Achat des hélicoptères de là présidence de la République: Essimi Menye et Ze Meka pris la main dans le sac
YAOUNDE - 05 JUILLET 2010
© Boris Annelle Mbock | La Nouvelle
Une autre affaire de détournements de fonds publics à travers l'acquisition des hélicoptères...
© Boris Annelle Mbock | La Nouvelle
Une autre affaire de détournements de fonds publics à travers l'acquisition des hélicoptères...
Une autre affaire de détournements de fonds publics à travers l'acquisition des hélicoptères destinés à la présidence de la République éclabousserait Rémy Ze Meka, ancien ministre de la Défense, Lazare Emmanuel Essimi Menye, actuel ministre des Finances, et Francois Ngoubene, payeur à l'ambassade du Cameroun aux Etats-Unis. A la clé: beaucoup de milliards de FCFA partis en fumée.
A l'origine de cette autre affaire de détournements de fonds publics, il y a cet important virement d'une somme de près de 3 milliards de FCFA que Lazare Emmanuel Essimi Menye effectue en 2009. Le virement intitulé "Achat des avions pour le compte de la présidence de la République (deux hélicoptères Bel)" est destiné à Ngoubene, payeur à l'ambassade du Cameroun à Washington. Seulement, en parcourant cursivement le pseudo contrat de cette acquisition d'aéronefs, on se rend très vite compte que la ficelle de la roublardise est un peu trop grosse pour ne pas susciter de grandes interrogations. D'abord on note que pour une acquisition d'hélicoptères destinés à la présidence de la République, il n'y a aucun représentant de l'Etat‑major particulier du président de la République. Encore moins un représentant du Cabinet civil. Ni aucun expert de la Liaison-air de l'Etat-major particulier du président de la République. Des absences qui laissent peu d'illusions à ceux qui commencent à flairer le roussi dans cette opération d'acquisition des avions pour le compte de la présidence de la République. C'est ainsi que, de fil en aiguille, certains observateurs pointilleux se rendent compte que de nombreuses signatures ont été imitées pour tenter de pallier ces curieux manquements. Ce qui ne fait que renforcer les soupçons. Surtout quand il faut s'expliquer l'omniprésence du payeur de l'ambassade du Cameroun à Washington. En un mot comme en cent, on ne parvient pas à comprendre pourquoi Ngoubene devient le seul témoin dans cette opération d'acquisition des hélicoptères destinés à la présidence de la République. Egalement, on ne parvient pas à justifier pourquoi les fonds prévus pour cette opération sont virés dans le compte de Ngoubene, et non dans celui de la société Bel qui vend ces hélicoptères. En effet, la somme de 2 milliards 400 millions de FCFA représentant le montant de 20% qui devait être viré à la société Bel, a plutôt été viré, comme nous l'avons indiqué plus haut, dans le compte du payeur de l'ambassade du Cameroun à Washington.
Janet Garvey
Pour de nombreux analystes, cela ne relève pas du hasard. Ngoubene est présenté comme la tour de contrôle de tous les détournements de fonds qui transitent par les Etats-Unis. Les services de renseignements américains, très pointilleux sur les mouvements d'argent occultes depuis les attentats du World Trade Center, seraient les premiers à découvrir la supercherie du trio Ze Meka, Essimi Menye et Ngoubene. Ils décident pour cela de bloquer ces fonds en attendant que le gouvernement camerounais leur fournisse des explications appropriées. D'où les réactions jugées intempestives de Mme Janet Garvey, ancien ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun. Alors que les hommes du trio Ze Meka-Essimi Menye-Ngoubene entreprennent de traiter cette diplomate américaine de tous les noms d'oiseau en démontrant à coup d'articles de presse manipulés comment cette diplomate américaine veut déstabiliser le régime de Paul Biya (Cf. dernière parution du journal L'Action), et ceci pour créer la diversion et distraire l'opinion, les services spéciaux camerounais découvrent à leur tour que des liens entre l'ancien Mindef, l'actuel ministre des Finances et Ngoubene, pour être moins voyants, n'en sont pas moins solides. Au contraire, tout va indiquer que le payeur de l'ambassade du Cameroun à Washington est l'homme de Rémy Ze Meka et de Lazare Emmanuel Essimi Menye. Et pour preuve: quand Richard Belinga, le frère aîné de Rémy Ze Meka se rend régulièrement aux Etats-Unis, il passe tout son séjour à la résidence de Ngoubene. D'ailleurs, tous les enfants de l'ancien Mindef qui sont actuellement aux Etats-Unis habitent chez Ngoubene. En outre, de nombreux observateurs se demandent, alors que Lazare Emmanuel Essimi Menye prétend faire un toilettage des réseaux Abah Abah, pourquoi ce vent d'assainissement n'a jamais effleuré le payeur de l'ambassade du Cameroun à Washington. Pourtant, ce vent n'a pas épargné le contrôleur financier de l'ambassade du Cameroun à Washington, cette dame qui est présentée comme la mère de Cyndi Abah...
Entre autres questions qui taraudent l'esprit de tous ceux qui suivent ce dossier: pourquoi cette opération d'acquisition d'hélicoptères qui aurait dû faire l'objet d'un marché spécial dont la présidence de la République est seule habilitée à réaliser, s'est-elle retrouvée entrain d'être pilotée par le trio Ze Meka, Essimi Menye et Ngoubene ? Question ouverte.