yaoundé n'a pas le cœur à la fête

yaoundé n'a pas le cœur à la fête
(20 minutes 20/05/2010)


Afrique Après le Sénégal et le Togo, le Cameroun célèbre l'indépendance.
A Yaoundé, le cinquantenaire de l'indépendance du Cameroun, célébré aujourd'hui, ne soulève pas un grand enthousiasme. Des banderoles vantant «la paix et la prospérité» ont été suspendues dans les rues et une conférence internationale au casting disparate, comprenant Michel Rocard et Alain Juppé, s'est tenue jusqu'à hier. «J'ai l'impression que les autorités font ça seulement pour l'opinion internationale. Ç'aurait pu être l'occasion de faire un bilan sans complaisance, mais il n'y en a pas eu», affirme Pius Njawé, du quotidien indépendant Le Messager.

« Je ne me sens pas concerné »
Le président Paul Biya s'est fendu d'un discours, évoquant «des tâtonnements» et «des erreurs» au cours des cinquante dernières années. «Mais pouvait-il en être autrement ? […] Nous avons fait de notre mieux.» La population, qui trouve à peine de quoi vivre, oscille entre indifférence et amertume. Joseph Grégoire Samnick, 53 ans, vend des billets de loterie pour 25 000 FCFA (38€) par mois. « Je ne me sens pas concerné. Rien n'est fait pour nous.» Il est membre depuis vingt ans du parti UPC, qui a lutté pour l'indépendance. «C'est ma seule fierté, dit-il. Les anciens de l'UPC seront à la fête nationale. Vous allez voir leur état. Ils espéraient beaucoup. Et aujourd'hui, c'est le désespoir. Moi, on ne m'a jamais donné ma chance.»

De notre envoyée spéciale au Cameroun, Faustine Vincent

Créé le 20.05.10 à 07h19 -- Mis à jour le 20.05.10 à 07h19

 

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20/05/2010
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