Accusé de détournement de 127 millions de Fcfa, Théodore Amougou Zang s’est donné la mort hier à son domicile. La nouvelle du décès de Théodore Amougou Zang s’est répandue comme une trainée de poudre hier dans la ville de Ngaoundéré. Le receveur municipal des communes de Nyambaka et de Ngaoundéré III qui était depuis deux semaines dans le viseur de la justice, n’a visiblement pas supporté la pression de l’étau qui semblait se resserrer autour de sa personne.
Soupçonné de la distraction de 34 et 93 millions de Fcfa, respectivement dans les communes de Nyambaka et de Ngaoundéré III, il avait été gardé à vue pendant 48 heures à la brigade terre de Ngaoundéré. Rencontré fortuitement par le reporter de Mutations en fin d’après-midi hier, le quinquagénaire confiait son agacement : «Ils m’ont dit que je n’avais pas le droit d’être dehors. C’est pourquoi ils vont me remettre en prison».
Malgré des signes évidents de lassitude, rien cependant, à en croire ses amis et proches, ne laissait présager que Théodore Amougou Zang allait se donner la mort un peu plus tard. D’autant que quelques heures auparavant, il avait reçu le «réconfort» moral du trésorier payeur général (Tpg) avec qui il avait eu une séance de travail. «J’ai effectivement échangé avec lui vers 13h. Je lui ai annoncé que j’enverrai une brigade de contrôle qui travaillerait avec lui à l’effet de l’aider dans un premier temps à mieux présenter la comptabilité de la commune. Ce qui devait me permettre de boucler mon rapport sur la situation financière exacte de la commune», rapporte Donatus Nji Taboh Achu.
Interrogé sur les faits de malversations financières imputés à son défunt collaborateur, le Tpg se montre évasif. Se contentant juste de préciser «qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions, car la mission de contrôle est en cours. Mais ce qui est certain, c’est que les comptabilités étaient mal tenues». Consternés de la mort subite de M. Amougou Zang, des proches ont confié que l’ex-receveur des communes de Nyambaka et de Ngaoundéré III avait avalé des comprimés avant d’aller au lit. Malgré cette confidence qui met en pole position la thèse d’un suicide, le directeur de l’hôpital régional de Ngaoundéré se montre très prudent en indiquant que seule une autopsie, éventuellement décidée par la famille du défunt, permettrait de se prononcer avec précision sur la cause de son décès.