ADMINISTRATION PUBLIQUE : Les retraités prennent le service public en otage

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Issus de diverses administrations, ils sont âgés aujourd’hui entre 60 et 66 ans, âge de départ à la retraite.

Ils écument les services publics dans la ville de Yaoundé, pourtant ils ont atteints l’âge de départ à la retraite. Ce sont 66 retraités qui, malgré avoir été notifiés, n’osent pas libérer leur bureau pour bénéficier d’un repos bien mérité. Dans ces administrations, les occupants se marchent pratiquement sur les pieds. A la question de savoir les raisons de ces effectifs pléthoriques dans les bureaux, un jeune cadre au ministère des Finances affirme que de nombreux administrateurs ayant atteint l’âge de départ à la retraite refusent de libérer les lieux. Ils seraient, apprend-on, en grande partie responsables des actes de sabotage pour nuire à la nouvelle génération.

 

Le doigt accusateur est également pointé à tort ou à raison aux ministres , directeurs et chefs de divisions qui retiennent les fonctionnaires déjà notifiés juste pour nourrir leurs réseaux d’enrichissement sur le dos de l’Etat. Vraisemblablement, la machine de la gouvernance semble connaitre beaucoup de défaillances, l’administration camerounaise serait devenue le théâtre d’une anarchie sans pareille. Les cadres de cette administration et même l’ensemble des citoyens rechignent devant les lois du pays et foulent aux pieds la règlementation en vigueur au sein des institutions républicaines.

 

Qu’est-ce qui pourrait justifier le refus de départ à la retraite de ces fonctionnaires ? Est-ce une forme de revendication pour attirer l’attention du chef de l’Etat qui a prolongé l’âge de départ à la retraite dans certaines administrations à 60 ans ? Devant cette série de questionnements, l’opinion publique camerounaise reste dubitative face aux cris des jeunes fonctionnaires nouvellement sortis des écoles de formations et qui se heurtent aux « vieux briscards » qui ne leur laissent pas la moindre occasion de s’épanouir et de se mettre aussi aux services de la nation. En principe, au sein de la fonction publique camerounaise, les fonctionnaires et agents de l’Etat des catégories D et C vont en retraite à 50 ans. Ceux des catégories B1, B2, A1 et A2 et cadres contractuels d’administration prennent leur retraite à 55 ans.

Les administrations ayant bénéficié des prolongations du Chef de l’Etat à 60 ans sont notamment l’éducation, la magistrature et la police. Mais aujourd’hui, les Camerounais profitent du laxisme et du désordre installé au sein du gouvernement pour s’éterniser dans leurs administrations respectives bien que les salaires soient gelés. Un autre questionnement se soulève sur la capacité du Cameroun à atteindre l’émergence à l’horizon 2035 dans un tel imbroglio. Que dit le ministre en charge de la fonction publique à ce sujet ? Le silence du gouvernement est-il complice ?

 

 

Des cas flagrants

Dans le classement des structures où les retraités font de la résistance, en tête de file, le ministère des finances. A la division du système informatique dudit ministère, le nommé Nsasso Bilé Gaston, qui serait âgé de 60 ans selon des sources internes règne en maître absolu et ne cesse de briller par les détournements des deniers publics. A la cour suprême, le nommé Bisse Assomo Roger, 62 ans greffier en chef est resté indéboulonnable. Le ministère des Travaux publics talonne de près le Minfi. La troisième position est occupée par le ministère des affaires sociales, le MINATD est au quatrième rang, le MINADER, cinquième et autres administrations ne sont pas en reste.

Cette situation est la résultante, selon les observateurs, d’un coma profond dans lequel serait plongé le Cameroun en matière de gouvernance.

 

© L'Epervier : Valery Zoula


13/06/2015
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