Accord entre Biya et Fru Ndi: Le déshonneur de la politique
Dr Vincent Sosthène FOUDA
Prise en charge d’évacuations sanitaires des membres de la famille, organisation des obsèquesde madame et que sais-je encore... Tel est le prix du silence de la complicité et de l’incinération de la volonté de survie du peuple camerounais.
Prise en charge d’évacuations sanitaires des membres de la famille, organisation des obsèquesde madame et que sais-je encore... Tel est le prix du silence de la complicité et de l’incinération de la volonté de survie du peuple camerounais. Personne d’autre ne doit s’inviter à cet ignoble dîner de dupes que l’on s’apprête à nous offrir au Cameroun. Avec le soutien officiel que le leader du Social Democratic Front apporte aujourd’hui à son partenaire politique et ami officieux depuis des lustres, John Fru Ndi montre aux yeux du peuple camerounais et de la communauté internationale qui l’a longtemps soutenu qu’il est un fossoyeur des libertés des Camerounais et surtout l’assassin de leur volonté à aspirer à une vie meilleure.
Il n’y a plus seulement une complicité dans la gestion chaotique du pays, il y a des sommes d’argent perçues par le prince de Ntarinkon afin de désorienter, perturber, endormir celles et ceux qui voient encore en lui une figure politique dans le Cameroun de 2011. La trahison de John Fru Ndi est proportionnelle au capital-confiance que deux générations de Camerounais ont autrefois placé en lui, mais, aujourd’hui, le préjudice va au-delà de ces deux générations.
L’histoire des hommes et celle des peuples ne sont pas une juxtaposition de hasards, parce qu’ici le hasard n’existe pas ; il n’y a que des rendez-vous que nous ne savons pas lire ! Depuis la naissance du SDF en effet, nous n’avons pas su lire sa trajectoire. Oui en effet depuis le 26 mai 1990, date toujours considérée comme date de naissance de ce parti, que de sang, que d’illusions, que de morts et que d’enrichissement personnel ! Ainsi donc le 26 mai 2006, une bataille rangée à Yaoundé entre partisans de John Fru Ndi tacitement soutenus par les forces armées camerounaises, et ceux de monsieur Muna va se solder par la mort d’un homme.
Clément Ngwasiri, le président du NEC a aussi disparu des listes du
parti dans la bataille ; on n’en entend plus parler pendant un moment et
sa disparition n’est pas à mettre au registre des faits divers de
l’histoire politique du Cameroun tant du côté du pouvoir que de celle de
ce parti dit d’opposition, mais en réalité à la solde du régime en
place depuis 50 ans. Souvenons-nous de l'année 2003 et de l'étrange
décision d’un tribunal de Yaoundé invitant les différentes factions du
SDF à suspendre l’organisation d’un congrès de ce parti dit
d’opposition en attendant disait le tribunal qu’il « puisse statuer sur le fond ».
Ce fond tellement profond n’a plus jamais refait surface ! Pauvre
Grégoire Diboulé, tu y as certainement cru et au fond de ta tombe tu
dois bien te moquer de tes amis d’hier qui n’ont point élevé de stèle à
ta mémoire à moins qu’en guise de mémoire tu n’y eusses qu’un trou noir !
Tirons de la bouche Pascal Zamboué ces mots qui accusent des partisans de Fru Ndi d’avoir « fait irruption avec des gourdins et des machettes pour saccager le siège du parti et agresser tout le monde ». Fru Ndi démocrate ? Membre de l’Internationale Socialiste ? Faites-nous rire,ou plutôt pleurer.
Tartuffe est nu
De haut en bas et même dans la noirceur, ses yeux brillent de trahison et la puanteur des corps de milliers d’innocents rejoint le courage des fils et filles du Cameroun qui aujourd’hui disent non à l’imposture. Au début du mois de mai 2006, le directeur du journal The Chronicle, Éric Motomu, est agressé à Fundong par le service d’ordre de l’homme de Ntarikon et ces méthodes de barbouzes puisent à la même source que les exécutions sommaires que nous connaissons au Cameroun depuis des années. Qu’a-t-il donc fait de si mal ? Il a écrit de « mauvais articles contre le chairman ». Il a inscrit John Fru Ndi sur une liste de « milliardaires » qu’il affirme « stipendiés par le parti présidentiel, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) » ainsi que nous pouvons le lire sous la plume de la correspondante de RFI au Cameroun, Monique Mas. Milliardaire vous avez dit ? Pour un libraire camerounais, dans un pays dans lequel très peu connaissent la valeur d’un bout de papier portant des écritures. Non, il est aussi agriculteur depuis le dernier comice agro-politique d’Ébolowa ! Pleurons ensemble !
Ben Muna, frère aîné de la Ministre de la Culture, tous deux, fils de l’inamovible Président de l’Assemblée Nationale Salomon Tandem Muna a lui aussi parlé « prébendes dont bénéficient certains de ses dirigeants » avant de se voir montrer la porte du parti. Aujourd’hui, on signale donc une ardoise au Crédit Agricole du Cameroun, un compte bancaire secret au Japon, des parts obscures à la CDC. La facture du partage de pouvoir entre le SDF et le RDPC est très salée pour le contribuable camerounais ! Tenez, John Fru Ndi n’a jamais été cohérent en rien.
Ainsi, quand une partie de ses militants défile à Douala, une autre
faction est dans la rue ; quand sa nièce appelle à s’inscrire sur les
listes électorales, le tonton invite à ne point le faire. Tiens ! Pauvre
! C’est le mot qu’il faut employer pour désigner aujourd’hui celui qui
croit couronner d’une toque d’imbécillité le peuple camerounais dans son
immense majorité.
Les peuples ont compris
La leçon est comprise parce que la supercherie est découverte. Alors,
cette génération de Camerounais, la nôtre, en accord avec nos épouses,
soutenue par nos pères et nos mères, portée par le souffle d’un monde en
mouvement, nous vous brandissons le « simple bon sens »
qui nous invite aujourd’hui à hisser au sommet de l’État un homme de
parole. Le chemin a été long, celui de la maturation, le vomissement de
la dictature et de la complicité couvre la terre de sa puanteur, mais,
de nos bras et de notre coeur nous le nettoyons, afin que
demain ne
ressemble point à aujourd'hui, mais demain se bâtisse aujourd’hui. Voilà
le secret de la réussite de cette génération qui est en marche et qui
s’installe ; cette génération qui garde à l’esprit que l’unique secret
dont elle est dépositaire est que la vie, la nôtre, celle que nous
voulons pour nous, pour nos enfants et pour nos parents est loin d’être
un processus de découverte, mais une belle et noble démarche de
création.
Dr Vincent Sosthène FOUDA
www.cameroungeneration2011.com