28 ans du RDPC: atouts et faiblesses d’un parti
DOUALA - 24 MARS 2013
© ARMAND-RODOLPHE DJALEU | Cameroon-Info.Net
On célèbre ce dimanche le 28ème anniversaire de ce parti, Ntanhobong Ntomseh Gemoh, sécrétaire National pour les affaires politiques au Parti National pour le travail et le développement, (PNTD), surfe ici sur les atouts et les faiblesses du RDPC.
Première force politique au Cameroun, le RDPC selon Ntanhobong N. Gemoh, bénéficie de quatre atouts majeurs. Pour cet homme politique : « le RDPC est une excroissance de l’administration. Tout le personnel administratif, tous ministres confondus est entièrement à sa dévotion. Au nombre de militants que constituent les fonctionnaires, vient se greffer le prestige dont bénéficient ceux-ci auprès de la population ». Comme deuxième atout, le secrétaire du PNTD parle du pouvoir financier. D’après ce dernier : « le RDPC jouit du budget de l’Etat, tout comme de son matériel, pour mener les campagnes électorales. La radio et la télévision de l’Etat son entièrement à sa dévotion tant en période électorale qu’en dehors de celle-ci ». Troisième atout ajoute celui-ci, « le RDPC jouit d’une implantation territoriale sans comparaison aucune avec celle des autres partis politiques. Il totalise des structures dans la totalité des hameaux du Cameroun. Ce qui lui procure un avantage considérable par rapport à ses concurrents ». Et comme quatrième atout il parle de la longévité : « le RDPC est le parti qui bénéficie de la plus grande longévité au Cameroun. Il fonctionne en effet sans interruption, depuis 55 ans. Il surpasse ainsi très largement l’Union des Populations du Cameroun, UPC, qui ne jouit que d’un fonctionnement de 33 ans ».
Handicaps
Dans le même temps, poursuit l’homme politique, le RDPC traîne, à l’heure actuelle, deux gros handicaps. Le premier, c’est un parti des corrompus. « La corruption et le RDPC, sont devenus au fil du temps, pratiquement les deux faces d’une même médaille. L’un ne se conçoit pas pratiquement sans l’autre. Le nombre de ses dirigeants qui se retrouvent en prison, à ce jour, est impressionnant ». Second handicap pour terminer, l’absence d’idéologie. « Ce parti ne dispose d’aucun discours à délivrer sur la population. Or, ce discours est d’autant plus inapproprié et inadapté que le Cameroun ne connaît aucune menace de guerre civile, et, bien mieux, n’en a, auparavant, jamais connue. L’époque du maquis était une guerre menée contre l’occupant colonial, et non entre les Camerounais, comme on l’a vu avec le Biafra au Nigeria, il y a quelques années, ou, tout récemment au Rwanda. Pour tout dire c’est un discours hors sujet ».
RDPC: voici la genèse
Voici l’histoire d’un parti politique qui gère le Cameroun depuis plus de 50 ans maintenant.
Le rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti politique le plus important, à ce jour au Cameroun, a vu le jour bien avant l’avènement de la démocratie en 1991. Le commun des Camerounais estime qu’il est né au mois de mars 1985 à Bamenda. Mais dès lors qu’il est stipulé dans l’article 1 de ses statuts que : « le parti de l’union national Camerounais, UNC, devient le rassemblement démocratique du peuple camerounais ». Le RDPC n’est que la nouvelle l’appellation de L’UNC.
En vérité le RDPC est né en 1958, à Garoua. Il s’appelait d’abord l’union camerounaise UC. Il est né à la suite de l’accession d’Ahmadou Ahidjo au pouvoir comme premier ministre du Cameroun, en remplacement d’André Marie Mbida le 18 mars 1958. Il s’agissait pour Ahmadou Ahidjo, de se doter d’une formation politique destinée à soutenir son pouvoir. Pour ce faire, il a entrepris de transformer en parti politique le groupe parlementaire auquel il appartenait à l’Assemblée Législative du Cameroun, (ALCAM). En 1966, le 1er septembre, L’UC est à son tour transformé en UNC, (Union Nationale Camerounais) par l’absorption pure et simple des autres formations politiques qui étaient restées tant bien que mal en vie.
La suite, le 24 mars 1985, à l’issue d’un congrès de l’UNC, il a été décidé la transformation du nom de ce parti politique resté seul autorisé à se manifester sur la scène politique nationale depuis dix-neuf années, en Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. Le nom originel proposé avait été Rassemblement du Peuple Camerounais (RPC), sans doute par imitation à Charles de Gaulle qui avait créé au lendemain de la deuxième Guerre mondiale, le RPF, Rassemblement du Peuple Français. Malheureusement, mal en à pris le géniteur de ce nom, il s’est trouvé qu’à Paris depuis l’avènement de François Mitterrand au pouvoir le 10 mai 1981, et la possibilité qui avait ainsi été accordée aux Africains de désormais se manifester politiquement sur le sol Français, un Camerounais, exilé politique de son état, du nom de Um, animait une petite formation politique qu’il avait dénommée également, Rassemblement du Peuple Camerounais. Un fois au courant de cette coïncidence, afin de ne pas créer de confusion, les congressistes de Bamenda ont choisi d’adjoindre le qualificatif, démocratique, à leur projet d’appellation. C’est de cette manière que le troisième nom de l’Union Camerounais, UC a vu le jour : le RDPC.
ARMAND-RODOLPHE DJALEU
© ARMAND-RODOLPHE DJALEU | Cameroon-Info.Net
On célèbre ce dimanche le 28ème anniversaire de ce parti, Ntanhobong Ntomseh Gemoh, sécrétaire National pour les affaires politiques au Parti National pour le travail et le développement, (PNTD), surfe ici sur les atouts et les faiblesses du RDPC.
Première force politique au Cameroun, le RDPC selon Ntanhobong N. Gemoh, bénéficie de quatre atouts majeurs. Pour cet homme politique : « le RDPC est une excroissance de l’administration. Tout le personnel administratif, tous ministres confondus est entièrement à sa dévotion. Au nombre de militants que constituent les fonctionnaires, vient se greffer le prestige dont bénéficient ceux-ci auprès de la population ». Comme deuxième atout, le secrétaire du PNTD parle du pouvoir financier. D’après ce dernier : « le RDPC jouit du budget de l’Etat, tout comme de son matériel, pour mener les campagnes électorales. La radio et la télévision de l’Etat son entièrement à sa dévotion tant en période électorale qu’en dehors de celle-ci ». Troisième atout ajoute celui-ci, « le RDPC jouit d’une implantation territoriale sans comparaison aucune avec celle des autres partis politiques. Il totalise des structures dans la totalité des hameaux du Cameroun. Ce qui lui procure un avantage considérable par rapport à ses concurrents ». Et comme quatrième atout il parle de la longévité : « le RDPC est le parti qui bénéficie de la plus grande longévité au Cameroun. Il fonctionne en effet sans interruption, depuis 55 ans. Il surpasse ainsi très largement l’Union des Populations du Cameroun, UPC, qui ne jouit que d’un fonctionnement de 33 ans ».
Handicaps
Dans le même temps, poursuit l’homme politique, le RDPC traîne, à l’heure actuelle, deux gros handicaps. Le premier, c’est un parti des corrompus. « La corruption et le RDPC, sont devenus au fil du temps, pratiquement les deux faces d’une même médaille. L’un ne se conçoit pas pratiquement sans l’autre. Le nombre de ses dirigeants qui se retrouvent en prison, à ce jour, est impressionnant ». Second handicap pour terminer, l’absence d’idéologie. « Ce parti ne dispose d’aucun discours à délivrer sur la population. Or, ce discours est d’autant plus inapproprié et inadapté que le Cameroun ne connaît aucune menace de guerre civile, et, bien mieux, n’en a, auparavant, jamais connue. L’époque du maquis était une guerre menée contre l’occupant colonial, et non entre les Camerounais, comme on l’a vu avec le Biafra au Nigeria, il y a quelques années, ou, tout récemment au Rwanda. Pour tout dire c’est un discours hors sujet ».
RDPC: voici la genèse
Voici l’histoire d’un parti politique qui gère le Cameroun depuis plus de 50 ans maintenant.
Le rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti politique le plus important, à ce jour au Cameroun, a vu le jour bien avant l’avènement de la démocratie en 1991. Le commun des Camerounais estime qu’il est né au mois de mars 1985 à Bamenda. Mais dès lors qu’il est stipulé dans l’article 1 de ses statuts que : « le parti de l’union national Camerounais, UNC, devient le rassemblement démocratique du peuple camerounais ». Le RDPC n’est que la nouvelle l’appellation de L’UNC.
En vérité le RDPC est né en 1958, à Garoua. Il s’appelait d’abord l’union camerounaise UC. Il est né à la suite de l’accession d’Ahmadou Ahidjo au pouvoir comme premier ministre du Cameroun, en remplacement d’André Marie Mbida le 18 mars 1958. Il s’agissait pour Ahmadou Ahidjo, de se doter d’une formation politique destinée à soutenir son pouvoir. Pour ce faire, il a entrepris de transformer en parti politique le groupe parlementaire auquel il appartenait à l’Assemblée Législative du Cameroun, (ALCAM). En 1966, le 1er septembre, L’UC est à son tour transformé en UNC, (Union Nationale Camerounais) par l’absorption pure et simple des autres formations politiques qui étaient restées tant bien que mal en vie.
La suite, le 24 mars 1985, à l’issue d’un congrès de l’UNC, il a été décidé la transformation du nom de ce parti politique resté seul autorisé à se manifester sur la scène politique nationale depuis dix-neuf années, en Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. Le nom originel proposé avait été Rassemblement du Peuple Camerounais (RPC), sans doute par imitation à Charles de Gaulle qui avait créé au lendemain de la deuxième Guerre mondiale, le RPF, Rassemblement du Peuple Français. Malheureusement, mal en à pris le géniteur de ce nom, il s’est trouvé qu’à Paris depuis l’avènement de François Mitterrand au pouvoir le 10 mai 1981, et la possibilité qui avait ainsi été accordée aux Africains de désormais se manifester politiquement sur le sol Français, un Camerounais, exilé politique de son état, du nom de Um, animait une petite formation politique qu’il avait dénommée également, Rassemblement du Peuple Camerounais. Un fois au courant de cette coïncidence, afin de ne pas créer de confusion, les congressistes de Bamenda ont choisi d’adjoindre le qualificatif, démocratique, à leur projet d’appellation. C’est de cette manière que le troisième nom de l’Union Camerounais, UC a vu le jour : le RDPC.
ARMAND-RODOLPHE DJALEU