Activités-COPISUR : Plus de 332 milliards de F Cfa perdus
Le coup politique que voulait faire Paul Biya en reliant les trois provinces d’alors a volé en éclats suites aux indélicatesses de ses proches collaborateurs en proie aux conflits de positionnement de toutes sortes. Non seulement un coup politique, Paul Biya voulait marquer l’histoire, avec les réalisations qui parleront de lui dans les générations futures, dans une partie du pays où il est originaire et dont les populations ne manquent pas de critiques. Si sur le plan pratique, aucune des routes mentionnées dans le cadre du COPISURn’a été réalisée, force est de reconnaître que l’essentiel a été fait : trouver des lignes de financement au moment où les partenaires au développement ne se prêtaient plus à ce genre de financement. Thierry Michel Atangana, le président du Copisur, a réussi, par une ingéniosité qui lui est propre, à mettre sur pied un mécanisme spécial de financement de ce projet qui devait permettre la mobilisation de plus de 332 milliards de F Cfa. Ce mécanisme reposait sur cinq lignes de financement dont celle négociée avec Bnp et trois filiales du groupe La Lyonnaise des eaux à hauteur de 100 milliards de Fcfa, les fonds issus de l’opération de prépaiement Elf Serepca/Snh d’une valeur de 90 milliards de F Cfa, la ligne de financement négociée avec Pecten pour une valeur de 90 milliards de F Cfa, la taxe spéciale sur les produits pétroliers d’une valeur de 50 milliards de Fcfa, les dons et divers legs pour plus de 2,5 milliards de F Cfa. C’est cette masse d’argent qui devait financer la construction des axes mentionnés dans l’arrêté présidentiel et qui devait consolider la position de plaque tournante de l’économie de la sous région d’Afrique centrale qu’occupe le Cameroun.
Positionnement
Outre ces lignes de financement trouvées, le COPISURs’est investi dans la réalisation des plans des routes du projet, les dessins, les relevés topographiques. Plusieurs missions ont été effectuées à l’étranger pour réaliser des travaux sur satellite, le Cameroun n’en disposant pas un. Les fournisseurs étaient régulièrement payés, les salaires et autres, comme pour prouver l’intense activité au sein du comité. « J’ai donc eu à coordonner les travaux d’installation, à proposer les recrutements, à proposer les dépenses, à effectuer certaines dépenses sur le compte mis à ma disposition par le président du comité, à coordonner et à organiser les activités d’études techniques routières par des ingénieurs… J’ai dépensé plus de 200 millions de F Cfa qui peuvent être vérifiés sur le relevé du compte », mentionne un membre du comité, représentant l’administration. Et un autre de renchérir que « j’inventoriais les besoins inhérents au fonctionnement du comité, c’est-à-dire les salaires, les charges, impôts etc … Au besoin, quand c’étaient des fournisseurs (bureaux d’études et autres), j’étais chargé de la liquidation administrative des factures et de la transmission des chèques signés par la hiérarchie. Pendant la période que j’ai passée au comité, environ 10 mois, je peux estimer les dépenses aux environs de 800 millions à 1 milliard de Fcfa ».
Comment se fait-il donc que certaines personnes aient prétendu que le COPISURétait une coquille vide ? Ont-ils simplement voulu priver le président Paul Biya d’inscrire son nom dans l’histoire ? Et pire encore, comment peut-on récompenser celui qui a œuvré à trouver des lignes de financement de l’ordre de plus de 332 milliards de F Cfa en le jetant tout simplement en prison, au mépris de la dignité humaine et sous le coup de toutes les violations des droits de l’Homme et de toutes les conventions ratifiées par le Cameroun ? Comment peut-on pousser l’injustice et le vice aussi loin dans une société qui se revendique être un Etat de droit, de démocratie avancée, ou encore de justice sociale ? En tout cas comme le pensent certains observateurs, Paul Biya se trouve confronté à une guerre de réseaux pour le positionnement de dauphinat. Laquelle guerre ouvre la porte à plusieurs exactions, d’injustice ou encore de compromissions. Et c’est le peuple qui paie le lourd tribut. Que d’emplois gâchés, d’argent perdu, d’investisseurs chassés par un comportement inique de certains hauts responsables.