Yaoundé: Un commissariat de sécurité publique à Mimboman

Yaoundé, 21 Janvier 2013
© André T. Essomé Essomé | L'Actu

C'est l'urgence suite aux découvertes macabres en série de corps dans ce quartier du 4ème arrondissement en début de ce mois de janvier.

Vendredi 18 janvier 2013, le soleil crépusculaire ? ses derniers rayons donnant au paysage une lueur brune.

Sur la route en terre d'environ deux kilomètres partant du Terminus Mimboman à Mimboman école, la route est presque déserte. Le lycée a déjà fermé ses portes. Mais sur la cour externe, huit adolescents jouant au football, entretiennent encore la vie en ce lieu.

Ce quartier qu'il convient d'appelé village est comme frappé par un deuil. Sur une véranda, quelques hommes jouent au ludo et dans un hangar, de jeunes garçons causent bassement, presque désespérés. C'est qu’ici, depuis ce début du mois de janvier 2013, le spectre des découvertes macabres des corps de jeunes filles en décomposition, violées et mutilés plane. C'est la psychose totale. Certains parlent même de traumatisme pour la population. «On a peur parce qu'on ne sait pas à quoi on s'attend. On ne sait pas qui est qui, on se méfie de tout le monde», fait savoir une lycéenne. «La semaine passée, une fille a été violée. On l'a amenée dans une veille maison, on l'a injectée avec un produit et on l'a violée. Elle a déclaré que quand on entrait avec elle, il y avait un corps dans la maison. Quand elle s'est réveillée, elle n'a plus vu le corps Elle n'a non plus revu les gars qui l'ont violée. Quand elle est sortie, elle est allée tombée en route. Les gens l'ont récupérée. C'est à l'hôpital qu'elle relatait ces faits-là après son réveil», relate une opératrice de call box apeurée.

Malgré le fait que les forces de l'ordre ont entrepris de sillonner le quartier à partir de 21h chaque soir, on ne sait plus où mettre la tête ni à quel sain se vouer. Le plus traumatisant pour les populations. C’est que de toutes les victimes, aucune n'a été identifiée comme appartenant au quartier Mimboman. A dire que ces filles sont enlevées ailleurs, violées, tuées dépouillées de certains organes vitaux et déposées à Mimboman.

«Les dispositions ont déjà été prises. C'est depuis longtemps que nous voulons un commissariat ici à Mimboman. Dernièrement, il parait que l'ancien ministre des Sports, Augustin Thierry Edzoa, est venu ici avec le commissaire montrer le local qui va abriter ce commissariat. C'est le commissariat de XVlème qui est à Nkolmesseng qui devait venir ici. A l'époque, quand on devait l'amener ici, on n'a pas eu de local. Mais cette fois-ci, les autorités sont en train de prendre des dispositions. Nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Avec tous ces dépôts qui se passent ce n'est pas tellement bon. On ne tue pas ces filles ici à Mimboman. On vient seulement déposer ces corps-là ici. Donc, ça devient leur dépotoir. Nous sommes très inquiets par rapport à tous ces actes», indique Jean-Marie Akoa, chef du bloc III de Mimboman II.


21/01/2013
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