Voici les hommes forts du Comité de normalisation de la fécafoot

Cameroun : Voici les hommes forts du Comité de normalisation de la fécafootLes membres au complet

Président: Pr Joseph Owona
Vice-président: Emmanuel Ngassa Happy
Membres :
Michel Kaham ; Ebenezer Mouloké ; Ephraïm Ngwafor ; Owona Pascal Baylon, ; David N’Hanack Tonyè ; James Mouangue Kobila ; Jonathan Fombé ; Amadou Evelé ; Adolphe Minkoa She
Représentants Fifa/Caf: Primo Corvaro, Prosper Abega

Les hommes forts du Comité de normalisation

1-Primo Corvaro : Les yeux et les oreilles de Blatter à Yaoundé

Le revoici au Cameroun! Le mélodrame qu’il a vécu le 19 juin à Yaoundé n’a pas empêché que ses supérieurs hiérarchiques ne le désignent à nouveau comme émissaire pour cette mise sur pied du Comité de normalisation. Lui qui, pris en tenaille dans des conciliabules sans fins, peinait à comprendre comment une élection d’un président de fédération sportive peut faire courir autant de monde, au point où même la police, la gendarmerie et certains gros bras étaient appelés en renfort pour sécuriser l’édifice que beaucoup juraient de mettre à feu et sang si Iya Mohammed restait aux affaires.

En effet, le Member Association Manager qui avait déjà supervisé des Assemblées générales en île Maurice et au Benin avait du mal à cerner les contours de ce scrutin d’un autre genre. Il en était d’autant plus abasourdi lorsqu’on l’a invité à se rendre à la Primature tout comme les deux candidats (Begheni Ndeh et Marlène Emvoutou) pour discuter de la mise sur pied d’une liste consensuelle qui va intégrer certaines anciennes gloires du football qui ont longtemps critiqué la gestion de Iya Mohammed du moment où il était aux affaires.

Après six  heures de négociations et de conciliabules, le Pm qui confie le dossier au ministre des Sports afin qu’il aille porter la bonne nouvelle aux délégués de l’Assemblée générale, croit les faire plier vers un comité provisoire de gestion poliment appelé bureau de consensus. Mais les délégués, fidèles et loyaux à leur mentor, vont camper sur une fin de non recevoir à cette proposition qu’ils assimilent à un piège. Ceux-ci clament d’ailleurs la toute souveraineté de l’Ag et décident de passer au vote à l’issue duquel ils élisent la seule liste dûment constituée : celle de Iya Mohammed déféré à Kondengui le même jour. Cette fois, Corvaro peut dormir tranquille. Les nouvelles élections se passeront bien loin du tohu-bohu du 19 juin dernier ; la transparence étant de mise.

2-Me Prosper Abéga : La voix (camerounaise) du droit de la Caf

Ses pairs disent de lui qu’il est un éminent by Savings Wave">avocat. Sa longue et riche expérience dans la résolution des « conflits » entre fédérations sportives plaident largement en sa faveur. Entre procès, sorties de crise et issue à la lumière des textes, il en a connu des vertes et des pas mûres. C’est peut-être la raison pour laquelle la Confédération africaine de football (Caf) qui l’emploie, a jeté à nouveau son dévolu sur ce spécialiste en droit du sport inscrit au barreau de Marseille en France. Lui qui cumule allégrement avec sa casquette d’expert Fifa au grand bonheur des deux institutions.

Pour l’ « affaire Cameroun », l’homme qu’on annonçait déjà avant même sa désignation, devra donc superviser au nom de la Caf, la mise sur pied du comité de normalisation devant conduire la Fécafoot à une nouvelle élection d’ici mars 2014. Me Prosper Abega est présenté comme un globe-trotter, qui sillonne le continent africain depuis un bon moment aussi bien, pour le compte de la Caf, que celui de la Fifa, où il est membre de la commission juridique. Simple coup du destin ou hasard de calendrier, du 25 au 29 mars 2013, l’avocat marseillais, bien connu dans le club phocéen, était facilitateur à Lomé au Togo. Pour les besoins de la cause, et notamment aux côtés de Cyril Loisel, chef des programmes de développement de la Fifa, il a participé à la relance des championnats de première et de deuxième division au pays d’Emmanuel Sheyi Adebayor. La Fédération togolaise de football (Ftf) connaissait alors des atermoiements dans l’organisation de ses compétitions.

3-Joseph Owona: Le grand retour de Massayo dans les stades

Joseph Owona, en apprenant la nouvelle de sa nomination à la tête du Comité de normalisation, a du esquisser un petit sourire. Nostalgique, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports (Minjes) s’est certainement reproduit le film de 1998 où il avait fait emprisonner Vincent Onana, alors président élu de la Fécafoot, pour une affaire de trafic de billets de la Coupe du monde France 98. Informée par les lieutenants de ce dernier, la Fifa avait sommé « Massayo » de ne pas interférer dans les affaires d’une de ses associations membres. Mais Joseph Owona leur avait imposé en réponse, un bras de fer qui a duré six mois.

Finalement, la Fifa prononcera en janvier 1999 une suspension du Cameroun de ses activités pour une durée indéterminée. Sanction aussitôt levée après le méa culpa de Peter Mafany Musongue, Premier ministre adressé à l’instance faîtière du football mondial. La procédure de levée de suspension s’articulait autour de la mise sur pied d’une cellule exécutive provisoire de 12 membres dont huit désignés par la Fifa et quatre issus de la société civile et désignés par le gouvernement camerounais avec pour président Iya Mohammed. Cette cellule avait alors organisé les élections qui ont aboutit à la reconduction de l’ex-Dg de la Sodecoton au poste de président de la Fécafoot.

Revoici donc Joseph Owona 14 ans plus tard, non plus dans le rôle de tutelle, mais dans la peau du président du Comité dont les travaux devront déboucher à l’organisation desdites élections. Le fusil a changé d’épaule. Et dans cette posture, on serait tenté de dire comme les anglais : « the right man at the right place ». Car à la vérité, ils sont nombreux ces Camerounais qui estiment que la nomination du « Prof » est une garantie suffisante pour la crédibilité de cette commission électorale. Intellectuel accompli, constitutionaliste hors échelle et personnage influent, parfois craint pour la rigueur et l’objectivité de ses positions, l’ancien Minjes jouit d’une probité morale à tout-le-moins incontestée. Lui qui n’est jamais allé de main morte lorsqu’il s’agit de remettre la Fécafoot sur les rails.

N’est-il pas l’un, sinon le seul ministre à avoir rabattu le caquet aux responsables de cette fédé ? Quoique son histoire avec le gouvernement s’apparente à une tragédie grecque. Monté très haut dans l’olympe, sa chute n’en fut que plus retentissante. Contre toute attente, il fut débarqué du gouvernement le 08 décembre 2004.
Sa nomination à la présidence du Conseil d’administration de la Société de recouvrement des créances (Src) apparut comme un clin d’œil de Paul Biya, preuve qu’il n’est pas totalement tombé dans l’oubli. Disposant plus que par le passé de son temps, le Prof se mit en chaire à la faculté des Sciences politiques de l’université de Yaoundé II, au grand bonheur de la famille universitaire dont les étudiants.

Né en 1945, il a été tour à tour, ministre de l'éducation nationale, un poste qu'il a rejoint en 2000, après avoir été, entre autres, à la Santé publique et à la Jeunesse et sports, au contrôle supérieur de l'Etat, au ministère de l'Enseignement supérieur et surtout tout puissant secrétaire général de la présidence de la République. Souvent présenté comme radical, il a fait son entrée au gouvernement en novembre 1986.

4-Emmanuel Ngassa Happi : « Le prince reprend sa couronne »

Respect et allégeance à ceux qui ont vécu ! Emmanuel Ngassa Happi traîne derrière lui une longue et riche expérience qui fait de lui l’un des mythes vivants du football camerounais. Son ton caustique, son style acerbe et ses positions presque toujours pertinentes, lui ont permis de se bâtir une solide réputation. Discret et à l’ombre des médias ces dernières années, ses sorties (épistolaires) provoquent généralement un véritable tôllé. Il y a un an, remonté contre l’absence de l’ancien président de la Fécafoot et celui de ses collaborateurs aux obsèques de Martin Raphaël Ndongo Alega, ancien administrateur et vice président de la Fecafoot, ancien membre des Commissions Caf et Fifa, ancien membre du Tribunal arbitral du sport, ancien dirigeant sportif inscrit au Panthéon de gloire du sport camerounais, le président du conseil des sages de l’Union sportive de Douala a adressé une correspondance à Iya Mohammed.

Celui qu’on surnomme « patriarche », manifestait ainsi sa grande déception relative à « l’amnésie totale que la Fécafoot manifeste à l’endroit des anciens dirigeants sportifs qui ont pourtant hissé très haut le drapeau de notre pays sur le toit du continent à plusieurs reprises ». Une façon tout à fait spéciale de rendre un hommage plus que mérité à celui qui fût un ami d’abord, et un rival sportif avec lequel « nous avons mis du nôtre, par notre engagement personnel, notre disponibilité et plusieurs sacrifices financiers, parfois au détriment de nos familles et de nos affaires, pour impulser vers l’avant la marche du football camerounais ».

Interrogé en mars dernier pas nos confrères de mboafootball.com sur la crise qui secoue le sport-roi au Cameroun, l’homme proposait aux autorités en charge du sport de « tout nettoyer, refaire les textes et amener de nouvelles personnes pour gérer le football camerounais. On a changé plusieurs ministres, plusieurs entraîneurs et çà n’a rien changé. Si on veut que les choses changent vraiment, Il faut dans un premier temps suspendre la participation du Cameroun aux compétitions internationales. De toutes les façons on ne perdra rien mais on diminuera plutôt la honte. Il faut refaire les statuts de la Fécafoot en mettant de côté tous les gens qui ont montré depuis des années leur incapacité à gérer le football. Il faut chercher les gens qui aiment le sport », expliquait-il. C’est à croire que le gouvernement a finalement écouté la voix du sage.

5-Michel Kaham: Le vieux Lion (re) chausse les crampons

Ce n’est pas un no name dans l’environnement footballistique au Cameroun. Bien au contraire, Michel Kaham fait partie de la génération glorieuse des footballeurs qui ont porté haut les couleurs du drapeau camerounais à travers le monde. Rien que pour ça, il mérite une place dans ce très sélectif bureau du Comité de normalisation. Un organe dans lequel ce solide ancien défenseur aura certainement son mot à dire, au regard de l’image avilissant que renvoie le football de son pays aujourd’hui. Lui qui fait partie de ces idoles du sport-roi qui exigent un peu plus de considération de la part de leurs anciens camarades qui les ont abandonnés comme de vulgaires larbins.

De même qu’ils se plaignaient déjà du ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) d’avoir délibérément oublié de les convoquer dans le cadre des consultations élargies entreprises le 09 avril dernier. D’un commun accord avec Emmanuel Maboang Kessack, Tataw Stephen, Wamba petit Michel, Olé Olé et bien d’autres qui défendent cette cause, Kaham fait partie de ceux-là qui estiment qu’il est temps de « mettre fin à cette époque où un groupuscule d’anciens footballeurs envahit les médias pour parler au nom de leurs camarades alors même qu’ils n’ont jamais rien fait pour leur tendre la main et marcher ensemble ». D’où l’urgence de repartir à zéro.

6-David N'Hanack Tonye: « Docta » au chevet du patient Fécafoot

L’homme est dans son élément. Ce ne sont pas ses anciens collaborateurs au ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) qui le démentiront. Lui qui a occupé la très délicate et stratégique fonction de secrétaire général du Minsep avec pour consignes, de coordonner l'action des services centraux et déconcentrés, assurer l'organisation matérielle des services, définir et codifier les procédures internes du ministère, de veiller à la formation permanente des personnels et à la célérité dans le traitement des dossiers. Pour avoir passé quatre bonnes années dans ce département ministériel, David N'Hanack Tonye a vu Thierry Augustin Edjoa et Michel Zoah plier l’échine et essuyer les foudres de la superpuissance Fécafoot. Si lui-même n’en a pas fait les frais.

C’est dire que le tout nouveau secrétaire général du Comité national olympique du Cameroun (Cnoc) maîtrise bien le sujet et pourrait apporter sa pierre à l’édifice. Présenté par ses anciens collègues comme un homme de bonne moralité, honnête et doté d’une longue expérience, sa désignation ne devrait plus surprendre. Né le 17 janvier 1957 à Eséka, David N'Hanack Tonye est professeur certifié d'éducation physique et sportive. Par la suite, il obtient respectivement un master en médecine du sport et deux doctorats d'Etat tour à tour en science du sport et en technique des activités physiques et sportives à l'Université de Beijing en Chine.

Le tout premier président fondateur de la Fédération camerounaise de Nanbudo a, par ailleurs, un riche palmarès sportif aussi bien comme athlète de haut niveau que comme dirigeant sportif. Avant sa nomination au Minsep, David N'Hanack Tonye travaillait au secrétariat général de la présidence de la République. Sa riche culture sportive et son vécu constituent autant d’éléments pour contribuer à l’atteinte des objectisf du Comité de normalisation.

7-Ahmadou Evélé: Du riz dans le bol du Comité de normalisation

Difficile de coller un visage à cet homme dont le curriculum vitae est pourtant suffisamment garni. Ahmadou Evelé est un athlète camerounais, spécialiste du saut en hauteur, né en 1949 à Guirvidig précisément dans l’arrondissement de Maga dans la partie septentrionale du pays. C’est le prototype des personnages qui savent bien jouir de leur retraite puisqu’il s’est reconverti en homme d'affaires après sa carrière sportive. Il occupe par la suite  différents postes au sein de fédérations sportives et du Minsep.

En 2000, il est nommé Directeur général de la Société d'expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry). Un an plus tard, il est condamné à verser une amende de un million Fcfa pour détournement de fonds[]. Mais comme le dit si bien Aimé Robert Bihina, sa réussite a peut-être aussi été inscrite sur les astres. Après une scolarité primaire et secondaire sans heurts à Maroua puis à Garoua, il va à la rencontre de son destin à Yaoundé en 1969. Il sera en transit à l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs) avant d’embarquer pour la France une bourse d’étude en poche. Il dépose ses valises au centre régional d’éducation physique et sportive à Nancy.

Son séjour hexagonal dure trois ans. De retour en 1973, il prend la craie pour dispenser des cours au Centre national d’éducation physique et sportive avant de se voir confier la direction de l’école jusqu’en 1982.  Dans la foulée, le jeune Evélé met son bagage athlétique au service du mouvement sportif national. On le retrouve tantôt sur les terrains de basket-ball tantôt sur les pistes d’athlétisme comme international. Aucune médaille d’envergure ne s’accrochera hélas à son cou. C’est sur le plan administratif qu’il va récolter le plus grand nombre de lauriers. Après un mini-tour du Cameroun qui le conduit à Garoua, Bertoua et Maroua comme délégué provincial de la Jeunesse et des sports. Amadou Evélé poursuit sa course dans l’administration centrale. Nommé directeur des sports en 1991, il est « promu » conseiller technique quatre années plus tard avant d’occuper le poste d’inspecteur général au Minjes jusqu’en juin 2000.

Période charnière pendant laquelle le football camerounais vit une de ses scènes de ménage épique avec la Fifa. Un long bras de fer se termine par une suspension du Cameroun de toutes compétitions organisées par la Fifa. Entre temps, Ahmadou Evélé sert de fusible et d’artificier à son patron sur les plateaux de télévision et sur les ondes de radio. Membre du Comité central du Rdpc et personnalité ressource, il devra mettre à la fois ses aptitudes de sportif et de manager au service Comité de normalisation.

© Le Messager : Christian Tchapmi


22/07/2013
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