Aboubakar Ousmane Mey: Aminatou Ahidjo fait mauvais usage de l'héritage de son père
Yaoundé, 21 Février 2014
© ADRIENNE ENGONO MOUSSANG | Mutations
Le coordinateur du Comité de suivi du rapatriement de la dépouille d'Ahidjo, frère aîné du Minfi, s'exprime sur la «conférence de GUO» et la réunification.
Pourquoi la conférence internationale sur le rapatriement de la dépouille d'Amadou Ahidjo prévue les 7 et 8 février 2014 à Garoua n'a pas eu lieu?
Le sous-préfet de Garoua 1er nous a servi une décision datant du 23 janvier 2014, nous refusant l'autorisation de la tenue de cette conférence. Nous trouvons que c'est un abus d'autorité et un empiétement sur la loi de 90, dans la mesure où notre conférence devait simplement être déclarée telle que nous l'avons fait. L'autorité administrative de Garoua 1er donne comme justification, le climat sociopolitique ambiant qui n'est pas favorable.
A notre connaissance, Garoua n'a aucun problème de climat sociopolitique. Nous savons que c'est le Nigeria et la Centrafrique qui connaissent des perturbations à cause respective¬ment de la présence de Boko Haram et de la guerre. Nous pensons qu'il s'agit là, de l'incident crée par l'expression du peuple, qui récemment a jeté des tomates sur Aminatou Ahidjo, manifestant son désir de voir plutôt revenir le Premier Président du Cameroun ou du moins, sa dépouille sur sa terre natale. Ce n'est pas une affaire qui me concerne seul car à regarder le parterre des invités et de ceux qui se mobilisent pour cet échange, on comprend que le retour d'Ahidjo préoccupe les Camerounais aussi bien d'ici que de la diaspora. Nous sommes en train d'explorer toutes les voies pacifiques pour programmer notre conférence.
Vous êtes le frère aîné d'un membre du gouvernement en poste, précisément, Ousmane Mey, le ministre des Finances. Est-ce que votre action n'est pas une façon de le nuire ou alors de demander votre part du gâteau ?
Je suis simplement animé par le désir de révéler la vraie histoire du Cameroun aux jeunes générations. Ahidjo est le premier Président de ce pays. Qu'on le veuille ou non, on ne peut pas écrire l'histoire du Cameroun sans évoquer son nom. Le Tchad envisage de réhabiliter Tombalbaye, la Centrafrique vaut faire la même chose pour Bokassa, le président Kabila manifeste son intention de faire rapatrier la dépouille de Mobutu. Or dans ces pays que je cite, la transition n'a pas été pacifique comme au Cameroun. Le Président Ahidjo a dit qu'il voulait être inhumé aux côtés de sa mère, à 4 kilomètres de Garoua.
S'agissant de l'actuel ministre des Finances qui est mon petit frère, il a déjà prouvé qu'il n'a pas été promu parce qu'il était mon petit frère, mais parce que Dieu l'a voulu et que Paul Biya qui a le secret des nominations l'a décidé. J'ai commencé ma trilogie sur Ahidjo en 2006. J'ai publié le premier tome en 2010. Mon frère est entré au gouvernement en 2011. J'ai mis un bémol justement parce que je ne souhaitais pas que les gens interprètent mon action comme une nuisance au ministre des Finances. Je sais que des gens se livrent souvent à des guéguerres de ce genre dans les familles, je ne suis pas de ceux-là. Mais là, je crois que je lui ai laissé le temps de s'exprimer et je peux repartir.
Dans quel parti militez-vous ?
Je ne suis militant d'aucun parti depuis moi départ de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp), en 1999. J'étais alors président de la section des jeunes du Logone et Chari. J'avais constaté que les objectifs du parti ne rejoignaient pas les miens.
Quels sont vos rapports avec la veuve d'Ahidjo?
Je devais lui porter des messages des conférenciers à Dakar. Mais même comme la rencontre a été interdite, j'ai rencontré les intervenants qui ont exprimé leurs opinions et d'ici peu, je vais me rendre au Sénégal pour lui faire comprendre que beaucoup de compatriotes la soutiennent dans son épreuve. Notre démarche est supportée par beaucoup de Camerounais, même des cadres du parti au pouvoir. Un haut commis de l'Etat, fils du Mfoundi, a promis de montrer le bien-fondé du rapatriement du corps d'Ahidjo au Président Biya. Je dois dire que nul n'est éternel et que ceux qui pensent qu'ils aident le Président Biya en fermant la porte au nez à la famille d'Ahidjo et à ses restes, trouveront la réponse à leur attitude quand le Chef de l'Etat prendra à son tour, le chemin du non-retour comme son prédécesseur.
Le Cameroun a commémoré jeudi, le cinquantenaire de la Réunification…
Ce cinquantenaire décousu ne scelle pas la paix des cœurs. Il vient plutôt magnifier l'excellence d'une certaine unité territoriale. Ce qui reste une affaire graphique pas effective. Si ça pouvait aboutir à une réconciliation, à une remise à niveau de l'histoire vraie, le Cameroun en sortirait plutôt grandi.
Que dites-vous du retour au pays d'Aminatou Ahidjo ?
Je trouve qu'Aminatou est une compatriote courageuse mais qui fait mauvais usage des dispositions qu'elle a héritées de son père. Seulement, comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas, étant la fille de qui on sait, je n'ai aucun doute qu'elle s'en sortira.
© ADRIENNE ENGONO MOUSSANG | Mutations
Le coordinateur du Comité de suivi du rapatriement de la dépouille d'Ahidjo, frère aîné du Minfi, s'exprime sur la «conférence de GUO» et la réunification.
Pourquoi la conférence internationale sur le rapatriement de la dépouille d'Amadou Ahidjo prévue les 7 et 8 février 2014 à Garoua n'a pas eu lieu?
Le sous-préfet de Garoua 1er nous a servi une décision datant du 23 janvier 2014, nous refusant l'autorisation de la tenue de cette conférence. Nous trouvons que c'est un abus d'autorité et un empiétement sur la loi de 90, dans la mesure où notre conférence devait simplement être déclarée telle que nous l'avons fait. L'autorité administrative de Garoua 1er donne comme justification, le climat sociopolitique ambiant qui n'est pas favorable.
A notre connaissance, Garoua n'a aucun problème de climat sociopolitique. Nous savons que c'est le Nigeria et la Centrafrique qui connaissent des perturbations à cause respective¬ment de la présence de Boko Haram et de la guerre. Nous pensons qu'il s'agit là, de l'incident crée par l'expression du peuple, qui récemment a jeté des tomates sur Aminatou Ahidjo, manifestant son désir de voir plutôt revenir le Premier Président du Cameroun ou du moins, sa dépouille sur sa terre natale. Ce n'est pas une affaire qui me concerne seul car à regarder le parterre des invités et de ceux qui se mobilisent pour cet échange, on comprend que le retour d'Ahidjo préoccupe les Camerounais aussi bien d'ici que de la diaspora. Nous sommes en train d'explorer toutes les voies pacifiques pour programmer notre conférence.
Vous êtes le frère aîné d'un membre du gouvernement en poste, précisément, Ousmane Mey, le ministre des Finances. Est-ce que votre action n'est pas une façon de le nuire ou alors de demander votre part du gâteau ?
Je suis simplement animé par le désir de révéler la vraie histoire du Cameroun aux jeunes générations. Ahidjo est le premier Président de ce pays. Qu'on le veuille ou non, on ne peut pas écrire l'histoire du Cameroun sans évoquer son nom. Le Tchad envisage de réhabiliter Tombalbaye, la Centrafrique vaut faire la même chose pour Bokassa, le président Kabila manifeste son intention de faire rapatrier la dépouille de Mobutu. Or dans ces pays que je cite, la transition n'a pas été pacifique comme au Cameroun. Le Président Ahidjo a dit qu'il voulait être inhumé aux côtés de sa mère, à 4 kilomètres de Garoua.
S'agissant de l'actuel ministre des Finances qui est mon petit frère, il a déjà prouvé qu'il n'a pas été promu parce qu'il était mon petit frère, mais parce que Dieu l'a voulu et que Paul Biya qui a le secret des nominations l'a décidé. J'ai commencé ma trilogie sur Ahidjo en 2006. J'ai publié le premier tome en 2010. Mon frère est entré au gouvernement en 2011. J'ai mis un bémol justement parce que je ne souhaitais pas que les gens interprètent mon action comme une nuisance au ministre des Finances. Je sais que des gens se livrent souvent à des guéguerres de ce genre dans les familles, je ne suis pas de ceux-là. Mais là, je crois que je lui ai laissé le temps de s'exprimer et je peux repartir.
Dans quel parti militez-vous ?
Je ne suis militant d'aucun parti depuis moi départ de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp), en 1999. J'étais alors président de la section des jeunes du Logone et Chari. J'avais constaté que les objectifs du parti ne rejoignaient pas les miens.
Quels sont vos rapports avec la veuve d'Ahidjo?
Je devais lui porter des messages des conférenciers à Dakar. Mais même comme la rencontre a été interdite, j'ai rencontré les intervenants qui ont exprimé leurs opinions et d'ici peu, je vais me rendre au Sénégal pour lui faire comprendre que beaucoup de compatriotes la soutiennent dans son épreuve. Notre démarche est supportée par beaucoup de Camerounais, même des cadres du parti au pouvoir. Un haut commis de l'Etat, fils du Mfoundi, a promis de montrer le bien-fondé du rapatriement du corps d'Ahidjo au Président Biya. Je dois dire que nul n'est éternel et que ceux qui pensent qu'ils aident le Président Biya en fermant la porte au nez à la famille d'Ahidjo et à ses restes, trouveront la réponse à leur attitude quand le Chef de l'Etat prendra à son tour, le chemin du non-retour comme son prédécesseur.
Le Cameroun a commémoré jeudi, le cinquantenaire de la Réunification…
Ce cinquantenaire décousu ne scelle pas la paix des cœurs. Il vient plutôt magnifier l'excellence d'une certaine unité territoriale. Ce qui reste une affaire graphique pas effective. Si ça pouvait aboutir à une réconciliation, à une remise à niveau de l'histoire vraie, le Cameroun en sortirait plutôt grandi.
Que dites-vous du retour au pays d'Aminatou Ahidjo ?
Je trouve qu'Aminatou est une compatriote courageuse mais qui fait mauvais usage des dispositions qu'elle a héritées de son père. Seulement, comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas, étant la fille de qui on sait, je n'ai aucun doute qu'elle s'en sortira.