Un avion spécial des Forces armées est parti de Maroua mercredi 16 septembre 2014 avec à son bord 24 personnes interpellées dans les villages camerounais frontaliers du Nigéria où les actions d’insécurité grandissante sont légion depuis plusieurs mois et qu’on fait porter à tort ou à raison à la secte islamique Boko Haram qui sévit dans le Nord du Nigéria par des exactions terroristes. Le Cameroun qui était jusqu’ici indifférent de cette insécurité qui secoue son voisin, a vu progressivement s’irriguer des actes violents dans sa dorsale frontière avec le Nord du Nigéria.
Ce qui a conduit à des tueries, des enlèvements d’étrangers et même des Camerounais ainsi que plusieurs rançons. Toute chose qui n’a pas mis fin à ces opérations terroristes malgré qu’à chaque fin de négociation il se susurre une paix des braves. En outre les auteurs y ont vu une source importante de financement, les rançons allant chercher à plusieurs milliards Fcfa. Paul Biya, le président de la République du Cameroun longtemps accusé de laxisme par son homologue nigérian, ce qui favorisait le territoire camerounais de servir à cette bande armée de base arrière, a fini par déclarer la guerre aux Boko Haram (camerounais et nigérian).
Depuis lors le Chef de l’Etat a multiplié les mesures aussi bien efficaces qu’inefficaces. Au regard des pertes que le Cameroun continue d’enregistrer dans cette guerre asymétrique pour les uns et symétrique pour les autres. C’est dans ce déploiement que progressivement les forces armées camerounaises ont commencé à renverser la tendance. Au point de ramener une certaine assurance au sein des populations. La preuve, des populations nigérianes qui sont parties à près de 20 000 de leurs pays pour venir trouver refuge au Cameroun où elles bénéficient d’une situation plus apaisante.
Dans ce dispositif de sécurité, le Cameroun a surtout renforcé son renseignement aussi bien militaire que policier. C’est le fruit de ces services de renseignements que près de 25 personnes présumées appartenant à Boko Haram ou à ces groupuscules qui ont trouvé terrain fertile pour poser des actes de banditisme transfrontalier sous le label de la bande terroriste de la secte islamiste qui sévit au Nigéria.
Depuis hier, ces derniers sont en exploitation au Secrétariat d’Etat à al Défense (Sed). Les premières informations font état de ce que ces personnes qui ont été interpellées au regard de leurs attitudes suspectes et de par leur instabilité qui les conduisait aussi bien au Nigéria dans le bastion de Boko Haram qu’au Cameroun dans la région de l’Extrême-Nord, sont de plusieurs nationalités des pays frontaliers au Cameroun.
Evidemment, ils nient tous appartenir à la secte Boko Haram. Mais il reste que plusieurs sont sans emploi et ne justifient toujours pas leur instabilité qui les conduit aussi bien au Cameroun qu’au Nigéria si ce n’est la recherche d’un mieux être. Cette exploitation aurait connu un coup d’arrêt du fait que certains ne parlent aucune langue officielle (entre le français et l’anglais), mais s’exprime en langue maternelle de leur pays d’origine.
Au stade actuel, difficile de dire si ce sont les membres de la secte Boko Haram où bien des personnes qui sont venues se faire enrôler dans cette bande armée ou alors pour rejoindre les groupuscules qui font dans le banditisme transfrontalier avec les rapt qu’on dit avoir rapporté beaucoup d’argent à ce Boko Haram Cameroun qui serait une excroissance des coupeurs de route dont on sait être soutenus par des chefs traditionnels et les certaines élites. Surtout qu’on susurre qu’ils ont trouvé un bon filon de reconversion en brouillant les pistes.