Yaoundé - Au Tribunal: Il se fait escroquer plus de 50 millions FCFA

DOUALA - 23 JAN. 2012
© Charles-Olivier Mbami | La Nouvelle Expression

Le fonctionnaire voulait être promu au gouvernement, à défaut de se faire des dollars. Tagni T, cinquantenaire, est inspecteur d’Etat en service au Contrôle supérieur de l’Etat. Courant 2011, il contacte Yannick Tagni (simple coïncidence de patronyme), alias «Sa Majesté» ; à charge pour ce dernier de lui trouver un marabout.

Le fonctionnaire voulait être promu au gouvernement, à défaut de se faire des dollars. Tagni T, cinquantenaire, est inspecteur d’Etat en service au Contrôle supérieur de l’Etat. Courant 2011, il contacte Yannick Tagni (simple coïncidence de patronyme), alias «Sa Majesté» ; à charge pour ce dernier de lui trouver un marabout. Car, à défaut d’être promu au gouvernement (en gestation), il voudrait tout au moins se faire (multiplier) des millions. Yannick ne se fait pas prier et fait entrer en scène un certain Valentin Kengne. Celui-ci conduira notre fonctionnaire à Obala, auprès d’une jeune fille. Il déboursera une somme d’argent pour obtenir «4000 baguettes de serpent» (sic). Car, c’était la condition sine qua non pour assouvir ses ambitions. Mais, il fallait faire le dernier pas. Valentin Kengne et Tagni T vont se rendre à Bamenda pour rencontrer le marabout Batal, de son vrai nom Stephen Youss.


Une mallette de dollars

Dans le chef-lieu du Nord-Ouest, Batal leur fera miroiter une mallette contenant des dollars américains, d’une «valeur» de… 350 millions F Cfa. Mais, à ce stade, il faudrait encore débourser pour entrer en possession du précieux sésame. Avant l’acte final, Batal va exiger de son illustre visiteur le versement de 37,2 millions F Cfa pour, dit-il, «laver les billets de dollars estampillés».

L’infortuné va s’exécuter. Mais, des dollars, Tagni T ne recevra aucun radis. Car, Valentin Kengne et Batal, profitant de la naïveté de leur victime, vont se fondre dans la nature.

Le fonctionnaire va saisir la justice. Yannick Tagni, Valentin Kengne et Batal seront rapidement interpelés. Car, avant les faits, Yannick était connu de sa victime. Ils seront plus tard traduits au tribunal correctionnel de Yaoundé, centre administratif.

Au cours des débats, les trois prévenus nient les faits. Le procureur de la République est resté dubitatif lors de ses réquisitions et s’en est remis à la sagesse du tribunal. La défense a présenté ses trois clients comme de paisibles citoyens au-dessus de tout soupçon. Elle s’est d’ailleurs étonnée de ce que le parquet n’ait pas présenté les scellés (baguettes de serpent et mallette de dollars) ni à l’enquête préliminaire, encore moins lors de multiples débats à l’audience. Elle soutiendra que Yannick Tagni est effectivement chef dans un village situé dans le Haut-Nkam, région de l’Ouest.

Le tribunal s’est accordé deux semaines pour rendre sa décision le 2 février 2012.



23/01/2012
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