Pour
le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie
(Manidem) qui vient d’adresser une requête au locataire d’Etoudi, « une
telle visite en pleine période électorale aurait des allures d’un coup
de pouce inespéré aux candidats du Rdpc».
Elle date du 9 septembre 2013. De la requête qui porte l’estampille
de son bureau politique, à propos de la pose de la première pierre du
deuxième pont sur le Wouri, transpire la désapprobation du Mouvement
africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), quant
à la visite, plusieurs fois annoncée et maintes fois repoussée, de Paul
Biya à Douala. En cette veille des échéances locales du 30 septembre
prochain, le parti d’Abanda Kpama motive sa posture en se fondant « sur
l’inopportunité d’une telle démarche partisane criarde». Plus loin, la
requête indique la venue de Paul Biya à Douala dans ce cadre-là mettrait
l’homme-lion « en porte en faux, avec la Constitution de notre pays qui
fait de la fonction de chef d’Etat, une fonction au dessus des
chapelles politiques».
Anicet Ekane et Valentin Dongmo Fils signataires de la requête concernée au nom du bureau politique du Manidem, affirment que des « informations à notre possession font état de votre venue très prochaine dans la ville de Douala pour la cérémonie de la pose de la première pierre de cet important ouvrage ». Et d’arguer qu’une « telle visite en pleine période électorale aurait des allures d’un coup de pouce inespéré aux candidats du Rdpc ». Déclarant par ailleurs se joindre à « l’ensemble des populations du Kamerun pour apprécier les efforts des pouvoirs publics visant à doter enfin la ville de Douala d’un deuxième pont sur le Wouri», en plus, soutient ce parti politique « ces derniers ne manqueront pas d’en faire un argument de campagne».
Plusieurs fois annoncée, la cérémonie de pose de la première pierre du deuxième pont sur le Wouri a été reportée. Pour des raisons inavouées. Tandis que sur le terrain, la première tribune construite pour abriter les officiels et qui aurait coûté pas moins de 30 millions Fcfa, selon des sources dignes de foi, a été détruite, cédant la place à une seconde qui, progressivement prend forme. Entre des discours les uns contredisant les autres, la population de la cité économique qui ne sait plus à quel saint se vouer, scrute désespérément le ciel. Pendant ce temps, la Communauté urbaine de Douala joue la carte de l’apaisement. A en croire le délégué Fritz Ntonè Ntonè, l’entreprise devant réaliser l’ouvrage est en train d’effectuer les sondages sous l’eau. Et « les manœuvres techniques des travaux sont en cours. Les travaux du deuxième pont ont déjà commencé, insiste le délégué du gouvernement. En ce sens que, là où les piliers des ponts seront, les travaux sont en cours pour faire les sondages», soutient-il.
La réalisation du deuxième pont sur le fleuve Wouri annoncée pour durer 36 mois va coûter environ 100 milliards Fcfa. Cet ouvrage très attendu par la population est co-financé par l’Agence française de développement et le Cameroun. C’est l’entreprise Sogea-Satom qui le réalisera.