Accident : Panique à la base aérienne de Yaoundé
Accident : Panique à la base aérienne de Yaoundé
Un avion militaire rate son atterrissage donnant des sueurs froides au haut commandement.
Hier mardi, aux environs de 12h à la base aérienne de Yaoundé,
l’ambiance sereine de la matinée a été brutalement rompue par la «sortie
de piste» d’un Alpha-Jet ayant deux pilotes à bord. Des riverains qui
ont aussitôt accouru surplace rapportent que l’accident a drainé sur les
lieux tout un détachement de pilotes de chasse. Lesquels y
patrouillaient encore hier après-midi.
Informé, le ministre de la
Défense, Edgar Alain Mebe Ngo’o et des hauts gradés de l’armée
camerounaise ont au pied levé effectué le déplacement de la base
aérienne pour s’enquérir de la situation. Pour l’heure, en attendant les
résultats de l’enquête qui sera certainement ouverte par le ministre de
la Défense, une source crédible indique que la sortie de piste de cet
avion militaire a été causée par «un dysfonctionnement du système de
freinage de l’appareil». Et les occupants de l’aéronef se sont tirés
avec «quelques blessures», rapporte la même source .
En revanche,
révèle-t-on, l’appareil a subi des dommages importants. Cet accident
survient cinq jours seulement après la nomination par le chef de l’Etat,
Paul Biya, des chefs d’Etats-majors centraux, avec notamment
l’avènement du général de brigade aérienne Jean Claude Momha, à l’armée
de l’air [4 ans après le décès du titulaire du poste] avec comme
major-général le colonel Benoît Eba Eba Bede.
Si l’accident de
l’Alpha-Jet survenu hier à la base aérienne de Yaoundé n’a pas produit
de perte en vie humaine, cela n’a pas été le cas pour l’hélicoptère Bell
412 du Bataillon d’intervention rapide (Bir) qui avait crashé à Pouma
le 22 novembre dernier. Ce crash avait notamment laissé sur le carreau
le colonel israélien Avi Abraham Sirvan, conseiller technique à la
présidence de la République chargé des formations [militaires] d’élite.
Les
résultats de l’enquête ouverte après ce drame sont toujours attendus.
Par ailleurs, le 28 mai 2003, un crash d’un appareil de type Impala de
fabrication sud-africaine, don de l’Afrique du Sud au Cameroun, avait
provoqué, à la base aérienne de Yaoundé, la mort du lieutenant-colonel
Bile Samba et de son jeune copilote, en l’occurrence Biko Mongo. Pilote
de chasse aspirant, âgé de 19 ans, cet élève-officier de l’Ecole de
l’air de Garoua participait alors à une séance d’entraînement dispensée
par le Lieutenant-colonel Bile Samba. Leur appareil avait explosé au
moment où il devait atterrir à base aérienne de Yaoundé.
En
rappel, l'Alpha-Jet est un appareil militaire de conception
franco-allemande (Dassault Aviation - Dornier), destiné à l'entraînement
ou à l'attaque au sol. Il a été construit à environ 500 exemplaires et
utilisé par une dizaine de pays. Il s’agit de l’Allemagne, la Belgique,
la Côte d'Ivoire, l’Égypte, la France, le Maroc, le Nigeria, le
Portugal, Qatar, la Thaïlande, le Togo et le Cameroun.
Quelques
exemplaires sont également utilisés en Grande-Bretagne pour des essais
de systèmes embarqués, par des opérateurs privés. Issu des études menées
de chaque côté, le premier prototype de l'Alpha-Jet s'envola le 26
octobre 1973. Son système permet une grande flexibilité dans les
missions d'attaque. Mais il est devenu obsolète depuis l'apparition du
Mirage 2000 puis du Rafale. Le Cameroun aurait en ce moment dans son
parc 7 Alpha Jet MS2.
Georges Alain Boyomo