Vincent-Sosthène Fouda: “Je n’abandonne pas le combat”

YAOUNDÉ - 15 Février 2012
© Cathy Yogo | Le Jour

L’homme politique passe devant le juge le 08 mai 2012. Le combat continue, porté par le souffle des innocents parce que l'innocence ne se «kondenguise» pas. Par ailleurs, je maintiens que la fille de Vanessa est en vie.


Vincent S. Fouda
Photo: © Le Jour


A ce jour, où en êtes-vous?

Le procès s’est ouvert hier, 14 février, à 12 h. Les chefs d’inculpation ont été lus et le juge m’a demandé si je plaidais non coupable ou coupable. J’ai plaidé non coupable. Le ministère public n’étant pas prêt, nous ne sommes pas entrés dans le fond du dossier.

En effet, le dossier qui est venu de l’enquêteur contenait de nombreux noms, notamment des journalistes, des étudiants de l’Addec (association de défense des droits des étudiants du Cameroun), des membres de la société civile et des artistes. Le juge a donc demandé que toutes ces personnes puissent comparaître, y compris les policiers qui sont supposés avoir procédé aux différentes interpellations.


De quoi vous accuse-t-on?

La première audience a eu lieu le 13 février et les chefs d’inculpation étaient ceux qui avaient été suggérés par l’enquêteur, c'est-à-dire le commissaire central numéro 1. Ils ont été validés par le procureur près le Tribunal de Grande instance du Mfoundi, M. Belinga, avant que, tard dans la soirée, il ne se déclare incompétent. Depuis hier, le tribunal d’Ekounou, par la voix de son procureur, le magistrat Esso, a recadré les faits et les a conformés. Aujourd’hui, nous sommes accusés d’avoir participé à une manifestation non autorisée et non déclarée. Le second chef d’inculpation est d’avoir fait partie d’un attroupement d’individus devant l’hôpital gynéco-obstétrique le 9 février.


Quelle est la suite de la procédure?

D’un côté, il y a l’audition de tous ceux qui ont été interpelés à la demande du juge. D’un autre côté, nous pensons que ce que nous avons vu aujourd’hui montre à suffisance la difficulté qui est celle du ministère public. Il n’arrive pas à requalifier les faits qui lui sont reprochés, mais aussi, se défend lui-même sur des faits réels ou supposés. Puisque dans le box, il n’y a qu’un individu. Lequel individu est homme politique, un leader d’opinion, un universitaire appelé à apporter son soutien chaque fois qu’il le sent nécessaire à toute manifestation organisée. Nous nous retrouvons le 08 mai prochain 2012.


La pression de la Justice vous fera-t-elle arrêter votre combat?

Le combat continue, porté par le souffle des innocents parce que l'innocence ne se «kondenguise» pas. Par ailleurs, je maintiens que la fille de Vanessa est en vie. Toutes les autorités de ce pays le savent. Maintenant, la question que le lecteur doit se poser est de savoir si vraiment les autorités sont disposées à permettre à cette jeune mère, orpheline, pauvre, de quitter l'hôpital avec dans ses bras sa fille et à raconter un jour à cette enfant combien elle s'est battue avec bravoure et dignité pour la garder en vie.



15/02/2012
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