16 avril 2012-16 avril 2014 : Déjà deux ans que Marafa Hamidou Yaya est incarcéré :: CAMEROON

Cameroun - 16 avril 2012-16  avril 2014 : Déjà deux ans que Marafa Hamidou Yaya est incarcéré ::CameroonL’ex-ministre d’Etat, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), mis aux arrêts depuis le 16 avril 2012, est présenté par une grande partie de l’opinion camerounaise, comme un prisonnier politique, victime de ses ambitions présidentielles. Pour d’autres, le natif de Bibemi, à Garoua, dans le nord du Cameroun, est un homme plutôt peu recommandable, qui a traîné dans la boue, un régime qu’il a non seulement servi, mais aussi, au sein duquel, il est apparu comme un puissant levier. 

Car,  pendant vingt (20) ans, il y aura été tour à tour secrétaire d’Etat aux finances ; conseiller spécial de M. Paul Biya, secrétaire général à la présidence de la république, enfin, ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

Les raisons de la déchirure

C’est à travers ses lettres, que le membre du bureau politique du Rdpc, révèlera, les raisons de sa déchirure avec le système en place. Dans ses sorties épistolaires, il osera s’attaquer frontalement au président Biya. Dénonçant pèle mêle, la longévité au pouvoir de l’inamovible chef d’Etat camerounais. Avec la même verve, il enfonce le clou et fustige la mauvaise gouvernance et les pratiques de corruption qui ont court aussi bien au sein du sérail, que de la société camerounaise. 

Voici ce qu’écrit Marafa sur l’alternance au pouvoir dans sa première correspondance à Paul Biya après l’élection présidentielle de 2004,  « ce septennat devrait être le dernier pour vous » souligne-t-il.  Et, de poursuivre dans sa seconde lettre, « je suis porteur d’un projet mettant en avant les exigences de paix et de justice permettant de bâtir une société de confiance ». 

Autre révélations, le prince de Garoua, sort de sa réserve et jette l’opprobre, sur certains membres du gouvernement. A titre d’exemple, Issa Tchiroma Bakary actuel ministre de la Communication, et ministre des Transports à l’époque des faits, et Jean Foumane Akame, proches de M. Paul Biya, sont accusés par Marafa, d’avoir perçu des pots-de-vin, s’élevant à plusieurs milliards de Fcfa. Ces sommes importantes selon l’ancien Minatd, sont  versées par Transnet, une société Sud-Africaine chargée de la maintenance des avions de la Cameroon Airlines. L’entreprise Sud-africaine était accusée de négligence dans le crash d’un avion Camair en 1995. Si ses nombreuses sorties épistolaires font de lui un ange auprès de l’homme de la rue, qui se délectent des « révélations » fournies par un ancien cadre du régime, pour ses camarades du Rdpc, le parti au pouvoir, Marafa est devenu l’ennemi public à abattre, un véritable démon, qui met sur la place publique, les secrets d’Etat. 

Le procès le plus retentissant de  l’opération « épervier »

Marafa Hamidou Yaya, est arrêté le 16 avril 2012. Cinq (5) mois plus tard, le 22 septembre son co-accusé, Yves Michel Fotso,  fils de Fotso Victor, puissant homme d’affaires de Bandjoun, et lui sont condamnés à 25 ans de prison, pour détournement de fonds. 

Cette affaire, connait un retentissement médiatique, que seul peut lui envier le procès de Pius Njawé et Célestin Monga en 1990. Ses compatriotes sont en effet, curieux de savoir ce que, dira devant la barre,  ce prisonnier qui tance M. Paul Biya dans les médias. A Chaque audience, les compatriotes de Marafa sont plus nombreux avec des slogans « président Marafa, Président Marafa… » Scandés en chœur par des centaines de partisans, tenus à l’écart par la police camerounaise. 

16 avril 2012-16 avril 2014, deux années se sont écoulées, le prisonnier du Sed, n’a pas encore perdu sa langue. Il a récemment accusé les autorités d’avoir planifié la mort de sa secrétaire particulière Christine Soppo Mbango. Avec la création aux Etats-Unis, du comité de soutien des amis de Marafa Hamidou Yaya, et les rapports des organisations internationales, qui le présentent comme un prisonnier politique, tout laisse croire  que l’affaire Marafa pourrait connaître des rebondissements. 

© Camer.be : Armand Ougock


16/04/2014
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