Visite du Président Biya en France:le Conseil National de Résistance et de Libération du Cameroun (CNL) fait monter la pression

Visite du Président Biya en France:le Conseil National de Résistance et de Libération du Cameroun (CNL) fait monter la pressionJamais visite d´un chef d´Etat africain en France n´aura été aussi houleuse que celle que va effectuer le président Paul Biya les 30 et 31 janvier prochains.En plus des manifestations trés suivies de la diaspora, voici que le Conseil National de Résistance et de Libération du Cameroun (CNL) du Prof.Chief Pierre Mila Assouté en rajoute dans la pression politique á travers un mémorandum ouvert adressé directement au président français depuis le 24 janvier dernier ; mémorandum dont camer.be a pu avoir une copie.

Paris, le 24 Janvier 2013

À   Monsieur François Hollande,

Président de la République Française

Palais de L’Elysée 
55, Rue du Faubourg Saint-Honoré
75008  PARIS

Objet : Mémorandum  ouvert
A  l’occasion  de  la  visite  en  France du  Chef  d’Etat  Camerounais

 

Monsieur le Président de la République,

Les opinions publiques camerounaise et internationale sont depuis quelques jours sous l’emprise des médias qui annoncent comme un butin de guerre, votre accord depuis votre élection à la Présidence Française, pour  un tête-à-tête au sommet de l’Etat à l’Elysée, avec le Président du Cameroun Monsieur Paul BIYA, lors de sa prochaine visite de travail en France les 30 et 31 janvier 2013.                                                                                                                            

Nous comprenons parfaitement Monsieur le Président, que les relations diplomatiques entre le Cameroun et la France gouvernent une telle rencontre au sommet, en dépit des considérations parfois fâcheuses qui relèvent de la souveraineté des politiques internes des pays… Toutefois, nous sommes fondés à l’expérience éprouvée de dire que votre hôte que l’on ne présente plus en Afrique Centrale faut-il le rappeler, est l’un des derniers dictateurs des temps modernes qui tyrannise son peuple derrière des rideaux d’une parodie de démocratie.

Nous ne reviendrons pas en détail dans cette adresse sur : l’écrémage et l’exclusion des candidats de poids à la présidentielle,  les élections truquées, la confiscation de l’organe électoral par son seul parti, les manipulations des listes électorales et des inscriptions d’électeurs, les prorogations sans élections des mandats législatifs et municipaux, le refus de créer un conseil constitutionnel indépendant, la corruption érigée en mode de gouvernance et l’arbitraire judiciaire, toutes choses qui caractérisent les dictatures…

La situation apocalyptique dans laquelle le régime de Monsieur Paul BIYA veut inexorablement précipiter notre pays et son peuple après une trentaine d’années de villégiature au pouvoir, mérite à nos yeux une rupture politique. La stabilité du Cameroun n’affiche qu’un calme des cimetières dans un environnement de volatilité de paix en  Afrique centrale.

Compte tenu du blocage systématique des voies d’une alternance démocratique et du refus d’un dialogue sincère, notre responsabilité intellectuelle et politique en tant qu’opposants irréductibles est de créer des conditions de libération de notre Peuple de l’emprise d’un régime tyrannique et d’oppression, par tous les moyens politiques prévus par la Charte Universelle des Droits de l’Homme, pour l’inscrire parmi les pays modernes qui pratiquent et partagent les valeurs de démocratie et de liberté.

En février 2008, pour illustrer notre propos sur les barbaries du régime gouvernant, près de 200 jeunes camerounais furent massacrés dans nos rues et 3000 autres arrêtés et jetés en prison, dans l’indifférence de la communauté internationale, alors que dans le désarroi, sans armes, ils manifestaient simplement contre la faim et contre les manipulations constitutionnelles sans fin qui verrouillent tout espoir d’un changement possible, et dont l’objet est la confiscation à vie du pouvoir par un homme de 80 ans.

Il n’est pas inutile de rappeler que Monsieur BIYA gouverne sans partage et de manière calamiteuse les destinés de notre peuple depuis 31 ans sans discontinuer. Aujourd’hui 4 Millions de jeunes pour l’essentiel diplômés de l’enseignement supérieur sont empêtrés dans un chômage endémique… Et c’est par milliers que tous les ans, nos jeunes compatriotes exaspérés, s’enfuient en occident par des barques en mer, pour échapper aux affres politiques, économiques et sociaux de cet environnement d’une gouvernance médiévale…

Il nous est apparu important bien que vos discours publics dénotent clairement de votre parfaite connaissance des dictatures africaines, et indépendamment de votre volonté ouvertement exprimée de rompre avec « Les pratiques d’un autre temps », d’attirer votre haute attention sur le fait que la France s’apprête de nouveau, diplomatie oblige certainement, nous voulons y croire, à recevoir un tyran, figure emblématique connue et reconnue d’une françafrique téméraire qui ne vient que pour rechercher une onction « d’élève » néocolonial en vue de poursuivre ses œuvres totalitaires contre notre peuple.

Lorsque dans un pays, c’est le cas du Cameroun, un régime politique fait maintenir dans des prisons spéciales ses « ennemis » politiques pendant plus de 15 ans de condamnation pénale, même justifiée au plan juridique et qu’au terme de la peine, il s’ouvre de nouveau procès contre les mêmes personnes qui se soldent par de nouvelles peines de même durée, il n’est pas excessif en nous adressant à un Président normal régulièrement élu, d’évoquer la tyrannie d’un tel régime politique…Les cas de Titus EDZOA, Michel Thierry ATANGANA, Pierre Désiré ENGO pour ne parler que de ceux-là, en sont des exemples concrets…

Votre pays la France, connu pour sa légendaire réputation de défense des Droits de l’Homme et pour son hospitalité à l’égard des exilés politiques est sous la présidence d’un socialiste, Vous François Hollande, attaché aux valeurs humanistes. Le Cameroun compte environ 2500 exilés politiques en France et ailleurs dans de nombreux pays, parmi lesquels des personnalités dont la vie est menacée dans leur pays… La visite de Monsieur BIYA  vous donnera l’occasion de montrer au Peuple du Cameroun votre fidélité aux valeurs de démocratie si chère à la France et aux républicains, ainsi que la prééminence de l’amitié entre le Peuple de France et celui du Cameroun sur les rapports individuels.

Notre mémorandum  ne vise qu’à rappeler à vous-même qui présidez aux destinés de la France et à l’opinion publique française elle-même et celle du reste de la communauté internationale, les graves problèmes politiques et de gouvernance que traverse notre pays et sa situation de délitement continu, bien que nous soyons conscient de notre seule responsabilité interne à régler les problèmes de notre pays par nous-mêmes.

Tous les camerounais épris de paix et préoccupés du progrès ne peuvent que se réjouir à l’idée que notre pays entretienne des relations ouvertes et de coopération franche et fructueuse avec les pays amis et en particulier avec la France. Nous pensons cependant qu’il serait mal venu, que la réception du chef de l’Etat camerounais, Monsieur Paul BIYA dictateur connu, ne débouche sur une interprétation qui donnerait lieu à un quitus de la France à la gestion calamiteuse de ce pays depuis trente ans, ou à signifier un quelconque encouragement à continuer dans la même voie.

Notre propos n’est pas de dénigrer notre pays dans ses fondements à l’extérieur. Au contraire nous souhaitons attirer votre haute attention sur ses immenses richesses et son énorme potentiel qui ne profite pas à son Peuple : Des ressources naturelles si peu exploitées, un capital humain qui ne demande qu’à s’investir dans des projets d’avenir, une jeunesse saine résolument tournée vers la paix et le progrès  qui l’enracineraient sur son sol.


En tant que chef d’un parti politique de l’opposition contraint à l’exil, je m’adresse à vous, chef d’une des puissances du monde  pour vous  prévenir de l’urgence d’un Cameroun moderne et que toutes nos actions ne visent qu’à son redressement et à sa réhabilitation politique et diplomatique dans le monde. Votre vigilance sur les questions qui obèrent la démocratie, la paix et le progrès en Afrique et dans le monde nous honore. Votre intervention au Mali est de ce point de vue, une décision des plus adroites d’éradication du terrorisme d’occupation qui rencontre notre soutien total.

Dans cette perspective soyez rassuré, Monsieur le Président de la République, de notre détermination et veuillez croire à l’expression renouvelée de nos sentiments d’amitié et de notre très haute et déférente considération.


Prof. Chief Pierre MILA ASSOUTE

Conseil National de Résistance et de Libération du Cameroun (CNL)

4 Avenue de Friedland
75008 PARIS

© camer.be : Didier Ngounou


27/01/2013
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres