Vente des titres de CAMTEL: Le Plan mafieux en exécution

Yaoundé,19 Novembre 2012
© M. S . | La Nouvelle

Quand l'idée de vendre les titres de la Camtel est avancée pour la première fois au cours d'une réunion du Comité interministériel par Polycarpe Abah Abah, il n'y a personne pour imaginer qu'il y flotte un parfum de manip de haut vol. Evocation.

Pour ces gens qui n'entreprennent rien sans le paramètre de désintéressement et le vecteur de l'intérêt général, ils n'ont d'yeux que pour les dividendes qu'ils peuvent engranger dans l'opération. Pourtant, avant d'avancer cette hypothèse, Polycarpe Abah Abah avait déjà sa petite idée sur l'éventuel acquéreur de ces titres. Une fois la caution officielle obtenue, tout se passe par la suite comme dans un scénario trop bien écrit. Des contacts sont pris dans l'entourage de Franck Biya, par l'intermédiaire de Serge Akono, Dga de la City Bank, fils du Pr. Gervais Mendo Ze et Christian Mataga. Pour sortir le loup du bois, mille prétextes sont artificieusement brandis. Sous des airs de fausse confidence, on indique aux proches de Franck Biya que tout est déjà fait pour trouver les fonds qui vont faciliter l'opération. En apparence, tout est limpide, mais au fond, la coterie partage seule les secrets de l'opération. Ce qui ne manque pas d'attirer et de convaincre Sfa-Ingénierie qui donne son Ok. Ça ne sera pas moins la première indication que la société du fils du chef de l'Etat est déjà dans le collimateur du G11.

De l'aveu même de certains proches de la coterie, c'est la Camtel, elle-même, qui adresse, entre juillet et août 2006, une correspondance à la Sfa Ingénierie pour indiquer le remboursement par anticipation des 4,7 milliards de FCFA. Ce qui est curieux pour une société qui connaît d'énormes difficultés de trésorerie Entre temps, le Dg de la Caisse autonome d'amortissement, soupçonneux, rappelle aux responsables de la Sfa-Ingénierie que les titres de la Camtel mis en garantie dans le cadre d'un emprunt de 4,7 milliards, ne peuvent pas faire l'objet d'une appropriation. Malheureusement, celui-ci ignorait qu'il évoluait dans un environnement qui est un assez grand aquarium d'eau trouble pour qu'effectivement on veuille y jouer le rôle d'une truite dans une eau limpide.


Commanditaires

Malgré le rappel à l'ordre du Dg de la Caa, à la Camtel, les regards sont résolument rivés ailleurs, dans l'optique de rembourser intégralement et par anticipation le solde de la dette de 4,7 milliards de FCFA. Non sans ajouter les intérêts qui se chiffrent à des centaines de millions. S'il faut s'en tenir aux généralités, on note que le soutien d'une banque de la place, qui est entre temps devenue le fusible consentant de l'opération, est un atout capital, au prix d'un trouble jeu d'influences. Dans ces circonstances qui laissent pantois, la Camtel demande la main levée de la Sfa-Ingénierie. Et elle sollicite au même moment qu'on transcrive les titres au nom d'une société dénommée Afrione Cameroun, représentée à la signature par Christian Mataga et Serge Akono. Des confidences entrecroisées, il ressort que tout se serait passé entre juillet et août 2006. II va de soi que la grande question aujourd’hui est de savoir pourquoi depuis quelques jours l'affaire a commencé à faire grand bruit? C'est peut-être vu du ciel que l'on peut mieux apprécier la démarche des commanditaires de cette campagne de diabolisation de Franck Biya. D'abord, le choix des canards qui servent de support aux donneurs d'ordres. Les journaux L'œil du Sahel et Le Jour s'étant déjà distingués dans la publication des lettres ouvertes de Marafa Hamidou Yaya, l'on subodore que ces journaux ont délibérément choisi de prêter leurs colonnes à la cause tribale et clanique. Il nous souvient que le premier cité ne met aucun masque depuis des mois pour revendiquer les biens des anciens putschistes d'avril 1984 dont la liste est systématiquement publiée dans chaque édition depuis plus de 6 mois à cet effet. Pourtant, s'il faut bien s'appesantir sur ces revendications de notre confrère du septentrion, l'on devrait d'emblée noter qu'elles sont sans objet, ces anciens putschistes, auteurs d'une insurrection armée, contre les institutions de la République, s'étant rendus coupables, selon les lois de la République, d'une tentative de déstabilisation du pays. Il faut par ailleurs noter que ces anciens putschistes, après leur forfait, avaient été juges, non pas par les lois initiées et adoptées sous la férule de Paul Biya, mais celle de la 1ère République d'Ahmadou Ahidjo, celui pour qui ils voulaient faire le coup d'Etat. Même en France ou aux Etats-Unis, accepterait-on de caresser dans le sens du poil des personnes ayant opté de déstabiliser leur pays par les armes?

Ensuite, la manœuvre des francs-tireurs pour abattre le fils du président de la République apparaît très grossière. Car non seulement les chiffres pour le présenter à l'opinion nationale et internationale comme un vulgaire prévaricateur sont tronqués, mais la personne mise en cause n'est pas l'acteur principal de la forfaiture décriée à profusion. En vérité, ce n'est pas la personne physique de Franck Biya qui se trouve être au centre de ces différentes, opérations financières. Plutôt des institutions qui fixent les règles de jeu à un cabinet financier qui n'appartient nullement au fils du chef de l'Etat. La preuve? Le contrat qui lie ces différentes institutions à ce cabinet financier n'a jamais été au nom de Franck Biya. Le contraire aurait d'ailleurs surpris tous ceux qui connaissent la discrétion de ce fils de président tout à fait singulier. Qui ignore qu'après de brillantes études universitaires qui auraient dû lui ouvrir les portes de l'administration camerounaise comme on le voit ailleurs, Franck Biya choisit au grand dam de tous de faire les affaires, en renonçant dans un contexte naturellement favorable à une carrière bien balisée qui aurait dû aujourd'hui lui ouvrir comme au Gabon ou au Togo, une voie royale pour succéder efficacement à son père. Qui, aujourd'hui, en tant qu'opérateur économique, l'a un jour rencontré dans un Cabinet ministériel faisant du trafic d'influence afin d'obtenir un marché? Même pas ces apprentis-manipulateurs aujourd'hui déterminés à avoir sa peau auprès des autorités françaises. En fait, l'objectif de toute cette agitation dans les médias est de préparer l'opinion par rapport à la plainte qu'un petit groupe d'activistes a en projet de déposer auprès des tribunaux français afin que ceux-ci déclarent Franck Biya persona non grata en France et en. Europe.


21/11/2012
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