Yaoundé: 40.000 femmes déferlent au Boulevard du 20 mai pour la fête du 8 Mars

YAOUNDE - 09 MARS 2011
© Yvette MBASSI-BIKELE | Cameroon Tribune

Elles prenaient part à la grande parade présidée par le Minproff, représentante personnelle de la Première dame, Madame Chantal Biya.

Kaba vert brodé et agrémenté de froufrous de mousseline, chaussures et foulard assortis, Reine M. est rayonnante. Sourire aux lèvres et regard brillant, elle s’empresse de trouver un taxi pour le boulevard de l’Ocam. Elle y rejoint ses camarades de service et amies. Lorsqu’elle y parvient, quelques milliers de femmes sont déjà rassemblées dans la rue. Fonctionnaires, cadres d’entreprises privées ou parapubliques, membres de partis politiques et de la société civile, commerçantes… Elles sont toutes là, arborant fièrement l’uniforme du jour. Belles. Elégantes. Majestueuses. Aucun adjectif n’est superflu pour les qualifier. Une fanfare, des groupes de danses, un peu plus loin, assurent la partie animation et folklore. Il est 9 heures. Les officiels prennent peu à peu place dans les tribunes, pendant que les carrés de défilants s’organisent dans les cinq axes prévus à cet effet. « Les carrés sont constitués de 144 personnes. Au vu des enregistrements, nous estimons que 40.000 femmes prennent part à ce défile », affirme un responsable du Minproff.

A 10 heures, le ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Marie-Thérèse Abena, représentante personnelle de la Première dame arrive sur les lieux. Après la remise du traditionnel bouquet de fleurs et son installation à la tribune, le défilé peut commencer. Dix wagons constitués de femmes relevant de différentes structures vont se succéder sur le Boulevard. Présidence de la République, défense et sécurité, administration générale et financière, enseignement, formation, emploi et recherche, communication, culture, jeunesse et sports, santé, affaires et sécurité sociales, infrastructures, production et commerce, société civile, associations religieuses et familiales, réseaux d’associations féminines… Tous les secteurs de la vie sociale étaient représentés. Pendant deux heures, les femmes vont battre le macadam, chantant à tue-tête des hymnes en leur honneur.

Par leurs prouesses, elles arrachent des salves d’applaudissements ou les encouragements de leurs tutelles installées dans les tribunes. Aux volants de taxis, bus, tracteurs, camionnette, compacteur, des dames effectuent leur passage sous les ovations du public, carrément euphorique. Mais déjà, l’arrivée du carré composé du personnel féminin du Minproff annonce la fin des festivités. Du moins, sur le Boulevard du 20 mai. Les unes et les autres s’égaient rapidement, pour rejoindre leurs états-majors. Question de faire vraiment la fête. Et, rendez-vous est pris pour l’année prochaine. Même heure, même lieu.


Elles ont fêté ça au Hilton

Après le défilé, les femmes ont profité du déjeuner offert par la Première dame pour s’amuser un peu, avec des artistes de renom.

En sa qualité de représentante personnelle de la Première dame, Marie-Thérèse Abena Ondoua, ministre de la Promotion de la femme et de la Famille, a pris part au déjeuner culturel offert par Chantal Biya hier à l’hôtel Hilton de Yaoundé. Une réception qui a eu lieu juste après le défilé du Boulevard du 20 mai. Au menu, des mets divers, mais surtout des artistes issus des quatre coins du pays, du rire et de la danse. Le tout dans une ambiance de convivialité et de bonne humeur due à une journée qui ne se vit qu’une fois dans une qu’une fois dans une année.

Un plateau d’artistes parmi les plus représentatifs des régions du pays (le Patengue, le Kéguégué international, Ama Pierrot, Nicole Mara, K-Tino, Calvino, etc.) ont agrémenté le repas. Les dames n’ont d’ailleurs pas boudé le plaisir de se trémousser un peu, abandonnant parfois assiettes et verres pleins pour quelques pas sur la piste, par deux ou dans un cercle. Le Dr Félicien Ntone, psychiatre, a une nouvelle troqué sa blouse contre le micro, au grand bonheur des convives dont des membres du gouvernement et des chefs de missions diplomatiques. Comme pour ne pas rappeler à tous qu’il y a un être Suprême à qui on doit tout, c’est par une prestation de la chorale St Ambroise de la cathédrale Notre-Dame-des-Victoires de Yaoundé que le déjeuner a pris fin, après plus de deux heures de communion.

Jocelyne NDOUYOU-MOULIOM


Douala dans le tourbillon du 8 mars

Environ 10.000 femmes ont défilé à la Place de l’Udéac.

Elles en ont montré de toutes les couleurs au public, les femmes de Douala. Pas à travers le rouge bordeaux ou le vert, couleurs de leurs tenues, mais à travers les animations, l’ingéniosité et le côté artistique ou original que les femmes de chaque association, administration ou société ont voulu mettre dans leur passage. Dans ce registre, certains se sont davantage distingués, l’applaudimètre du public servant de grille de notation. Les femmes de la police d’abord, dans un défilé fort cadencé. Si ces dernières ont troqué hier leurs uniformes pour des « kaba ngondo » aussi jolis les uns que les autres, cela n’a rien enlevé à leurs pas, toujours plus assurés.

Les étudiantes de l’université de Douala ensuite, qui ont apporté une touche plus glamour avec le déhanché de jeunes femmes avec des éventails comme accessoires. De même, les dames des associations de femmes étrangères (République centrafricaine, Nigeria) ont été les premières à recueillir les faveurs du public. Quant à la délégation de CamairCo, c’est surtout parce qu’elle apparaissait pour la première fois qu’elle a attiré l’attention. L’entreprise, qui doit effectuer son vol inaugural ce mois, marque ainsi déjà sa présence à travers son personnel féminin. Enfin, mention spéciale aux femmes des différentes sections RDPC du Wouri, qui l’ont emporté haut la main par leur nombre et le soutien manifesté au chef de l’Etat à travers leurs slogans. Denise Fampou, maire de Douala 2, a même exécuté quelques pas de danse très appréciés du public.

D’après la délégation régionale de la Promotion de la Femme et la Famille dont les femmes ont ouvert le défilé, environ 10.000 femmes issues de plus de 200 organisations féminines ont pris part à la fête qui a duré plus de 2h 30 mn à la Place de l’Udéac. Le gouverneur du Littoral, Faï Yengo Francis, s’est du reste félicité de cette mobilisation des femmes de Douala. Les tenues suggestives n’ont pas cette fois-ci terni l’image des femmes. Ces dernières ont d’ailleurs promis de célébrer avec sobriété et responsabilité lors des agapes d’après défilé, et de davantage méditer sur le thème de la journée, à savoir, « Egalité d’accès à l’éducation, à la formation, à la science et à la technologie : sentier pour un travail décent pour les femmes ». Thème qui n’est qu’un rappel pour les femmes du Littoral, qui le vivent déjà. Elles l’ont d’ailleurs démontré à leur (belle) façon mardi.

Steve LIBAM

8 mars: un jour presque férié

Dans nombre d’entreprises et surtout les administrations, les hommes ont dû travailler hier sans leurs collègues femmes.

A genre particulier hommage exceptionnel, pourrait-on dire au regard de la célébration hier de la 26e édition de la Journée internationale de la Femme. Sans texte officiel, la journée a été déclarée sans travail, du moins pour les femmes, dans la plupart des entreprises et administrations. Si l’on a aperçu des dames du ministère des Postes et Télécommunications dans l’enceinte de leur département en après-midi, ce n’était pas pour des nécessités de service. Le cœur était à la fête. D’ailleurs elles étaient toutes vêtues du pagne de l’événement, gracieusement offert à chacune par le ministre. Ici comme au ministère de l’Education de base ou à la Dgsn, le geste du patron envers les dames a eu valeur d’autorisation d’abandon de poste. Et même que la journée clôt simplement les activités déroulées dans le cadre de la semaine de la femme comme des causeries, séances d’investissement humain... Dans certaines écoles, les responsables ont pris soin d’avertir les parents des élèves tenus par des femmes.

Toutefois, la célébration n’a malheureusement pas eu la même couleur partout. Dans les pharmacies, tout le personnel est d’astreinte. « Tout le monde devra être en poste », nous dit-on à la pharmacie du Soleil. Idem à Sion, où les femmes approchées n’ont pas souhaité s’exprimer. Toutefois, à l’Hôpital central de Yaoundé, des mesures ont été prises pour que la fête soit grandiose, sans interruption du travail. Après le défilé, le personnel féminin en service est retourné au chevet des malades où leurs collègues hommes les remplaçaient. Et la fête s’est poursuivie sous le hangar dressé devant la direction générale pour accueillir les festivités marquant cette journée. Une célébration qui ne cesse de prendre de l’ampleur au fil des années. Un rythme qui force à envisager pour bientôt un 8 mars férié et chômé.


09/03/2011
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