Abus d'autorité: Le Sg du Minjustice ordonne l'emprisonnement du Pca de Global Abane Bank

Yaoundé, 15 Juillet 2013
© Charles Nwé | La Nouvelle

Georges Gwamnesia reprocherait à Prince Charles Abi Enonchong d'avoir intenté une citation directe à son endroit. L'Administrateur des biens du regretté Dr Henry Enonchong y dénonce son rôle trouble dans la falsification d'une ordonnance de justice qui a conduit au vol de 1 027 000 000 de FCFA appartenant à Abane Global Bank.

La citation directe contre Georges Gwamnesia, ci-devant tout puissant Secrétaire général du Ministère de la Justice, accusé de complicité dans la falsification d'une décision de justice et de l'utilisation de cette décision pour s'accaparer le capital d'Abane Global Bank, estimé à 1 027 000 000 de FCFA, dont l'audience devait se tenir le 11 juillet dernier au Tpi Douala Bonanjo n'a finalement pas eu lieu. Et pour cause, Georges Gwamnesia, profitant de l'absence de son patron, le Ministre de la Justice Garde des Sceaux, Laurent Esso en déplacement, aurait ordonné, depuis son douillet cabinet, l'arrestation et le déferrement immédiat du requérant, Prince Charles Abi Enonchong à la prison de New Bell. C'était le by Savings Wave">mardi 9 juillet dernier, soit 2 jours avant la date prévue pour l'audience. Et ce n'est pas tout. Le tout puissant Sg/Minjustice aurait également instruit aux Tribunaux de Douala d'enrôler toutes les affaires concernant. Prince Charles Abi Enonchong et de le condamner dans les 2 semaines qui suivent, c'est-à-dire avant le retour du Garde des Sceaux Laurent Esso. Info ou intox? Toujours est-il que nos sources proches de ce dossier brulant indiquent que les directives seraient suffisamment claires à l'intention des magistrats: «sur hautes instructions du Ministre de la Justice, Prince Charles Abi Enonchong doit perdre toutes les décisions pendantes devant vous», leur aurait-il recommandé.

Du coup, pour de nombreux observateurs qui suivent de près ce qui est convenu d'appeler acharnement contre un citoyen qui ne demande qu'à rentrer dans ses droits, le Sg se comporterait comme un véritable «feyman» au cœur du système judiciaire camerounais. Un comportement qui devrait obliger même le juge le plus loyal du Tgi de Bonanjo à condamner contre sa conscience, ce citoyen qui a osé l'ester en justice. On peut comprendre l'immensité des pressions exercées sur les magistrats et procureurs de Douala pour contraindre le requérant, Prince Charles Abi Enonchong à abandonner son action contre Georges Gwamnesia, considéré par le plaignant comme le pivot du vol en bande organisée de 1 027 000 000 de FCFA, capital de Abane Global Bank dont le plaignant est le Président du Conseil d'administration. Alors question. Pourquoi le Sg/Minjustice panique-t-il face à cette citation directe? Une question pouvant en cacher une autre, un haut commis de l'Etat accusé d'être impliqué dans la falsification d'une décision de justice et l'utilisation de cette décision pour l'accaparement de 1 027 000 000 de FCFA peut-il être la personne adéquate pour coordonner la lutte contre la corruption au Cameroun? Ce que certains observateurs n'ont cessé de se demander comment celui qui est chargé de coordonner l'opération Epervier, qui supervise l'arrestation des Eperviables, serait-il lui-même Eperviable? En tout cas, pour certains observateurs, dès lors que de telles accusations viennent à être révélées au grand public, il ne faudrait plus que Georges Gwamnesia remette son tablier. Et comme ce n'est pas fait, doit-il utiliser ses pouvoirs pour bloquer et intimider un pauvre citoyen en utilisant au passage, les magistrats et procureurs de Douala Bonanjo comme ses instruments?


République exemplaire

En tout cas, il ne reste plus que l'intervention immédiate du Garde des Sceaux et même du Président Paul Biya, qui, dans son Souci de faire du Cameroun une République exemplaire, ne peut tolérer longtemps ce genre de situation qui participe à ternir l'image du Cameroun. Aussi, pensent certains observateurs, le limogeage de Georges Gwamnesia ne serait pas une surprise compte tenu des griefs qui l'accablent dans le cadre de ce dossier.

Pour la petite histoire, Abane Global Bank était une banque en création dont le feu Me Chief Dr Henry Ndifor Abi Enonchong était le promoteur. Il décède dans des circonstances mystérieuses le 26 juin 2008. Dans la famille, sa concubine Charlotte Banda est pointée du doigt pour l'avoir assassiné pour s'emparer de sa fortune. La suite semblera donner raison à la famille qui estime qu'après sa mort, la concubine et un certain Me Kougang seraient allés à Yaoundé solliciter l'aide de Georges Gwamnesia afin d'obtenir de lui, une décision gracieuse. Décision qui lui permettra d'entrer en possession de l'argent de la banque en création logé dans les coffres de la Nfc Bank où le petit frère de Georges Gwamnesia, est chef d'agence. A l'époque, le Président du Tpi, Centre administratif de Yaoundé, Fidèle Mandeng aurait alors signé une ordonnance gracieuse nommant un administrateur provisoire D'Agb. C'est cette décision qui aurait ensuite été contrefaite en nommant un liquidateur d'Agb. Avec cette décision contrefaite, ils parviennent avec la complicité de Nfc Bank à s'accaparer de tout le capital d'Agb soit 1 027 000 000 de FCFA. Toujours selon la famille du plaignant, la Police judiciaire de Douala, sous la diligence du Commissaire Vincent Minkoa, réussit à recouvrir 740 000 000 de FCFA de cet argent volé. Suite à plusieurs décisions de justice devenues définitives, Prince Charles Abi Enonchong réussit à cantonner cet argent à la Beac.

Mais, toujours selon des membres de la famille, Georges Gwamnesia intervient encore et ordonne à l'huissier de justice Me Kougang à lever la saisie sous peine d'arrestation et demande que cet argent soit remis aux comptes de ceux qui l'ont subtilisé en utilisant la décision de justice contrefaite. C'est donc suite à plusieurs plaintes au gouvernement pour intervention restées sans réponse que Prince Charles Abi Enonchong saisit le Tpi Douala Bonanjo par citation directe contre Georges Gwamnesia et autres. Et pour empêcher l'ouverture de la procédure, il ordonne son arrestation le 9 juillet et son déferrement à la prison de New Bell. Pour quelle raison? Mystère et boule de neige. C'est dire qu'on s'apprête à vivre un autre procès kafkaïen en terre camerounaise. Voilà ce qui se passe quand un bourreau devient chef de la justice dans un pays où la population dort sur ses droits.


15/07/2013
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