USA/WASHINGTON: Le Département d?Etat américain gère les fonds de l?ambassade du Cameroun

YAOUNDE - 27 OCT. 2014
© Célestin Ngoa Balla, à New York | Intégration

 

Où est donc passé François Ngoubene? A en croire des sources fiables, le percepteur de l’ambassade du Cameroun aux USA depuis une vingtaine d’années répond désormais aux abonnés absents. «Qui sait s’il n’a pas encore quitté le sol américain?» a‐t‐on entendu s’interroger un membre de la mission diplomatique du Cameroun.

 

 

L'Ambassade du Cameroun a Washington DC, en travaux
Photo: (c) Archives

Où est donc passé François Ngoubene? A en croire des sources fiables, le percepteur de l’ambassade du Cameroun aux USA depuis une vingtaine d’années répond désormais aux abonnés absents. «Qui sait s’il n’a pas encore quitté le sol américain?» a‐t‐on entendu s’interroger un membre de la mission diplomatique du Cameroun. 

 

C’est que François Ngoubene est dans de sales draps depuis que le Département d’Etat américain a découvert des sommes d’argent astronomiques dans chacun de ses quatre comptes bancaires. Sommé de s’expliquer sur l’origine de tout cet argent, il a indiqué que l’ambassade du Cameroun à Washington était le véritable propriétaire du pactole. Une façon de faire que les  méricains ont trouvé de très mauvais goût. Le Département d’Etat a immédiatement frappé. Les quatre comptes personnels de François Ngoubene sont désormais bloqués. Et l’intéressé est interdit de toute signature dans quelque transaction financière que ce soit sur le sol américain. Autant parler de la mise au chômage de l’une des têtes de proue de la diplomatie camerounaise aux USA. A la place de François Ngoubene, le Département d’Etat américain fait la main levée sur les quatre comptes.

 

L’ambassadeur du Cameroun à Washington, Foe Atangana, pour avoir de quoi faire rouler sa maison, devra donc désormais adresser des sortes de bons au Département d’Etat américain, qui étudie, décaisse et contrôle de près les pistes prises par cet argent.

A en croire une source très introduite dans les milieux de la diplomatie camerounaise aux USA, les entrées de la perception de l’ambassade de Washington devraient se limiter à la vente des services de visas et passeports. Et ce sont ces recettes péchées sur place qui doivent être utilisées pour les dépenses diverses.

 

Mais ce qui se passe, c’est qu’un flot d’argent arrive en permanence de Yaoundé. Du temps où elle était aux affaires au Département d’Etat, Hillary Clinton avait signé une interdiction contre l’ambassade du Cameroun de posséder un quelconque compte dans une banque sur le territoire américain. D’une part, Mme Clinton justifiait qu’elle agissait pour la sécurité de son pays, qui craignait de voir de gros fonds tomber entre les mains des terroristes pour leur donner un trésor de guerre en vue d’un remake du 11 septembre 2001. D’autre part, elle sabotait un réseau de détournement des deniers publics camerounais. En effet, certains dignitaires du régime de Yaoundé se servaient des caisses de l’ambassade pour convoyer des fonds mal acquis. Aussitôt déposés dans les caisses des banques, cet argent ressortait tout de suite pour servir à des achats des maisons à travers l’Amérique. Le personnel des services financiers de l’ambassade jouait les garçons de courses.

 

François Ngobene a trouvé une astuce pour contourner la loi d’Hillary Clinton. Il a ouvert plusieurs comptes bancaires personnels pour loger de gros virements venus de Yaoundé. Mais, que ce soit avant ou après la décision d’Hillary Clinton, la gestion de François Ngoubene a toujours été décriée par ses propres collaborateurs.

Certaines enquêtes déclenchées par Yaoundé ont démontré que l’homme avait su profiter de sa position pour amasser une fortune à couper le souffle. Malgré tant de rapports nocifs, François Ngoubene est resté inamovible.

 

Pourquoi Paul Biya, qui a lancé l’opération Epervier pour débarrasser le pays des voleurs des deniers publics fermet‐il les yeux quand il s’agit de François Ngoubene? Sans doute parce que ce dernier en sait long sur les identités et les pistes utilisées par les pilleurs des caisses publiques au Cameroun?

Le coup de savate du Département d’Etat fait comprendre à François Ngoubene qu’il est aussi vulnérable. Et s’il se confirme qu’il a pris la poudre d’escampette, c’est certainement parce qu’il a flairé l’Epervier roder sur sa tête.

 

Mais, jusqu’où peut‐il courir? Interpol aux USA a déjà rassuré à Paul Biya de faire convoyer à  Yaoundé toute personne d’origine camerounaise réclamée par les tribunaux pour des crimes financiers. Par ailleurs, les autorités américaines, qui ont toujours été favorables à la campagne d’assainissement des moeurs au Cameroun, se disent prêtes à collaborer en fournissant toutes les informations en leur possession contre tout prévaricateur ayant utilisé le pays de l’oncle Sam comme caverne d’Ali Baba. Un coup de pouce que Paul Biya hésite curieusement d’accepter.Vox Dei.

 

Célestin Ngoa Balla, à New York

 



01/11/2014
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