139… les derniers prédateurs: Les acteurs interpellent les organismes compétents

Yaoundé, 26 mars 2013
© Jeannette Éliane Tchamgoué | Cameroon-Info.Net

Une conférence de presse a été organisée ce 26 mars à Yaoundé par le Collectif des acteurs de ce film, pour dénoncer l’enlèvement de Richard Djimeli Fouofié.


Acteurs du Film "139"
Photo: © Eliane N. T.


« Nous détenons les pièces du complot contre la paix à E12. Lâcher prise ? Bastos ne payera pas. Ni Njawe ni l’ADDEC, ni les étrangers ne sauveront le Bamiléké Fouofié Djimeli, le sale Bangam. Patientons, les vagues vont et reviennent». Ceci est la dernière menace anonyme que les acteurs du film 193… les derniers prédateurs ont reçue, en date du 26 mars 2013 par le numéro 77932606. Pour éclairer les lanternes : E12 fait allusion au numéro de chambre de Richard et Bastos ferait allusion à la conférence de presse que le Collectif des acteurs de ce film ont tenue ce 26 mars au quartier Bastos. « Samedi dernier, la chambre de Richard Djimeli a été cambriolée et jusqu’aujourd’hui, on n'a pas de ses nouvelles.

On s’inquiète beaucoup pour lui et pour nous-mêmes également, parce que jusqu’à ce matin les messages continuent à arriver. Nous avons saisi le REDHAC (le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale) qui nous mandate de continuer à nous plaindre où on pourra. Et demandons au Gouvernement camerounais de nous protéger et de tout faire pour retrouver Fouofié Djimeli», explique Boris Talom, un acteur du film. Avant d’ajouter: « nous avons saisi la Police Judiciaire, qui a ouvert une enquête là-dessus. Avant sa disparition, M. Fouofié avait déjà porté plainte contre inconnu. Après le cambriolage de sa chambre et sa disparition, nous avons également introduit une plainte à la Police Judiciaire». Cette situation préoccupe également le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale, qui a lancé un appel urgent au Gouvernement camerounais. Le REDHAC s’insurge contre les menaces proférées à l’endroit de ces défenseurs des droits de l’homme, demande au Commissaire Pierre Ntih de mettre tout en œuvre afin que M. Richard Fouofié Djimeli soit libéré. Aussi le REDHAC tient pour responsables les autorités camerounaises devant les juridictions nationales, régionales et internationales afin de répondre de la sécurité de M. Djimeli Fouofié et des autres ; et demande à la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), au Conseil des Nations Unies d’intervenir urgemment auprès des autorités camerounaises afin d’assurer la sécurité de M. Richard Fouofié Djimeli et de tous les défenseurs victimes du harcèlement policier. En plus de cet appel, Jacobin Yarro lance également un cri de cœur : « Je voudrais préciser que nous n’allons en guerre contre personne, ni les pouvoirs publics, ni ces gens tapis dans l’ombre. C’est un cri du cœur que personnellement je lance.

J’ai 60 ans aujourd’hui et 45 ans dans le cinéma, je n’ai pas d’appartenance politique. Et je n’ai jamais voulu jouer dans un projet qui avait une quelconque odeur de déstabilisation. Alors je demande à ces personnes, quelle que soit leurs intentions, de nous rendre Richard». Pour Alain Bomo Bomo, acteur, ces menaces ne vont pas les empêcher de continuer dans la diffusion du film. «Pour dire vrai, je suis déboussolé et cela fait peur car s’ils ont commencé par Djimeli pourquoi pas nous ? Mais nous n’allons pas nous arrêter parce qu’on subit des menaces. Le film suivra son cours tel que toute la production l’a défini. Alors avec ou sans Djimeli, nous allons continuer le travail parce qu’il y a de l’argent engagé. Que les gens s’ôtent l’idée qu’on nous a donné de l’argent pour tourner ce film. Tous, nous avons participé à ce film. Nous y avons mis notre argent», martèle Alain Bomo Bomo.



26/03/2013
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