Abdouraman Hamadou « Si Iya Mohammed aime le football, qu’il passe la main »

Abdouraman Hamadou:Camer.beAbdouraman Hamadou. Un an et demi après sa démission, l’ancien directeur du cabinet du président de la Fécafoot(Fédération Camerounaise de Football, ndlr) se confie. Le moment choisi est loin d’être anodin : à la veille d’une Assemblée générale au cours de laquelle le président sortant devrait annoncer sa candidature pour un cinquième mandat.
 
Une Assemblée générale de la Fécafoot est annoncée demain, 26 mars 2013. Iya Mohammed devrait annoncer sa candidature pour rempiler à la présidence. Jugez-vous cette nouvelle candidature opportune ?

Cela dépend de quel côté l'on se met. Si je me mets du côté du football camerounais, je la jugerais forcément inopportune au vu de la situation actuelle. S'il aime ce pays et s'il aime le football, il devrait logiquement tirer sa révérence en mettant en place toutes les conditions d'une alternance crédible. Sans évidemment oublier la contribution qui est la sienne et qui est loin d'être négligeable. Aujourd'hui il ne représente pas une solution pour l'avenir de notre football.
 
Donc, pour vous, Iya Mohammed ne doit pas se présenter aux élections à la Fécafoot, il doit partir ?

Ce n'est nullement une question de personne. C'est l'intérêt supérieur du football camerounais qui commande qu'il passe la main, car il y va de la survie de ce football. Notre football a besoin d'un nouveau leadership qui doit être incarné par des hommes et des femmes compétents, plus à l'écoute de la base et entièrement dévoués à sa cause. Et non d'une sorte de monarchie absolue et oppressante basée sur la filiation et l'allégeance.
 
Les textes, dit-on sont faits pour qu’il reste éternellement à la Fécafoot…

Il est vrai qu'à la base le système est organisé de telle façon que le président en place pourrait rester cent ans! Mais pour ceux qui connaissent bien ce système, il existe des failles et il est aujourd'hui possible de provoquer une alternance à la tête de la Fécafoot même contre le président sortant. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit tout de même d'un vote secret. Et dans le secret de l'isoloir, tout est possible.
 
Comment déboulonner les très contesté Iya Mohammed de la Fécafoot ? L'Etat ne doit-il pas intervenir ?

Par principe j'ai toujours été contre toute ingérence dans les affaires de la Fécafoot et je reste constant sur cette position. La situation actuelle interpelle en premier la grande famille du football camerounais. C'est à cette famille qu'il revient de trouver une solution juste et elle en a la capacité. Cela doit certes passer par une prise de conscience collective tous. Chacun doit se poser les questions justes.
Sur les quinze dernières années, la fédération a engrangé plus de 50 milliards de francs Cfa de recettes propres alors que la base de notre football que sont les ligues départementales sont toujours dans la rue et presqu'aucune ne fonctionne véritablement. Les ligues régionales n'ont même pas le dixième des moyens nécessaires pour fonctionner et la Dtn qui est le cœur de ce football ne peut qu'organiser des séminaires en grande partie financés par la Fifa. La Fécafoot a perdu de vue sa mission principale qui est celle de développer et de promouvoir le football sous touts ses formes. Elle se consacre à toute autre chose. Qui a donc intérêt à ce que cet état de choses perdure? Ce ne sont certainement pas ceux qui font le football au quotidien et qui sont tous démunis aujourd'hui. D'où la nécessité absolue pour ceux qui détiendront les mandats de leurs bases respectives de prendre conscience de la responsabilité qui sera la leur le 25 mai prochain au moment d'élire le président de la Fécafoot. Ils doivent penser au devoir de loyauté qu'ils ont envers ce pays, envers ce football qu'ils aiment tant et envers tous les camerounais qui subissent cette situation avec beaucoup d'amertume.
 
Quel bilan faites-vous des 15 ans de Iya Mohammed à la tête de la Fécafoot ?

Malgré tout, il ne faut pas oublier que c'est grâce à M. Iya que la Fécafoot est devenue une véritable institution et qu'elle a retrouvé sa crédibilité. À son arrivée, c'était le néant sur le plan de l'organisation administrative et financière. C'est sous sa présidence que tout à été organisé. Il a également permis l'accroissement des ressources de la fédération, même comme ces ressources n'ont véritablement pas profité à notre football. Cependant, ce qui devrait retenir notre attention aujourd'hui, c'est les quatre dernières années. À mon humble avis, ce mandat qui s'achève est le pire de tous parce que non seulement il n'y a pas eu d'avancée, mais malheureusement il a consacré un recul de dix ans.
 
Les alliés de Iya Mohammed pensent que son bilan est largement positif et que les contestations dont il fait l’objet seraient liées au tribalisme. Etes-vous de cet avis ?

J'ai déjà entendu ce genre d'arguments qui sert généralement à occulter la réalité. M. Iya a été plusieurs fois élu par des assemblées générales composées aux deux tiers de membres qui n'ont aucune affinité ethnique avec lui. Il doit être question ici de bilan et de résultats. Et je suis impatient de prendre connaissance du bilan du mandat actuel qui prendra fin le 24 mai prochain. Quatre longues années sans compétitions de jeunes, à peine 5% de licences délivrées par rapport au potentiel réel de notre football, des compétitions seniors organisées en violations des principes fondamentaux du football organisé et l'absence de la quasi totalité de nos sélections aux compétitions majeures du continent et j'en passe. Nous n'avons certainement pas la même définition de l'adjectif "positif".
 
 
Depuis votre départ de la Fécafoot en juin 2011, vous ne vous êtes jamais expliqué sur les raisons de votre démission. Aujourd’hui, avec un peu de recul, pouvez-vous nous dire pourquoi vous avez claqué la porte ?

J'ai démissionné de la Fécafoot parce que je ne me reconnaissais plus dans ce qui se faisait. J'ai toujours travaillé pour le bien du football camerounais et mon obsession était de faire évoluer les choses dans un environnement certes extrêmement difficile, mais le Président de la Fécafoot veillait à ce que les timides avancées ne soient pas remises en cause. Malheureusement, à partir du mois d'août 2009, je me suis rendu compte qu'une nouvelle philosophie se mettait en place. Nous n'étions plus au service du football camerounais, c'est le football camerounais qui était désormais mis au service d'un groupe de trois ou quatre personnes. Des méthodes et des pratiques que je qualifierais de "voyous" ont été instituées. Et certaines de ces pratiques remettaient carrément en cause le caractère institutionnel de la fédération. Pendant presque deux ans, j'ai bataillé pour inverser la situation et c'est le 21 juin 2011 avec la suppression du poste de directeur du cabinet que j'ai compris que j'avais malheureusement échoué. Entretemps, l'on m'a accusé de voir le ministre Zoah nuitamment, de passer mes week-ends chez Roger Milla et de tenir des réunions secrètes à mon domicile pour renverser le président de la Fécafoot. Au point où ce dernier a même mené des investigations. Mon bureau a été cambriolé à trois reprises sans qu'aucun de nombreux vigiles n'ait rien remarqué.
 
On vous prêtait une certaine proximité, presqu’une intimité avec le président Iya Mohammed. Y’a-t-il donc eu rupture ?

Je suis convaincu aujourd'hui que pendant plus de dix ans qu'a duré notre collaboration, il a persisté un malentendu. J'avais accepté de travailler à la Fécafoot par conviction et tous les sacrifices personnels que j'y ai consentis tenaient à ces convictions. J'ai toujours pensé servir l'institution Fécafoot et non son président. Quand le président a cessé de privilégier l'intérêt de l'institution, ma loyauté était restée à celle-ci. Huit mois avant mon départ, le président et moi ne nous adressions pratiquement plus la parole. Je suis aujourd'hui très fier de ne pas l'avoir suivi sur cette voie. C'est tout ce que je pouvais faire : m'arrêter. C'était lui le patron et c'est à lui que l'Assemblée générale a confié le mandat.
Contrairement à ce que l'on pouvait croire, nos relations étaient toujours restées dans un cadre strictement professionnel. Je n'ai jamais sollicité de lui un avantage personnel et lui non plus ne m'a jamais rien donné.
 
Comment êtes-vous arrivé à la Fécafoot ?

J'ai rencontré M. Iya Mohammed pour la première fois à la résidence du Haut commissariat du Cameroun à Lagos le soir de la victoire finale du Cameroun à la Can 2000. Je lui avais promis de passer le voir à son bureau à Garoua, ce que j'ai fait dix jours plus tard. L'élection au poste de président de la Fécafoot étant prévu au mois d'avril 2000, il m'a proposé de coordonner la rédaction de son programme de campagne. Ce que j'avais accepté. C'est un an plus tard qu'il m'a appelé pour me proposer le poste de chef du projet "e-Fifa Program" initié par la FIFA qui avait choisi le Cameroun parmi les quatre pays pilotes dans le monde. Ce projet avait pour ambition de mettre les nouvelles technologies de l'information et de la communication d'alors au service de l'administration et de la gestion du football. C'est dans le cadre de la mise en pratique de certains résultats de ce projet au Cameroun que je me suis retrouvé, par la force des choses, employé permanent de la Fécafoot.
 
D’aucuns disent que c’est l’arrivée de Tombi à Roko au poste de Sg que vous convoitiez qui vous a poussé à la démission…

Ma première démission date de l'époque où M. Tombi ne s'imaginait même pas qu'il pouvait devenir Secrétaire Général de la Fécafoot. Dès le mois de décembre 2008, j'avais déjà informé le Président de la Fécafoot de mon intention de démissionner après les élections de 2009. Je l'ai rencontré quelques jours après les élections pour arrêter ensemble la date de mon départ. Il s'était montré très surpris de constater que je maintenais ma décision et à partir de là il a tout fait pour me retenir au point où nos relations avaient commencé à se dégrader face à ma persistance. J'avais finalement dû réviser ma position sous la pression de ma famille. Pour revenir à votre question, le poste de Secrétaire Général de la Fécafoot n'a jamais été une obsession pour moi. Et si ça avait été le cas, M. Tombi n'aurait jamais été nommé car j'avais la capacité de m'imposer à ce poste. Par ailleurs, étant originaire de la même région que le président, j'étais suffisamment lucide pour savoir que dans notre pays, l'équilibre régional est une règle certes non écrite mais qui s'impose au sein de toutes les institutions publiques.
 
Il se dit également que l’ancien ministre des Sports, Michel Zoah, qui vous appréciait, a essayé de vous remettre en selle à la Ligue de football professionnel…

Il m'a effectivement proposé de travailler pour la Ligue. Il avait même organisé une rencontre avec le général Semengue. J'ai dû refuser car à mon avis la vision qu'avait le Général du football moderne était aux antipodes de ce que j'avais appris pendant dix ans de la Fifa et de mon expérience de la gestion du football camerounais.
 
La Fifa vous a-t-elle proposé de diriger son bureau Goal pour l'Afrique Centrale en remplacement de Jean Manga Onguene nommé Dtn ?

Un jour d'octobre 2011, alors que je séjournais à Paris, j'ai reçu un appel d'un haut cadre de la Fifa qui m'a informé qu'en interne ils avaient estimé que j'avais le profil pour diriger le Bureau Goal de la FIFA pour l'Afrique Centrale en remplacement de M. Manga Onguene. Il m'avait également informé que le Président Blatter avait marqué son accord et que tout dépendait de moi. Je lui ai demandé deux heures de réflexion aux termes desquelles j'ai donné mon accord. Malheureusement, le Président de la Fécafoot qui a été informé de cette décision de la Fifa a opposé un refus catégorique en tant que président de la fédération hôte du Bureau Goal Afrique Centrale (en charge de 13 pays dont le Nigeria, NDRL). Il est allé jusqu'à proposer à la Fifa un autre profil qui n'a évidemment pas été retenu.
 
J’imagine que vous avez de la rancœur contre M. Iya Mohammed…

Je n'ai aucune rancœur, car mes croyances religieuses me permettent de relativiser certaines choses. Dieu n'avait pas prévu que j'occupe ce poste-là à ce moment-là. Dans le cas contraire, ni M. Iya, ni personne d'autre n'aurait pu empêcher cela. Depuis deux ans, je me consacre entièrement au développement de ma petite entreprise et, Dieu merci, ça se passe assez bien.  Cet épisode m'a tout de même permis de cerner davantage la personnalité de M. Iya.
 
D’ici je vois les réactions des gens en lisant cette interview. On vous reprochera de critiquer alors que vous n’avez rien fait du temps où vous étiez le directeur du cabinet de Iya Mohammed…

L'article 46 des Statuts de la Fécafoot attribue au Président de la Fécafoot entre autres, la mission de contrôler les activités du Secrétariat Général. Quand on connait les missions du Secrétariat Général, il est impossible au président de contrôler ses activités sans se doter d'un cabinet digne de ce nom. L'absence de ce cabinet à constitué pendant des années, l'une des faiblesses de l'organisation administrative de la fédération. Les secrétaires généraux, profitant de l'absence presque permanente du président pour remplir les deux fonctions, le coupant des réalités des activités. Ils prenaient connaissance du courrier adressé au président et répondaient à sa place sans même l'en informer, réduisant sa fonction à la signature des chèques et autres ordres de virement. C'est pour corriger ces dysfonctionnements que j'avais proposé en 2007 l'adoption d'un nouvel organigramme. Quand j'ai été nommé à ce poste deux ans plus tard, le Secrétaire Général actuel a tenté de remettre en cause cet organigramme. Il a même déclaré que pour lui ce poste n'existait pas et à un moment donné il a commencé à faire comme ses prédécesseurs et le président a laissé faire. L'exemple le plus patent de ces dysfonctionnements est la gestion malheureuse du dossier de la Can 2016 que le Cameroun voulait organiser.
Tout cela pour vous dire qu'à ce titre, je ne peux revendiquer aucun bilan. Par contre, je peux vous affirmer avec beaucoup de fierté que j'ai été à la base de la grande majorité des réformes que peut revendiquer M. Iya à la tête de la Fécafoot.
 
Qu'est-ce qui s'est passé avec le dossier de la Can 2016 ?

En janvier 2010, suite à une correspondance du Minsep qui exprimait la volonté du gouvernement d'organiser la Can 2016 (avant la réforme pour les années impaires NDLR), le président de la Fécafoot m'a saisi par écrit pour me demander de m'occuper de ce dossier. J'avais immédiatement saisi le Secrétariat Général de la Caf qui m'a informé que le dossier de candidatures n'étaient pas encore disponible et que le moment venu, le Cameroun serait le premier à recevoir ce dossier. À ma grande surprise, à la fin du mois de juillet 2010, en écoutant un flash d'information sur Rfi, j'ai appris que la Rd Congo avait déjà déposé son dossier. N'ayant vu aucune trace de ce dossier au Secrétariat Général, je me suis tourné vers la Caf qui m'a envoyé la décharge du pli Dhl envoyé à la Fécafoot au début du mois de mai 2010. Compte tenu de l'urgence de la situation, en l'absence du Secrétaire Général de la Fécafoot en déplacement, j'ai demandé à son assistante de regarder sur son bureau et elle a retrouvé le pli Dhl ouvert sous une pile de documents. Malgré la diligence avec laquelle ce dossier avait été traité par la suite, il n'a pu aboutir parce qu'il était arrivé à la Présidence de la République à un moment où le chef de l'Etat était en déplacement. À son retour, quelques jours après de la date limite de dépôt des candidatures, la présidence de la République nous a directement saisi pour rentrer en contact avec le président de la Caf qui se trouvait au Caire. Malheureusement, malgré toutes les pressions, ce dernier n'avait rien pu faire dans la mesure où la liste des pays en lice avait déjà été officialisée. Aujourd'hui encore je me pose la question de savoir si c'est par négligence ou en toute connaissance de cause que le Secrétaire général de la Fécafoot a laissé dormir ce dossier sur son bureau pendant près de trois mois.
L'on peut se demander ce que serait le football camerounais aujourd'hui si on avait pu obtenir l'organisation de cette Can qui représentait également le rêve de toute une vie pour le président actuel de la Caf et qui se déroulera finalement en 2015 au Maroc.
 
Le secrétaire général de la Fécafoot dont vous parlez, Tombi à Roko, est décrit comme un homme pas vraiment compétent, mais surtout maître des intrigues. Vous confirmez ?

Je me garde de porter un quelconque jugement de valeur. Par souci d'objectivité, je préfère toujours m'intéresser aux actes que les hommes posent dans le cadre de leur responsabilité. Et de ce point de vue, je ne peux que constater la dégradation de la qualité de l'administration de notre football depuis quatre ans. Et je suis intimement convaincu que c'est la médiocrité de l'administration et de la gestion de notre football qui ont été à l'origine des performances tout aussi médiocres de nos différentes sélections nationales ces dernières années. Nous avons encore en mémoire le Marrakechgate qui a failli durablement déstabiliser notre sélection fanion et qui est un symbole évident de cette médiocrité. Pour avoir eu pendant quelques années la responsabilité de coordonner l'administration de la Fécafoot, j'en suis encore à me demander comment un match amical d'un tel niveau a pu même être officialisé sans qu'aucun contrat n'ait été signé. Connaissant la procédure en vigueur, il est question ici d'une faute professionnelle lourde. Mais malheureusement, au lieu de sanctionner le ou les responsables de cette faute, le président de la Fécafoot a préféré s'acharner sur certains joueurs cherchant au passage à régler des comptes personnels.
 
Que pensez-vous du siège de la Fécafoot dont on a annoncé le début des travaux et qui s’évalue à plus de deux milliards de Fcfa ?

La construction d'un tel siège est une dépense de prestige mal venue à mon avis. Cela ne s'explique pas dans la situation actuelle de notre football. C'est comme si un père de famille dont les enfants ne sont pas correctement nourris, soignés et habillés va s'acheter une voiture de luxe pour la garer à la maison sous leurs regards... Au risque de passer pour un mégalomane, je voudrais exprimer encore ma fierté, malgré des pressions de toutes natures, d'avoir refusé de signer en tant que rapporteur le rapport de la commission chargée de faire des propositions pour l'utilisation de l'argent de la Coupe du Monde 2010. Seul contre tous j'avais estimé que les propositions retenues, y compris la construction d'un siège à deux milliards, ne correspondaient nullement aux besoins du moment de notre football.

 
Comment jugez-vous les relations qu’entretiennent la Fécafoot avec un certain nombre d’icônes comme Eto’o, Milla, Bell, etc. ?
Je me demande toujours comment on a pu en arriver là. Personnellement, je mettrais cela sur le compte de défaillances managériales au niveau de la Fécafoot.
 
Vous avez, récemment rebondi au sein d’Etoile filante de garoua dont vous êtes le président. Comment se porte votre club ?
Malgré mille et un obstacles le club a été sacré champion départemental de la Benoué et s'apprête à prendre part au championnat régional du Nord. Petit à petit, malgré une intense campagne de dénigrement orchestrée par certaines personnes, le club retrouve sa bas populaire. Mon ambition est d'ériger le club de mon enfance en véritable institution capable de survivre aux hommes qui passeront afin qu'il ne connaisse plus jamais de traversée de désert comme c'est le cas depuis 1986 date de sa relégation en D2. À travers les statuts adoptés en février 2012, nous avons clairement affiché notre volonté d'ouverture et de transparence. Étoile Filante de Garoua est un patrimoine qui appartient à tous ceux qui s'y reconnaissent.
Je profite de cette occasion pour réaffirmer une fois de plus que mon élection à la présidence de ce club n'a absolument rien à avoir avec mes supposées ambitions à la Fécafoot.
 
Vous n’êtes donc pas chaud pour challenger Iya Mohammed à la tête de la Fécafoot ?

Il n'y a pas qu'à la tête de la Fécafoot qu'on peut servir le football camerounais. J'ai servi ce football étant à la Fécafoot et je continue à le servir à travers Étoile Filante de Garoua qui, à l'horizon 2020 pourrait servir de modèle au Cameroun et en Afrique.
 
À votre avis quelle est la solution pour sortir définitivement le football camerounais de l'ornière?

Je pense qu'il est plus que jamais temps de songer à construire véritablement ce football à l'image d'une pyramide avec une base assez solide et un sommet tout aussi solide. Pour cela il faudrait rassembler toute la grande famille du football camerounais autour d'une vision globale et juste des problèmes réels de ce football et des solutions à y apporter.

© Le Jour : Propos recueillis par Jean-Bruno Tagne


26/03/2013
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