Yaoundé : Elle demande un visa et obtient une crise cardiaque :: CAMEROON

Cameroun - Yaoundé : Elle demande un visa et obtient une crise cardiaqueMme Bokong, 56 ans, n’a pas supporté les insultes de la guichetière de l’ambassade de France qui lui a refusé le précieux sésame. Dans les couloirs de l’ambassade de France, l’affaire est encore sur toutes les lèvres. «Tout le monde a eu peur ce lundi là», nous a confié hier un agent de sécurité en service à la représentation diplomatique de France à Yaoundé avant de se raviser en ces termes :

«ce n’est pas à moi de vous donner l’information. Je n’ai pas le droit de le faire parce que ça ne fait pas partie de mon travail».

Les faits remontent au lundi 19 août dernier, même si la victime, une semaine après, est toujours sous soins intensifs. «Ce jour là, la dame est arrivée ici pour suivre son dossier. Après une longue attente, elle s’est dirigée vers l’un des guichets et la responsable l’a rabrouée en l’insultant. Subitement elle est tombée et a perdu conscience.

Elle est restée immobile pendant plus de trente minutes. On croyait même qu’elle ne vivait plus. C’est grâce à l’intervention de notre médecin qu’elle s’est relevée», révèle une autre source interne à cette ambassade, perchée sur le plateau Atemengue. Effectivement, tout est partie d’une altercation entre Evelyne Bokong et la préposée à l’accueil du guichet 5. La première, 56 ans et atteinte d’une maladie cardiovasculaire, était venue sur rendez vous, dans l’espoir d’obtenir son visa. Un sésame derrière lequel elle court depuis des mois.

Mais,entre la malade et l’employée de l’ambassade, les choses tournent court. Dame Bokong s’écroule et c’est la panique générale. Le pire a été évité, mais pourra se reproduire n’importe où et n’importe quand. Et pour cause, le visa qui devrait lui permettre d’aller se faire soigner en
Europe lui a été refusé.

 

 

Vérifications faites, il ressort que madame Bokong est souffrante. En septembre 2012, elle a été admise aux urgence du Centre hospitalier d’Essos à la suite d’un infarctus du myocarde. Après un traitement positif, elle a saisi le ministre de la Santé publique (Minsanté) le 1er novembre par une «demande d’évacuation sanitaire en Europe pour y subir un examen de coronarographie et une angioplastie».

Le Minsanté a donné son accord et le dossier a été transmis au ministre des Finances pour la prise en charge financière. Par décision N°001623, l’argentier national décide d’une «prise en charge des frais médicaux au Centre régional d’Orléans en France au profit de Madame Bokong Evéline, pensionnée (141 685-Q), evacuee sanitaire». Dans une célérité inhabituelle, le Cameroun a versé 9 065 000 F CFA et la patiente a supporté les 30 % de la prise en charge le 30 juillet dernier.

Le chèque N° 9965609 du Crédit Lyonnais prouvant la transaction a été fourni. Malheureusement, Dame Bokong n’a pas pu obtenir le visa. Pour les responsables de l’ambassade, le séjour d’un an demandé par dame Bokong est excessif. Comment fera-t-elle pour soigner son coeur qui fonctionne à seulement 35% ? Que deviendront les millions débloqués ? Mystère et boule de gomme.

© L`Actu : Olivier A. Ndenkop


28/08/2013
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