30 ans au pouvoir: Voir le 6 novembre et… mourir - Meva’a Meboutou affronte le maire de Sangmélima
DOUALA - 08 NOV. 2012
© Le Messager
Akonolinga, Endom, Sangmélima, Bafia, Ndikiniméki, Mfou, Akono, Ngoumou… Le «messie» du 6 novembre 1982 sur qui les Camerounais avaient cristallisé de nombreuses attentes, a été célébré dans plus de 371 arrondissements que compte le pays. L’innovation qu’on peut retenir, est que cette année, pour les 30 années de magistrature suprême du chef de l’Etat, les affidés du régime du Renouveau et plus particulièrement du Rdpc, parti au pouvoir, ont contenu quelque peu leurs émotions. Les flonflons, les feux d’artifices, les parades sans fin et les grandes agapes, qui par le passé frisaient la démesure et la folie, n’ont pas été réédités cette année.
Ce retour à la retenue, est à saluer car, 30 années de pouvoir, ça use. Et même, l’on ne peut pas passer toute la vie à danser, à chanter ou à faire des louanges pour la gloire d’un homme ; fut-il déjà devenu pour certains, un « totem » ou mieux, leur « créateur ». Sur le plan pratique, l’originalité, fruit de l’inspiration de la commission nationale de supervision générale du Rdpc, aura été de renvoyer : les camarades du parti, les élites extérieures et intérieures, dans leurs circonscriptions respectives. Une façon d’appeler les uns et les autres à mouiller le maillot et balayer devant sa porte.
A quelques jours, des semaines et des mois peut-être des opérations de renouvellement des organes de base du Rdpc, les primaires dans le cadre de la sélection des candidats qui devront affronter l’opposition aux prochaines échéances électorales (municipales et législatives), la parade toute trouvée a porté sur la sensibilisation des populations au sujet des inscriptions biométriques sur les listes électorales. C’était le leitmotiv, le mot de campagne, mieux, le refrain qui est revenu dans la prise de parole des différents orateurs pendant la célébration.
Doit-on pour autant penser que le Rdpc, a changé son fonds de commerce ? Une analyse générale des faits pourrait permettre de répondre par l’affirmative. Mais la hache de guerre, les querelles internes, les batailles de leadership, ne sont pas définitivement enterrées. Dans les sections et sous-sections, les combats de fauves, sont perceptibles. Si par endroit, les uns et les autres, ont échangé leur animosité, leur adversité et rivalités, sous le couvert d’un voile ; les échos d’ailleurs révèlent que, la guerre au couteau, s’est faite en toute discourtoisie et en publique.
Dans la ville de Sangmélima par exemple, le premier magistrat de la ville et l’ex-ministre des Finances, Meva’a Meboutou, ont inauguré une autre façon de « parler en public et au public », en se mesurant aux poings. Une guerre de chiffonniers qui a donné un arrière-goût d’amertume et de gâchis. Qui a dit que l’exemple vient d’en haut ? Surtout de la région natale du chef de l’Etat ? Et dire qu’ils ont osé faire ça, au héros et l’homme à l’honneur du jour. Parviendra-t-on à comprendre un jour, pour qui roulent les pontes du régime du Renouveau ? Est-ce pour le « Lion » ou pour leurs intérêts personnels ? Lorsque deux fossiles de la taille de Meva’a Meboutou, en arrivent à former des coup de poings, on comprend que Paul Biya est de plus en plus, une « mascotte » qui permet à chacun de ses affidés de se construire une « un paradis terrestre ». Chassez le naturel… Il revient au galop.
Souley ONOHIOLO
1.- Akonolinga, Endom… Paul Biya, amen, amen, amen…
Dans les deux arrondissements phares du département du Nyong et Mfoumou, la célébration des 30 années de Paul Biya au pouvoir s’est faite sur fond d’harmonie, ponctuée par une grande parade musicale. La veillée du 5 au 6 novembre a été rythmée par un concert géant. Le public qui s’est mobilisé sur la place des fêtes de la ville d’Akonolinga, jusqu’à tard dans la nuit du 5 novembre, a vu prester, la fine crème de ce que le Cameroun compte d’artistes qui parlent avec autorité dans le rythme « bikutsi » : Amazone, Carine Belinga, Amah Pierrot, Messi Ambroise, Mamadou Aï-Jo, Atebass, Tonton Ebogo… Ils ont pour l’ensemble, bénéficié du coup de cœur et de l’implication du Pdg de la Socaepe, Jean Claude Bekolo Mbang.
En marge de l’événement, l’on a assisté à l’ouverture (dans le complexe hôtelier nouvellement construit par le magnat pétrolier du Nyong-et Mfoumou), de la conférence épiscopale provinciale de Yaoundé. Près de neuf prélats dont : Mgr Adalbert Ndzana (Evêque de Mbalmayo et président de la conférence épiscopale de la province ecclésiastique de Yaoundé), Mgr Victor Tonye Bakot, Archevêque métropolitain de Yaoundé qui ont fait le déplacement dudit rendez-vous qui s’achève ce jour, ont dit des messes de bénédiction en direction de Paul Biya et de tous les fils d’Akonolinga.
Dans l’arrondissement d’Endom, le ministre Robert Nkili, bien entouré par une crème d’élites, n’a pas manqué de vocables pour « flatter », « courtiser » ses camarades du Rdpc et tous les fils de la localité de continuer à faire confiance à Paul Biya, l’homme du Renouveau. A Akonolinga, en plus d’avoir offert aux siens, un régal artistique et musical mémorable, Jean Claude Bekolo Mbang qui officiait également comme l’un des vice-présidents de la commission nationale de supervision et par ailleurs, vice-président de la commission départementale en charge de l’encadrement et de l’appui, a défini un cadre qui a permis à toutes les forces politiques et les ressources humaines pertinentes d’exalter les prouesses et les réalisations de l’homme du 6 novembre.
A les croire, le lien séculaire et viscérale que les populations d’Akonolinga ont avec Paul Biya est éternel et absolu. Il doit être préservé pour la sauvegarde de la paix et l’unité nationale. Les chefs traditionnels, ont en ce qui les concerne, invité les membres de l’élite à tordre le cou aux querelles internes, à mettre un terme aux intérêts égoïstes, individuels et perfides, qui conspirent à pourrir le développement à la base des populations. Ils ont parallèlement saisi l’occasion pour lancer un appel au raffermissement des liens, et entonné le chant de ralliement et de l’union des cœurs pour une localité d’Akonolinga qui doit retrouver sa « voie » dans l’unité et le rassemblement.
Un chapelet contennant plusieurs doléances a été également égrené : la création des lycées techniques, la réhabilitation de l’école des métiers, la constructions des structures d’accueil des services décentralisés, la promotion des fils de l’arrondissement à de hautes fonctions ; ce à quoi, il faut ajouter l’ouverture des bretelles routières allant des différents coins périphériques pour les zones urbaines du Ngnong-et- Mfoumou, en vue de permettre une meilleure évacuation des productions agricoles. Akonolinga rêve d’un « biyayisme » new-look, qui va permettre de franchir, pour les futures années, un autre cap de bonne espérance.
Souley ONOHIOLO dans le Nyong-et-Mfoumou
2.- Mbam et Inoubou 1: Mobilisation poussive des militants du Rdpc
Pour la centaine de militants présents le 6 novembre 2012 dans la salle de conférence de la maison du parti de la section Rdpc du Mbam et Inoubou 1, la célébration du trentenaire de l’accession de Paul Biya à la magistrature suprême s’est déroulée sans ambages. Démarrées avec deux heures de retard, avec l’arrivée de la délégation du comité central de ce parti, les différentes allocutions, entrecoupées d’intermèdes de danses traditionnelles, se sont déroulées comme prévu. Et bien entendu, l’assistance a eu droit à son lot de louanges envers le président de la République. Et ce ne sont pas les superlatifs qui manquaient pour soutenir le Prince d’Etoudi. Tous les discoureurs ont étalé leur « indéfectible soutien » au président national du parti des flammes.
C’est en effet « grâce à lui », estiment les orateurs, qu’on parle au Cameroun à l’heure actuelle de liberté d’expression, de démocratie, de promotion de la femme, des réalisations socio-économiques, de paix et stabilité, de santé, d’éducation, etc. En 30 ans, le bilan de Paul Biya, pour ses affidés, est donc plus qu’honorable. Raison d’ailleurs pour laquelle Mme Koung à Bessiké, chef de la délégation du Comité central du Rdpc, a affirmé que « le meilleur reste à venir avec Paul Biya ». Et comme d’habitude, et après la dégustation du gâteau d’anniversaire, la cérémonie s’est achevée par une motion de soutien à « l’homme fort du renouveau », lui demandant en substance de mener à bien ses « grandes réalisations ». En somme, pour les « militants et militantes du Rdpc », tout s’est déroulé comme sur des roulettes.
Mais, il s’en est fallu de peu que la fête soit gâchée. Notamment, en ce qui concerne la mobilisation des membres locaux de ce parti politique. Jusqu’à 13 heures et demie, la salle était encore vide aux deux tiers. Dans les coulisses, on apprendra plus tard que de nombreuses personnes ont été « rapidement recrutées » par téléphone pour venir faire le plein. Et cet état de chose a aussi causé quelques désagréments, puisque c’est en pleine salle que des dizaines de personnes se sont vu offrir un t-shirt estampillé « Joyeux anniversaire à S.E. Paul Biya ». Quelques rixes, heureusement vite maitrisées, ont eu lieu. Quant à l’organisation même de l’évènement, tout n’a pas semblé se dérouler normalement.
Tenez : vers midi, alors qu’on annonçait le démarrage de la cérémonie à cette heure-là, les organisateurs en étaient encore à combler avec du sable la boue dans la cour de la maison du parti ; pourtant, la dernière pluie qui avait causé cela remontait à deux jours. Autre fait inquiétant, c’est l’entretien des groupes de danse qui a semblé poser problème. Selon les confidences d’un membre de groupe de danse, ils étaient « mal entretenus ». On leur aurait promis une enveloppe de 100 000 Fcfa, avec des rafraichissements. « Mais, jusqu’à 13 heures, nous n’avons encore rien reçu. Alors que nous sommes là depuis la matinée », fulminait-il.
Alain NOAH AWANA
Envoyé spécial à Bafia
3.- Sangmélima…: Meva’a Meboutou règle ses comptes
Dans la ville de Sangmélima, l’ex-ministre des Finances, Meva’a Meboutou, auréolé de son titre de chef de la délégation désigné par le comité central a voulu dicter sa loi aux élus locaux, allant jusqu’à vouloir sevrer de parole le maire et premier magistrat de la ville. « On a frôlé le pire ; même le meeting en l’honneur des 30 de Paul Biya au pouvoir, a failli ne pas avoir lieu. Lorsque les festivités démarrent à 15 heures à cause du grand retard né de la lutte des intérêts individuels et des guerres de positionnement et de contrôle du champ politique, affamées et assoiffées, les populations pour avoir longuement attendu, n’avaient plus le cœur à l’événement » explique un président de sous-section Rdpc de la localité.
Et pourtant, on aurait pu éviter l’ambiance maussade et la morosité qui ont émaillé la célébration. Mais une fois de plus, les égos surdimensionnés ont pris le dessus. Profitant de l’absence du Sg des services du Premier ministre, Louis Paul Motaze, absent du pays depuis quelques jours, l’ex-ministre Meva’a Meboutou qui officie comme vice-président de la commission communale des inscriptions sur les listes électorales, n’a pas tenu de réunion préparatoire avec ses camarades locaux ; principalement le maire de Sangmélima, André Noël Essiane, contre qui il nourrit des feux de discordes et d’adversité.
Des informations tirées à bonne source soulignent que c’est à quelques heures du démarrage de la célébration, et ce devant le préfet qui devait mettre les derniers points sur les articulations, que le ministre Meva’a Meboutou a dévoilé l’ordre de passage aux différents acteurs et potentiels orateurs du jour. A sa grande surprise, le maire constate que le magistrat de la ville qu’il est, n’a pas de temps de parole. « J’ai choisi délibérément de ne pas te donner la parole… », aurait répondu l’ex-ministre. Les deux protagonistes se sont livrés à une joute verbale qui a failli dégénérer à une altercation physique. Le ministre a promis qu’il ferait tout en tant responsable des actions politiques dans la localité, pour que le maire ne soit pas réélu. A son tour le premier magistrat de la ville a rétorqué qu’il sera toujours une force de nuisance et un caillou dans la chaussure de l’ex-ministre, tant qu’il continuera de bénéficier du mandat de sa base.
Le préfet joue les négociateurs
Pour calmer les esprits, le préfet du Dja et Lobo, a tenu une assise restreinte dans son cabinet, avec une poignée de négociateurs, parmi les plus représentatifs et crédibles. Les parties belligérantes se sont alors accordées à prendre chacun la parole à son tour. Comme cela s’observe dans les états major et les quartiers généraux du Rdpc, on assiste là à des prémices de la férocité et l’animosité qui vont plomber les opérations de renouvellement et les primaires, à la veille des échéances électorales. Avec la faiblesse et le manque d’ambition que l’on observe dans les rangs de l’opposition, il est connu de tous que lorsqu’on réussit dans certaines circonscriptions à passer le cap des primaires au sein du Rdpc, on est presque sur d’être élu in fine, maire ou député. D’où, le combat à mort qui s’observe dans les préliminaires.
A travers l’adversité de l’ex-ministre contre le maire de Sangmélima, se lit, son intention de démanteler et de freiner dans la course au titre, ceux des camarades du Rdpc, qui vouent un culte au Sg du Premier ministre. En l’absence de ce dernier, Meva’a Meboutou a voulu envoyer un message ; le destinataire est bien connu. Selon certaines sources, il est attendu que l’ex-ministre, en plus de placer ses « pions » et ceux qui lui assurent un ticket pour la députation, ne cache pas ses intentions de prendre les choses en main et d’avoir le contrôle du parti à Sangmélima.
Souley ONOHIOLO
© Le Messager
Akonolinga, Endom, Sangmélima, Bafia, Ndikiniméki, Mfou, Akono, Ngoumou… Le «messie» du 6 novembre 1982 sur qui les Camerounais avaient cristallisé de nombreuses attentes, a été célébré dans plus de 371 arrondissements que compte le pays. L’innovation qu’on peut retenir, est que cette année, pour les 30 années de magistrature suprême du chef de l’Etat, les affidés du régime du Renouveau et plus particulièrement du Rdpc, parti au pouvoir, ont contenu quelque peu leurs émotions. Les flonflons, les feux d’artifices, les parades sans fin et les grandes agapes, qui par le passé frisaient la démesure et la folie, n’ont pas été réédités cette année.
Ce retour à la retenue, est à saluer car, 30 années de pouvoir, ça use. Et même, l’on ne peut pas passer toute la vie à danser, à chanter ou à faire des louanges pour la gloire d’un homme ; fut-il déjà devenu pour certains, un « totem » ou mieux, leur « créateur ». Sur le plan pratique, l’originalité, fruit de l’inspiration de la commission nationale de supervision générale du Rdpc, aura été de renvoyer : les camarades du parti, les élites extérieures et intérieures, dans leurs circonscriptions respectives. Une façon d’appeler les uns et les autres à mouiller le maillot et balayer devant sa porte.
A quelques jours, des semaines et des mois peut-être des opérations de renouvellement des organes de base du Rdpc, les primaires dans le cadre de la sélection des candidats qui devront affronter l’opposition aux prochaines échéances électorales (municipales et législatives), la parade toute trouvée a porté sur la sensibilisation des populations au sujet des inscriptions biométriques sur les listes électorales. C’était le leitmotiv, le mot de campagne, mieux, le refrain qui est revenu dans la prise de parole des différents orateurs pendant la célébration.
Doit-on pour autant penser que le Rdpc, a changé son fonds de commerce ? Une analyse générale des faits pourrait permettre de répondre par l’affirmative. Mais la hache de guerre, les querelles internes, les batailles de leadership, ne sont pas définitivement enterrées. Dans les sections et sous-sections, les combats de fauves, sont perceptibles. Si par endroit, les uns et les autres, ont échangé leur animosité, leur adversité et rivalités, sous le couvert d’un voile ; les échos d’ailleurs révèlent que, la guerre au couteau, s’est faite en toute discourtoisie et en publique.
Dans la ville de Sangmélima par exemple, le premier magistrat de la ville et l’ex-ministre des Finances, Meva’a Meboutou, ont inauguré une autre façon de « parler en public et au public », en se mesurant aux poings. Une guerre de chiffonniers qui a donné un arrière-goût d’amertume et de gâchis. Qui a dit que l’exemple vient d’en haut ? Surtout de la région natale du chef de l’Etat ? Et dire qu’ils ont osé faire ça, au héros et l’homme à l’honneur du jour. Parviendra-t-on à comprendre un jour, pour qui roulent les pontes du régime du Renouveau ? Est-ce pour le « Lion » ou pour leurs intérêts personnels ? Lorsque deux fossiles de la taille de Meva’a Meboutou, en arrivent à former des coup de poings, on comprend que Paul Biya est de plus en plus, une « mascotte » qui permet à chacun de ses affidés de se construire une « un paradis terrestre ». Chassez le naturel… Il revient au galop.
Souley ONOHIOLO
1.- Akonolinga, Endom… Paul Biya, amen, amen, amen…
Dans les deux arrondissements phares du département du Nyong et Mfoumou, la célébration des 30 années de Paul Biya au pouvoir s’est faite sur fond d’harmonie, ponctuée par une grande parade musicale. La veillée du 5 au 6 novembre a été rythmée par un concert géant. Le public qui s’est mobilisé sur la place des fêtes de la ville d’Akonolinga, jusqu’à tard dans la nuit du 5 novembre, a vu prester, la fine crème de ce que le Cameroun compte d’artistes qui parlent avec autorité dans le rythme « bikutsi » : Amazone, Carine Belinga, Amah Pierrot, Messi Ambroise, Mamadou Aï-Jo, Atebass, Tonton Ebogo… Ils ont pour l’ensemble, bénéficié du coup de cœur et de l’implication du Pdg de la Socaepe, Jean Claude Bekolo Mbang.
En marge de l’événement, l’on a assisté à l’ouverture (dans le complexe hôtelier nouvellement construit par le magnat pétrolier du Nyong-et Mfoumou), de la conférence épiscopale provinciale de Yaoundé. Près de neuf prélats dont : Mgr Adalbert Ndzana (Evêque de Mbalmayo et président de la conférence épiscopale de la province ecclésiastique de Yaoundé), Mgr Victor Tonye Bakot, Archevêque métropolitain de Yaoundé qui ont fait le déplacement dudit rendez-vous qui s’achève ce jour, ont dit des messes de bénédiction en direction de Paul Biya et de tous les fils d’Akonolinga.
Dans l’arrondissement d’Endom, le ministre Robert Nkili, bien entouré par une crème d’élites, n’a pas manqué de vocables pour « flatter », « courtiser » ses camarades du Rdpc et tous les fils de la localité de continuer à faire confiance à Paul Biya, l’homme du Renouveau. A Akonolinga, en plus d’avoir offert aux siens, un régal artistique et musical mémorable, Jean Claude Bekolo Mbang qui officiait également comme l’un des vice-présidents de la commission nationale de supervision et par ailleurs, vice-président de la commission départementale en charge de l’encadrement et de l’appui, a défini un cadre qui a permis à toutes les forces politiques et les ressources humaines pertinentes d’exalter les prouesses et les réalisations de l’homme du 6 novembre.
A les croire, le lien séculaire et viscérale que les populations d’Akonolinga ont avec Paul Biya est éternel et absolu. Il doit être préservé pour la sauvegarde de la paix et l’unité nationale. Les chefs traditionnels, ont en ce qui les concerne, invité les membres de l’élite à tordre le cou aux querelles internes, à mettre un terme aux intérêts égoïstes, individuels et perfides, qui conspirent à pourrir le développement à la base des populations. Ils ont parallèlement saisi l’occasion pour lancer un appel au raffermissement des liens, et entonné le chant de ralliement et de l’union des cœurs pour une localité d’Akonolinga qui doit retrouver sa « voie » dans l’unité et le rassemblement.
Un chapelet contennant plusieurs doléances a été également égrené : la création des lycées techniques, la réhabilitation de l’école des métiers, la constructions des structures d’accueil des services décentralisés, la promotion des fils de l’arrondissement à de hautes fonctions ; ce à quoi, il faut ajouter l’ouverture des bretelles routières allant des différents coins périphériques pour les zones urbaines du Ngnong-et- Mfoumou, en vue de permettre une meilleure évacuation des productions agricoles. Akonolinga rêve d’un « biyayisme » new-look, qui va permettre de franchir, pour les futures années, un autre cap de bonne espérance.
Souley ONOHIOLO dans le Nyong-et-Mfoumou
2.- Mbam et Inoubou 1: Mobilisation poussive des militants du Rdpc
Pour la centaine de militants présents le 6 novembre 2012 dans la salle de conférence de la maison du parti de la section Rdpc du Mbam et Inoubou 1, la célébration du trentenaire de l’accession de Paul Biya à la magistrature suprême s’est déroulée sans ambages. Démarrées avec deux heures de retard, avec l’arrivée de la délégation du comité central de ce parti, les différentes allocutions, entrecoupées d’intermèdes de danses traditionnelles, se sont déroulées comme prévu. Et bien entendu, l’assistance a eu droit à son lot de louanges envers le président de la République. Et ce ne sont pas les superlatifs qui manquaient pour soutenir le Prince d’Etoudi. Tous les discoureurs ont étalé leur « indéfectible soutien » au président national du parti des flammes.
C’est en effet « grâce à lui », estiment les orateurs, qu’on parle au Cameroun à l’heure actuelle de liberté d’expression, de démocratie, de promotion de la femme, des réalisations socio-économiques, de paix et stabilité, de santé, d’éducation, etc. En 30 ans, le bilan de Paul Biya, pour ses affidés, est donc plus qu’honorable. Raison d’ailleurs pour laquelle Mme Koung à Bessiké, chef de la délégation du Comité central du Rdpc, a affirmé que « le meilleur reste à venir avec Paul Biya ». Et comme d’habitude, et après la dégustation du gâteau d’anniversaire, la cérémonie s’est achevée par une motion de soutien à « l’homme fort du renouveau », lui demandant en substance de mener à bien ses « grandes réalisations ». En somme, pour les « militants et militantes du Rdpc », tout s’est déroulé comme sur des roulettes.
Mais, il s’en est fallu de peu que la fête soit gâchée. Notamment, en ce qui concerne la mobilisation des membres locaux de ce parti politique. Jusqu’à 13 heures et demie, la salle était encore vide aux deux tiers. Dans les coulisses, on apprendra plus tard que de nombreuses personnes ont été « rapidement recrutées » par téléphone pour venir faire le plein. Et cet état de chose a aussi causé quelques désagréments, puisque c’est en pleine salle que des dizaines de personnes se sont vu offrir un t-shirt estampillé « Joyeux anniversaire à S.E. Paul Biya ». Quelques rixes, heureusement vite maitrisées, ont eu lieu. Quant à l’organisation même de l’évènement, tout n’a pas semblé se dérouler normalement.
Tenez : vers midi, alors qu’on annonçait le démarrage de la cérémonie à cette heure-là, les organisateurs en étaient encore à combler avec du sable la boue dans la cour de la maison du parti ; pourtant, la dernière pluie qui avait causé cela remontait à deux jours. Autre fait inquiétant, c’est l’entretien des groupes de danse qui a semblé poser problème. Selon les confidences d’un membre de groupe de danse, ils étaient « mal entretenus ». On leur aurait promis une enveloppe de 100 000 Fcfa, avec des rafraichissements. « Mais, jusqu’à 13 heures, nous n’avons encore rien reçu. Alors que nous sommes là depuis la matinée », fulminait-il.
Alain NOAH AWANA
Envoyé spécial à Bafia
3.- Sangmélima…: Meva’a Meboutou règle ses comptes
Dans la ville de Sangmélima, l’ex-ministre des Finances, Meva’a Meboutou, auréolé de son titre de chef de la délégation désigné par le comité central a voulu dicter sa loi aux élus locaux, allant jusqu’à vouloir sevrer de parole le maire et premier magistrat de la ville. « On a frôlé le pire ; même le meeting en l’honneur des 30 de Paul Biya au pouvoir, a failli ne pas avoir lieu. Lorsque les festivités démarrent à 15 heures à cause du grand retard né de la lutte des intérêts individuels et des guerres de positionnement et de contrôle du champ politique, affamées et assoiffées, les populations pour avoir longuement attendu, n’avaient plus le cœur à l’événement » explique un président de sous-section Rdpc de la localité.
Et pourtant, on aurait pu éviter l’ambiance maussade et la morosité qui ont émaillé la célébration. Mais une fois de plus, les égos surdimensionnés ont pris le dessus. Profitant de l’absence du Sg des services du Premier ministre, Louis Paul Motaze, absent du pays depuis quelques jours, l’ex-ministre Meva’a Meboutou qui officie comme vice-président de la commission communale des inscriptions sur les listes électorales, n’a pas tenu de réunion préparatoire avec ses camarades locaux ; principalement le maire de Sangmélima, André Noël Essiane, contre qui il nourrit des feux de discordes et d’adversité.
Des informations tirées à bonne source soulignent que c’est à quelques heures du démarrage de la célébration, et ce devant le préfet qui devait mettre les derniers points sur les articulations, que le ministre Meva’a Meboutou a dévoilé l’ordre de passage aux différents acteurs et potentiels orateurs du jour. A sa grande surprise, le maire constate que le magistrat de la ville qu’il est, n’a pas de temps de parole. « J’ai choisi délibérément de ne pas te donner la parole… », aurait répondu l’ex-ministre. Les deux protagonistes se sont livrés à une joute verbale qui a failli dégénérer à une altercation physique. Le ministre a promis qu’il ferait tout en tant responsable des actions politiques dans la localité, pour que le maire ne soit pas réélu. A son tour le premier magistrat de la ville a rétorqué qu’il sera toujours une force de nuisance et un caillou dans la chaussure de l’ex-ministre, tant qu’il continuera de bénéficier du mandat de sa base.
Le préfet joue les négociateurs
Pour calmer les esprits, le préfet du Dja et Lobo, a tenu une assise restreinte dans son cabinet, avec une poignée de négociateurs, parmi les plus représentatifs et crédibles. Les parties belligérantes se sont alors accordées à prendre chacun la parole à son tour. Comme cela s’observe dans les états major et les quartiers généraux du Rdpc, on assiste là à des prémices de la férocité et l’animosité qui vont plomber les opérations de renouvellement et les primaires, à la veille des échéances électorales. Avec la faiblesse et le manque d’ambition que l’on observe dans les rangs de l’opposition, il est connu de tous que lorsqu’on réussit dans certaines circonscriptions à passer le cap des primaires au sein du Rdpc, on est presque sur d’être élu in fine, maire ou député. D’où, le combat à mort qui s’observe dans les préliminaires.
A travers l’adversité de l’ex-ministre contre le maire de Sangmélima, se lit, son intention de démanteler et de freiner dans la course au titre, ceux des camarades du Rdpc, qui vouent un culte au Sg du Premier ministre. En l’absence de ce dernier, Meva’a Meboutou a voulu envoyer un message ; le destinataire est bien connu. Selon certaines sources, il est attendu que l’ex-ministre, en plus de placer ses « pions » et ceux qui lui assurent un ticket pour la députation, ne cache pas ses intentions de prendre les choses en main et d’avoir le contrôle du parti à Sangmélima.
Souley ONOHIOLO