En trente ans de pouvoir sans partage, Monsieur Biya a crucifié au pilori les velléités d’une démocratie à la camerounaise. C’est sans surprise que ses premiers mots prononcés en 1982 furent ceux de la « paix et de l’unité dans un Cameroun libéré de la « dictature ». Voilà une belle pirouette de langue de bois. 30 ans après, Mr Biya, qui n’a jamais été réellement élu de façon incontestable par le peuple camerounais, a su progressivement se débarrasser de toutes ses promesses d’exemplarité et de paix pour imposer un pouvoir policier transformant ainsi l’homme de masses en l’homme de la misère du peuple.
Voici recensé ci-dessous les trente péchés capitaux, bien sûr on peut en trouver beaucoup, qui va tôt ou tard précipiter la chute de Mr. Biya si ce n'est pas le sort qui en décide autrement.
La désintégration de l’administration camerounaise.
En voulant coûte que coûte satisfaire les énormes appétits de tous ceux qui l’ont porté au pouvoir d’une manière ou d’une autre, Mr Biya a commis son premier péché en livrant le pays aux pillages par ses collaborateurs et membres clanique. Ainsi, on observe une absence notoire de volonté de certains fonctionnaires, un excès de zèle inadmissible, un laisser-aller qui traîne l’administration camerounaise vers un gigantesque défouloir de tout. De même les usagers de la fonction publiques sont traités avec la plus inqualifiables des attitudes désinvoltes qui soit. Les relations entre les Camerounais et leur administration sont devenues tellement sombres que les seules les personnes les plus initiées aux méthodes de l’éthnicisme, du régionalisme, du clanisme du clientélisme, du forcing etc… peuvent espérer obtenir gain de cause dans leurs démarches.
Une société à l'abandon
La société camerounaise telle qu’elle est perçue en 2012 est une société à l’abandon en perpétuelle usure morale et décrépitude. C’est un constat qui n’émeut pas Mr Biya. Bien au contraire ce dernier favorise davantage la fragmentation de cette société en manque d’ambition collective qui accentue tous les jours le sentiment soupçonneux et désarmant. Cette situation connue de tous les camerounais provoque actuellement un sentiment de repli sur soi, une volonté manifeste de se protéger de l’autre avec en toile de fond un sentiment sous-jacent d’injustice.
Désormais, ceux qui respectent la loi sont parfois moins bien traités que ceux la bafouent quotidiennement.
L’émergence d’un sentiment de « racisme social » voit le jour mettant en concurrence les camerounais non pas pour faire éclater l’excellence au travail, mais bien pour encourager et récompenser la frustration et la médiocrité
La montée de l’injustice sociale
En octroyant la direction de la quasi-totalité des grandes entreprises aux hommes de main, le gouvernement de Mr Biya bafoue les droits de l'Homme.
Absence de politique d'emploi
Depuis 1982 au Cameroun, tout se monnaie, concours d'entrée dans les grandes Ecoles, recrutements etc..De même l’absence d’une vraie politique de création d’emploi, de redistribution de richesses amène tout camerounais aujourd’hui à placer l’emploi au centre de ses priorités. Pour créer des emplois, il faut asseoir avant tout une politique économique saine et rigoureuse. Le Cameroun a des atouts inestimables dans des domaines plus que variés : Culturels, géographiques, économiques, sanitaires miniers… Seulement les dirigeants actuels ne les exploitent que de façon égoïste. Sans oublier le formidable gisement humain que constitue la jeunesse camerounaise qui malheureusement reste inexploitée à sa juste valeur. A ce jour, seules les promesses pleuvent chaque jour mais le chômage ne cesse de croître. Ce péché d’injustice sociale se traduit également dans l’inéquitable utilisation des élites. Beaucoup de celles plus méritantes sont livrées à elles-mêmes. Cet autre péché condamne les camerounais à vivre dans une misère indescriptible alors que le pays fait de plus en plus des bénéfices. A qui profitent ces bénéfices ? Que fait le pouvoir de Mr Biya pour rééquilibrer les inégalités salariales qui causent tant d’humiliation et de souffrances ? A-t-on mis en place une politique de surveillance des prix des produits qui ne soient pas en inadéquation avec les revenus de la majorité des Camerounais ? L’absence à toutes ces interrogations ouvre une voie béante vers des crises incontrôlées.
L’inéquitable répartition des officiers supérieurs de l'armée
Un autre péché qui est aussi criard que les précédents. En tribalisant a outrance l'armée, Mr Biya sème les germes de sa propre destruction. Cette armée monolithique qui regroupe une majorité de grands officiers de ressortissant d’une région donnée ne peut-être le bon exemple d’une gouvernance apaisée.
La corruption, sport national sous Mr Biya.
Le Cameroun est devenu une vraie jungle ou les plus forts bouffent les plus faibles sans état d’âme, le règne des trafics d’influences, commerces illicites, malversations, paradis fiscaux, sociétés offshore, corruption bat son plein sous l’œil conciliant de Mr Biya. Malgré les discours réformateurs sans contenus que nous chantent les responsables politiques camerounais le virus de la mafia est bel et bien installé au sommet de l’Etat camerounais érigé de surcroît en méthode de gouvernance politique.
La corruption est un mal qui met le Cameroun à genoux, car elle permet le détournement des fonds propres prévus pour la mise en place des projets de développements au profit de tierces personnes. La corruption telle qu’elle se développe au Cameroun nuit gravement à la prise de décision. Elle affaiblit nos institutions financières, réduit le niveau des ressources publiques et détériore l’efficacité et l’équité de la dépense publique. Elle entraîne un maximum de conséquences négatives sur le fonctionnement des administrations financières et le budget de l’État (réduction des ressources publiques, augmentation des dépenses publiques et accroissement de la dette publique).
L’étalement indécent des « biens douteusement acquis »
L’étalage d’une fortune honteusement acquise est presque devenu une nécessité, une distinction de réussite. Mr Biya encourage l’enrichissement inexpliqué de certains cadres et ministres dont les patrimoines d’avant nomination ne dépassaient pas les 500.000 CFA et qui aujourd’hui fêtent quasi quotidiennement les milliards de gains patrimoniaux personnels.
Que dire des hôtels et des grosses cylindrées qui
jaillissent comme des champignons dans nos villes et villages. Connus
des camerounais qui d’ailleurs ne se font aucune illusion sur la
provenance de cette richesse subite. Que dire du favoritisme de Mr Biya
pour l’acquisition de certaines entreprises publiques par des enfants et
autres membres du premier cercle. Tout cet étalement de biens
douteusement acquis contrarie les Camerounais à qui l’on demande
toujours plus d’effort. Est-il logique qu’un Président se paie des
pavillons à travers le monde et une armada de voitures de grand luxe à
coup de milliards, alors qu’une bonne partie de son pays est encore
complètement enclavée ? Est-il logique que des membres du gouvernement
fêtent des milliards au moment où les hôpitaux du pays n’ont même pas de
coton et fauteuils roulant pour les handicapés ?
Des voix se lèvent aujourd’hui pour dénoncer ces indécents errements Mais le roi de Mvomeka feint de ne pas les entendre.
Le déni de démocratie
Quand un peuple ravive la flamme de l’égalité, du progrès, du travail et de l’unité le tout dans un élan volontaire de démocratie, lui opposé son contraire est une déviation politique grave. Usant de tous les registres du vocabulaire de langue de bois, de la mauvaise foi, et du mensonge, Mr Biya tripatouille les institutions de la république en les manipulant à sa guise. En faisant peser le spectre des arrestations, des surveillances de personnes, des contrôles de meeting et rassemblement politiques autres que celles sa majorité, Mr Biya bafoue les droits fondamentaux des libertés.
La luxure au sommet de l’ Etat
Les comportements des femmes et hommes politiques au pouvoir associée à des affaires de mœurs sulfureuses, est en total décalage avec ceux qu’attendent nos compatriotes de leurs responsables politiques. Cela ne doit pas nous faire oublier que nous électeurs avons la possibilité de remettre de la vertu et de la morale, de l’honnêteté et de l’intégrité à la tête de notre pays si mal en point.
Un peuple dégoûté
« Il est devenu presque coutumier dans notre
gestion de l’activité politique ou publique de ne pas respecter les
règles élémentaires de transparence, de morale et de bonne conduite. Nos
hommes politiques s’adonnent allègrement à des spectacles publiques qui
dans d’autres cieux font bondir plus d’un citoyen. Pourtant au
Cameroun, c’est une mode qui bat son plein. L’on s’empresse de signifier
tout bonnement que c’est du ressort de la vie privée d’accepter
d’étaler ou pas publiquement ses relations avec les artistes musiciens.
Ou encore d’entendre à longueur de journée dans les chansons les
lamentations des ébats sexuels, les prouesses, les déboires d’un homme
ou d’une femme publique : Cela fait semble t-il bon genre et serait un
signe de respect et d’affirmation du pouvoir. Une attitude aussi cynique
traduit un manque d’imagination et de générosité »
L’avenir doit s’écrire avec des mots de pudeur et de respect pour
remettre notre pays sur le droit chemin sans qu’on joue « les pères la
pudeur », mais seulement de démontrer que nous Camerounais savons
encore faire preuve de bon sens face aux dérives de certains de nos
hommes politiques.
Tout en subissant pendant 30 ans un pouvoir injuste et autoritaire, les Camerounais n’ont cessé de côtoyer la misère et la pauvreté. La moitié d’entre eux vivant au dessous du seuil de pauvreté tandis qu’une minorité clanique et affairiste insolente se plaçant au dessus des lois nargue le peuple en étalant un scandaleux enrichissement douteux .Devant cette situation le Camerounais ne se fait pas d’illusion. Réduit certes à l’impuissance, le peuple camerounais est conscient du mépris dans lequel on le tient et du gâchis a été fait de ses possibilités de développement. Ce pouvoir obnubilé par les énormes fortunes amassées se fourvoie dans les méandres de sa propre perdition. (A suivre)