’est l’éclairage à la lampe à pétrole, appelée « ancienne Sonel » par les vendeurs, ou alors à la simple lueur des bougies. Le choix de ces solutions n’est pas sans conséquences, à l’instar du dramatique incendie qui a récemment causé la mort de quatre enfants à Maképé Douala.
Les frustrations et les rancoeurs jadis sourdes se sont ouvertement manifestées avec des marches contre les agences commerciales de Aes-sonel. De même, des pétitions de diverses associations ont fleurie contre l’inertie du gouvernement et l’aphonie d’Aes-sonel, mais surtout de l’Arsel. Des appels au boycott et à la dénonciation du contrat avec Aes-sonel ont été aussi entendus.
Aucune vigie n’étant plus disponible pour sonner l’alerte, les populations ont été rappelées brusquement au mauvais souvenir des délestages d’antan. Alors qu’elles attendaient des explications sur le retour de ces tristes phénomènes, d’un côté Aes- Sonel et la SNH leur servaient plutôt une querelle stérile sur le champ médiatique au sujet de la responsabilité du retard de la mise en service de la centrale à gaz de Kribi. Cette dispute, sous le regard indifférent du gouvernement refusant d’assumer sa responsabilité dans l’approvisionnement en gasoil des centrales thermiques du programme thermique d’urgence, puisque EDC ayant déclaré son incapacité.
Ces combats épiques, sourds à la demande des associations des consommateurs ne connaîtront leur épilogue qu’avec la mort dramatique des enfants de Maképé dans un incendie causé par une bougie. Le gouvernement à travers le Minée sort de son coupable sommeil, Aes-sonel consent enfin à essayer de publier un état de la situation, alors que tous les usagers se demande où est passé l’Arsel bien absente et aphone à ce jour.