Le président de la République a nommé, il y a quelques mois, quatre fils du département de la Haute Sanaga à des postes de responsabilités dans l’administration publique camerounaise. Ce qui, selon nos sources, suscite depuis quelques jours, de chaudes disputes entre quelques élites de la région du Centre.
Antoine Félix Samba, Fréderic Biya Motto, Joseph Ngoh et Toussaint Linus Mendjana. .. Ces trois noms ont désormais une consonance particulière dans le gratin administratif camerounais. Le premier est, depuis moins d’un mois, directeur du budget au ministère des Finances. Le second, directeur général de la centrale hydro-électrique de Mekin depuis juin 2012. Quant au troisième, il est directeur de l’Agence de régulation des marchés publics (Armp). Enfin, Toussaint Linus Mendjana, directeur de l’Enam. L’une des particularités de ces noms est qu’ils sont tous de la Haute Sanaga, «un département longtemps oublié dans la gestion sociopolitique et administrative du pays», apprend-on. Antoine Félix Samba administrateur civil principal, ancien directeur des affaires générales, conseiller technique n°2 et 1 au ministère des Transports de 1997 à 2007, ancien maire de Minta, près de Nanga Eboko, aura aussi servi au ministère des Mines, de l’industrie et du développement technologique en sa qualité de directeur des affaires générales. Fréderic Biya Motto est ingénieur électromécanicien.
Il a été l’une des chevilles ouvrières dans l’élaboration, la conception et la mise en œuvre des projets hydroélectriques les plus en vue au Cameroun. Qu’il s’agit de Lom Pangar ou de Memve’ele, en passant par le barrage hydroélectrique de Mekin, Frédéric Biya Motto a été de toues les batailles en sa qualité de sous-directeur chargé de l’exploitation des centrales à Electricity development corporation (Edc), depuis janvier 2010. Ce diplômé de l’Ecole nationale supérieure polytechnique de Yaoundé et de la Faculté d’électrotechnique de l’Institut de transport par eau de Leningrad, en Union soviétique est aussi le secrétaire général de l’Ordre national des ingénieurs de génie électrique du Cameroun. Le commandant des douanes, Joseph Ngoh, a fait des procédures en matière des marchés une priorité. Pour avoir été chef de division des marchés publics au secrétariat général du Premier ministère, pendant près de sept ans, il peut se targuer de disposer d’une expertise particulière dans le domaine. Toussaint Linus Mendjana, directeur de l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature(Enam), a été chargé de mission à la présidence de la République jusqu’en mars 2012, où il se voit propulser par un décret présidentiel à la tête de cette école.
Vives polémiques
«Leur profil et leur expérience sur le terrain leur confèrent
certainement des compétences intellectuelles, managériales et morales
nécessaires pour conduire avec by Text-Enhance">assurance
le destin de ces structures. Si tel est le cas, pourquoi cette levée
de boucliers contre ces Camerounais qui n’avaient jamais vu le soleil
briller sur leur département?», soutient un natif de la Haute Sanaga
sous anonymat. En effet, nombreux sont ceux qui s’accordent à
reconnaitre qu’ils sont «brillants». Aussi nombreux sont ceux qui
attribuent ces nominations à du favoritisme de la part de l’actuel
secrétaire général de la présidence de la République, qui est un natif
du coin, bien que ceux-là soient plus issus des autres départements de
la région du Centre.
« Depuis plus de 19 mois qu’un natif de ce département officie comme
secrétaire général de la Présidence, il a vu défiler sous son regard
plus de trois cents nominations dans l’administration.
Les contestataires qui agissent aussi dans l’ombre, apprend-on, «ont vite fait de trouver en la nomination de Joseph Otto Wilson, gouverneur de la région du Nord, au poste de président du Conseil d’administration de la Société de développement de coton (Sodecoton) une occasion pour vilipender cette tribu». Sur la ligne de mire. Ferdinand Ngoh Ngoh. Ils ont accusé ce dernier d’avoir voulu «nommer Joseph Otto Wilson, Pca de Sodecoton, à l’insu du Président de la République ».
«Virer deux fils du septentrion au même moment de la tête d’une société implantée chez eux, au profit d’un originaire du Nord-Ouest aurait pu être interpréter comme une haine contre le Grand Nord si Paul Biya n’avait pas été vigilant. Depuis qu’il est accusé par certains médias de placer seulement ses frères de Nanga Eboko, Ferdinand Ngoh Ngoh a choisi un ressortissant de la partie anglophone pour tenter de brouiller les cartes. Là aussi, il a stratégiquement mal joué, car il a failli bouleverser subitement un jeu d’équilibre cher à Paul Biya», ont-ils tempêté. Globalement, les nominations de Paul Biya sont en train de créer de vives polémiques dans la région du Centre, qui abrite les institutions étatiques, de sources bien introduites.