Adamaoua : Fortes odeurs de détournement de fonds à la délégation régionale du commerce

Cameroun - Adamaoua : Fortes odeurs de détournement de fonds à la délégation régionale du commerceLe délégué et une partie du personnel de la délégation sont à couteaux tirés. Ils s’accusent mutuellement d’entretenir un réseau d’arnaque de commerçants à travers l’usage de faux documents. La police judicaire s’est saisie de l’affaire. On attend que lumière soit faite.

Depuis quelques semaines, le climat est délétère à la délégation régionale du commerce de l’Adamaoua. Le torchon brûle entre le délégué Mohamadou Kavaye et une faction de son personnel. A l’origine, une enquête diligentée par la division de la police judiciaire de l’Adamaoua dans les points de vente et marchés de Ngaoundéré, suite à des plaintes récurrentes des commerçants, dénonçant des exactions des agents de contrôle de prix, poids et mesure sur le terrain. Des plaintes pour lesquelles Mohamadou Kavaye, dit n’avoir jamais été au mis au courant. «A mon niveau personne ne s’est plaint depuis pratiquement près de deux ans que je suis à la tête de cette délégation.

Au début c’était le cas, mais nous avons réussi à maîtriser ces agents. Certains ont changé de technique, ceux là nous avons réussi à les faire affecter ailleurs, parce que le fait pour eux d’avoir passé assez de temps sur place, a fait à ce qu’ils se ont pu se créer des complicités» a-t-il lancé. Du côté des commerçants c’est la même rengaine. «A chaque période de contrôle, nous accueillons différents agents de la délégation qui viennent nous réclamer toujours de l’argent sans toutefois nous remettre en retour des reçus de paiement. Cette situation nous agace» se lamente Amadou, commerçant de la ville de Ngaoundéré.

Rétorsion

Après avoir pris connaissance du problème, les éléments de la police judiciaire ont interpelé pour besoin d’enquête quelques personnels de la délégation incriminée dans cette mascarade, ainsi que quelques commerçants victimes. Mais au sein de la délégation, les langues se délient. Le délégué et une faction de son personnel s’accusent mutuellement d’entretenir ce réseau de flou, qui arnaque les commerçants pour se constituer des caisses noires au détriment du Trésor public. Cette frange accuse le délégué d’être complice de cette pratique avec son chef de brigade et certains contrôleurs, «frères de son clan». Selon une source bien introduite à la délégation régionale du commerce «la police judiciaire, lors de son enquête, a constaté des cas d’arnaque orchestrés par les contrôleurs du clan du délégué.

48h après, ces derniers ont été convoqués au niveau de ses locaux pour besoin d’enquête approfondie. Pendant cette dernière il y a des documents falsifiés qui ont clairement énuméré les noms d’autres agents. Le délégué a jugé mieux de masquer ses complices en donnant nos noms (la source ndlr) à la police judiciaire pour dire que c’est nous les arnaqueurs. Il nous a dit qu’on a trahi le secret professionnel, et son objectif est de nous faire partir».
 
Des accusations qui sont rejetées en bloc par le délégué qui dit être entouré de loups aux dents longues qui veulent lui faire la peau. D’après lui, il s’agit des manigances de deux agents qui chercheraient sa tête, et qu’il n’a pas hésité de dénoncer à visage découvert. «Je fais face à deux arnaqueurs de catégorie une. Il s’agit d’Obam Blaise et Nkondeng Richard Daniel. Ce sont eux qui salissent mon image à l’extérieur. Puisque j’ai fait le constat, j’ai décidé ne plus les envoyer sur le terrain voila pourquoi ils s’acharnent contre moi».Prenant sa propre défense, l’agent de constatation des prix, Nkondeng Richard Daniel dit être l’un de ceux là qui ont mis au by Savings Wave">parfum la Pj de la situation.

«Quand nous avions découvert le réseau d’arnaque mis sur pied par le délégué régional du commerce, celui-ci nous a menacé, jurant d’user de tous les moyens et relations pour nous relever de nos fonctions. Ayant pris peur de perdre notre boulot suite à son ultimatum nous sommes allés le dénoncer à la police judiciaire».
 
Face à ce qui s’apparente désormais à un jeu de ping-pong entre le délégué et une poignée de son personnel, où chacun tente de tirer son épingle du jeu, les paisibles citoyens sont spoliés au grand dam des fonctionnaires de l’Etat. Dès lors, seuls les résultats de l’enquête diligentée par la PJ permettront d’élucider les choses. Dans cette guéguerre marquée par la primauté des intérêts personnels, beaucoup pensent que seule l’intervention du ministre du commerce Luc Magloire Atangana permettra de ramener la sérénité au sein de la maison du commerce de l’Adamaoua

© Aurore Plus : Louis Baassid


10/07/2013
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