L’assassin de Marie Thérèse Ngoh Badjeck a été condamné ce 18 septembre 2012 par le tribunal de grande instance du Wouri.
Le délibéré de l’affaire Dubuisson, renvoyé a plusieurs reprises pour
non constitution légale du tribunal, a finalement été rendu hier.
Jacques Dubuisson, le mari de Thérèse Ngoh Badjeck épouse Dubuisson a
été reconnu coupable d’assassinat et de port illégal d’armes à feu.
Selon le tribunal, sur le coup de la colère, le sexagénaire d’origine
française a assassiné à bout portant sa femme à son domicile. Et en
présence de son fils Joseph Dubuisson. Il a été condamné à purger une
peine d’emprisonnement ferme de 20 ans, et à payer à la famille de la
défunte, constituée partie civile dans cette affaire, la somme de 30
millions de francs Cfa au titre des dommages et intérêts.
Dans la suite de la sentence très attendue par le public, venu
nombreux pour apprécier ce verdict, Jacques Dubuisson a été condamné à
payer au tribunal la somme de 65000 francs Cfa. D’après le juge Kenmoe,
président de la collégialité qui rendait ce délibéré, l’accusé a
bénéficié des circonstances atténuantes pendant la prise de la décision
finale. Le Tribunal de grande instance du Wouri s’est par ailleurs
déclaré incompétent pour ordonner la restitution des effets de Marie
Thérèse Dubuisson née Ngo Badjeck à sa famille.
Condamnation à vie
Bien avant ce jugement, le ministère public dans son réquisitoire final
avait reconnu coupable l’accusé Jacques Dubuisson coupable de crime avec
préméditation et de détention illégale d’armes à feu. Il avait alors
compte tenu du crime crapuleux commis, demandé que l’on condamne
l’accusé à vie. Et, à verser au titre de dommages et intérêts la somme
de 300.000.000 de francs Cfa à la famille. Après étude des pièces à
conviction produites au dossier pendant les débats, et après
appréciation des arguments avancés par les deux parties durant la
plaidoirie, le Tribunal de grande instance du Wouri qui siégeait en
matière criminelle, a pris les décisions susmentionnées. Le verdict
rendu ce 18 septembre 2012 vient mettre fin à cette affaire de mœurs
qui a fait bouger toute la capitale économique du Cameroun.
D’après un membre de la famille peu satisfaite de cette décision de justice, le montant des dommages et intérêts que Jacques Dubuisson va verser à la famille est insignifiant. « 20 ans d’emprisonnement ferme c’est pas mal. C’est un sexagénaire et je pense qu’il va payer pour ce qu’il a fait à ma sœur cadette. Ce que je déplore, c’est le montant des dommages et intérêts. Pour une femme qui gagnait près de deux millions de francs cfa par mois, les 30 millions francs Cfa de dommages accordés par le tribunal sont insignifiants » Commente un proche de la famille Badjeck après l’audience.
Il faut dire que depuis le début de cette affaire, Jacques Dubuisson
est poursuivi pour meurtre et port illégal d’arme à feu par le
ministère public. En fait, après l’assassinat de sa femme, la police a
saisi 8 armes à feu donc une de calibre douze, qui a permis de
commettre le crime, au domicile Dubuisson.
Selon des informations, celui-ci après la dispute avec sa femme dans la
nuit du 29 au 30 décembre 2010 est allé chercher dans la chambre une
arme, qu’il avait pris la peine quelques minutes plus tôt de charger.
Et, a abattu froidement sa femme, sous le regard impuissant de son fils,
Joseph Dubuisson, aujourd’hui âgé de 13 ans.
Après son forfait apprend-on, Jaques Dubuisson a tenté de se suicider en
tirant un second coup de feu sous la tempe. Malheureusement pour
lui, ce coup ne lui sera pas fatal. Les plombs de la balle tirée lui
arracheront plutôt la chair au niveau de la mâchoire et de la joue.
C’est après de longs mois de soins intensifs à l’hôpital général de
Douala, qu’il retrouvera la santé.
Pendant les débats, il a plaidé non coupable et a déclaré qu’il aimait beaucoup sa femme. «Il avait également financé sa scolarisation, a-t-il laissé entendre. Après avoir entendu le prévenu et l'accusation, les ayants droits de Marie Thérèse Badjeck, l'épouse assassinée dans la nuit du 29 au 30 décembre 2010, le ministère public a déclaré l'époux coupable du meurtre avec préméditation de son épouse.
Diverses raisons ont motivé cette décision.
D’abord, l'hésitation du français qui a présenté trois versions
différentes de son alibi devant la barre. Ensuite le témoignage à charge
de son fils Jacques Joseph Ajopé Dubuisson. Et en fin la réparation de
l'arme du crime qui était défectueux avant le jour du meurtre. La
confiscation des actes d'état civil de sa femme et de son fils, gardés
au consulat de France avant le meurtre, a également été relevée.
Pour l’un des avocats de la partie civile, «l’incident du 29 au 30 décembre n’était qu’un alibi. Tout était déjà programmé».