Yaoundé: Enoh Meyomesse devant le tribunal militaire

YAOUNDÉ - 02 Avril 2012
© Boris Bertolt | Mutations

L'homme politique a été auditionné sur les faits de complicité de vol aggravé, recel et trafic d'or.

C'est un homme affaibli par plusieurs années de lutte politique, qui croupit depuis le 19 novembre 2011 dans le pénitencier de Kondengui. Quatre mois après son incarcération, Enoh Meyomesse, président de l'association des écrivains, est passé le 21 mars 2012 devant le magistrat Mpondo, juge d'instruction au tribunal militaire de Yaoundé. De 11heures à 16 heures, il a été auditionné sur le seul chef d'inculpation pour lequel il est retenu jusqu'à ce jour, à savoir «la complicité de vol aggravé, recel aggravé et trafic d'or», les chefs de «tentative de coup d'Etat et d'atteinte à la sécurité de l'Etat» ayant été abandonnés, d'après son avocat, Me Mbuny.

Depuis le 22 novembre 2011, en effet, Enow Meyomesse a été tour à tour accusé de tentative de coup d'Etat, de braquage à mains armées, l'arsenal ayant été présenté aux medias sous surveillance vidéographique de la gendarmerie, d'association de malfaiteurs, de vol aggravé, de trafic de minerais, de recel aggravé, et de trafic d'or. Sur ce dernier chef d'inculpation, Me Mbuny souligne que jusqu’'ici, «le juge d'instruction n'a pas encore d'éléments qui attestent de la présence d'Enow Meyomesse à Bertoua. Même la partie plaignante, relève-t-il, n'a pas indiqué qu'il se trouvait à Bertoua. Ils veulent maintenant démontrer qu'il a envoyé des gens commettre l'acte». Jean Takougang, un proche d'Enow Meyomesse, affirme quant à lui qu'Enow lui a confié au sortir du cabinet du juge d'instruction que «les procès verbaux de Bertoua avaient été falsifiés et qu'il ne les reconnaissait plus».

Progressivement, les charges contre Enow Meyomesse s'écroulent alors que le ministre de la Communication, Issa Tchiroma, l'avait déjà jugé coupable. Le 15 janvier 2012 en effet, Issa Tchiroma claironnait sur les ondes de Rfi qu’Enow savait ce qu'il avait fait. «Il a commandité un braquage à l'occasion duquel on a arraché un kilo d'or dans l'Est. Comme il en était le commanditaire, accusait le Mincom, il a pris cet or. Il est parti à Singapour. Eh bien, à son arrivée, on lui a mis la main dessus. Et puis voilà. Aujourd'hui, il est entre les mains de nos tribunaux. Est-ce qu'on a besoin de le torturer, dès lors que les faits sont évidents? C'est un braquage qui a impliqué des armes à feu. Et dans ce cas, c'est le tribunal militaire, selon la loi, qui est habilité à juger de tels actes.»


03/04/2012
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