VIE DANS NOS MINISTÈRES:LES NON-DITS DE L’ENQUÊTE DE L’ACDIC :: CAMEROON

Yaounde:Camer.bePour la deuxième phase d’évaluation de l’environnement de travail dans nos ministères, l’ACDIC (Association Citoyenne de Défense des Intérêts Collectifs) a commis les résultats de la phase 2 et c’est encore le MINADT qui a raflé la palme d’or. Mais loin d’avoir laissé certains responsables de ministères insensibles, cette évaluation a permis de constater beaucoup de bouleversement au niveau du classement final. Décryptage.

Alors que la gouvernance camerounaise enregistre chaque jour des scandales à n’en plus douter, voici arrivé une évaluation qui affiche encore le « je-m’en-foutisme » de nos dirigeants qui omettent parfois sciemment l’aspect salubrité pour consacrer leur colossal budget à des subterfuges pour détournement de deniers publics. Six mois après la première évaluation, l’ACDIC permet de constater que certains ministères conscients de l’intérêt de l’aspect propreté ont déployé des efforts dans ce sens, raison pour laquelle ils se voient aujourd’hui mieux classés. A l’instar du Mincommerce et du Mindcaf, ces deux départements ministériels enclin à la réception des critiques ont fait pour cette fois leur «toilette » avec des résultats à la clé ; deux bonds respectivement de 26 et 14 places.

Un concept innovateur

Né du constat du fait qu’un environnement de travail sale ne pourrait favoriser un bon rendement, en Octobre 2012 l’ACDIC lance une campagne baptisée « Ministères propres et accueillants ». Dans la procédure d’enquête 32 jeunes et 28 adultes dont 31 femmes et 29 hommes pour le respect du genre. Parmi ces derniers 20 étaient des paysans et 40 citadins triés dans tous les secteurs de la vie civile.

L’enquête pour la première année portera sur 29 ministères pour atteindre désormais 36.

Pour mieux élaborer le travail, 6 critères principaux et 49 sous critères ont été choisis. C’est ainsi que 2160 fiches seront mis à disposition pour les résultats connus aujourd’hui ; le visage hideux de nos édifices ministérielles. Cette saleté qui dénote en premier des comportements inertes de certains dirigeants est la résultante de la mal gouvernance tant décriée jusqu’ici.

Les résultats de l’enquête

Selon le rapport, les ministres les plus accessibles sont Gregoire Owona, Amba Salla Patrice et Dr Taïga. Ceux qui le sont le moins sont Edgar Abraham Alain Mebe Ngo’o, Pierre Moukoko Mbonjo et Henri Eyebe Ayissi. Pour Mebe Ngo’o, la multiplicité des révélations sur ses frasques et écarts de gestion ont fait en sorte de se renfermer sur lui-même avec le « fantôme » du feu Jules Koum Koum qui continu à hanter ses nuits jadis douces. Ce journaliste mort dans des conditions jusqu’ici non élucidées après un rendez-vous organisé par le Ministre porte à beaucoup de meurtre perpétré par le régime Biya sur le contre pouvoir mondiale (la presse). Dans la même voie, les ministres les plus propres sont Emmanuel René Sadi, Ama Tutu Muna et Abba Sadou. Pour le dernier, la simple observation de l’occupation d’une nouvelle bâtisse devrait mettre un bémol sur sa qualification au regard de l’enquête qui n’a duré que 6 mois. Attendons voir dans quelques années ce que ce ministère montrera avec une flopée de paperasse avenir suite à l’étude et le suivi des marchés car dans ce bâtiment pas grand endroit n’est prévu pour l’archivage ; véritable épine sous le pied des ministères jusqu’ici. Dans cette rubrique, les médiocres sont Cathérine Bakang Mbock, Louis Bapes Bapes et Alamine Ousmane Mey que l’on pourrait également qualifiés de « sales devant Dieu ».
Pour ce qui est des ministres les plus ouverts à la critique, Koung A Bessike Jacqueline rafle la palme d’or suivi de Robert Nkili et Laurent Serge Etoundi Ngoa. Alors que leurs homologues avec en tête Alamine Ousmane Mey, Catherine Bakang Mbock et Michel Ange Angouin déteste presque d’être critiqué.

Ceux des ministres si l’on pourrait dire « patriotes », qui prennent en considération les emblèmes de la République sont en pôle position le Dr Taïga suivi de Bello Bouba Maïgari et de Pierre Moukoko Mbonjo. Les mauvais exemples sont Laurent Esso, Youssouf Adjidja Alim et André Mama Fouda. Pour les emboiter le pas, ceux qui sont soucieux du patrimoine de l’Etat sont encore Koung Bessike Jacqueline suivi de Robert Nkili et d’Ama Tutu Muna. Ceux qui ne le sont pas : Nganou Djoumessi Emmanuel, Biyiti Bi Essam et Catherine Bakang Mbock.

Pour les visites, ceux des ministres qui sont le plus ouverts à la société civile sont Luc Magloire Mbarga Atangana, Zacharie Perevet et Grégoire Owona. Peut-être un résultat logique vu leurs porte- feuilles respectifs qui sont Commerce, Formation Professionnelle et Travail et Sécurité Sociale. Dans l’analyse, ces ministres ont beaucoup plus d’interlocuteurs « étrangers » qu’autre chose. Pour les médiocres on peu citer Laurent Esso, Basile Atangana Kouna et Edgar Alain Mebe Ngo’o. Dans la même lancée, les ministres qui sont ouverts aux usagers sont Robert Nkili (surnommé Mr Dialogue Social), Henri Eyebe Ayissi (traqueur de voleurs) et René Emmanuel Sadi (Champion du scellage d’églises illégales). Les mauvais exemples sont Emmanuel Bonde (vieille école), Madeleine Tchuinte et Ange Angouin Michel.

Enfin ceux des ministres qui sont soucieux du cadre de travail de leurs collaborateurs sont Bello Bouba Maïgari, Issa Tchiroma Bakary et Koung A Bessike Jacqueline. Les mauvais sont Bapes Bapes Louis, Alamine Ousmane Mey et Abena Ondoua née Obama Thérèse.

 

 

Auscultation

 

A l’observation, les magistrats qui sont au sein du gouvernement ne sont pas ouverts. N’aimant ni critique ni visites ni communication, c’est sans surprises que leurs ministères sombres dans l’inertie, la malgouvernance et la problématique. Pour les administrateurs civils, la particularité imprégnée dans leurs ministères est la propreté. Les autres catégories de ministres sont plus ouvertes à la population civile et aux collaborateurs qui semblent être le gage de leurs performances.

 

En définitive, le classement des ministres affiche ceci : 
Meilleurs dans la gouvernance : Koung A Bessike Jacqueline (1ere), René Emmanuel Sadi (2e), Ama Tutu Muna (3e)
Mauvais dans la gestion globale : Laurent Esso (1er), Alamine Ousmane Mey (2e), Catherine Bakang Mbock (3e).

 

© Camer.be : Yannick Ebosse

 



31/08/2013
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