USA : Leon Tuam " Pius Njawé était un grand symbole, et il faut prendre bon soin des symboles"

USA : Leon Tuam " Pius Njawé était un grand symbole, et il faut prendre bon soin des symboles"

Leon Tuam:Camer.beIl est un ancien membre du Parlement Estudiantin, exclu des universités d'Etats du Cameroun au début des années 90, écrivain, activiste et enseignant d'espagnol et français à Boston. Léon Tuam, puisqu'il s'agit de lui était le président du comité d'organisation à Boston en 2011 du premier anniversaire de la disparition du  journaliste africain Pius N.Njawé. Il a accepté de répondre aux questions de camer.be au sujet de la commémoration de cette année.

Cette année, vous comptez pour la deuxième fois consécutive aux Etats unis d'Amérique organiser le deuxième anniversaire de la mort du célèbre journaliste Pius Njawé. Pouvez-vous, pour la gouverne de nos lecteurs revenir sur le programme de cette commémoration?

Je vous remercie d’abord pour l’intérêt particulier que vous avez toujours manifesté à l’endroit de notre valeureux et preux journaliste Pius Njawé tant de son vivant qu’après sa dernière danse sur le podium terrestre. Je vous remercie aussi pour votre disponibilité chaque fois que je frappe à votre porte.

Pour revenir à la question inhérente au deuxième anniversaire de la mort du journaliste émérite Pius, nous n’avons pas encore établi un programme de commémoration fixe. Entendez par « nous » les membres de la commission de suivi sortie de la rencontre de juillet 2011 à Boston. Bien que rien ne soit arrêté, je crois que cet anniversaire aura lieu le 14 ou 15 juillet. Il y a même l’idée avancée par l’un d’entre nous de pouvoir célébrer à l’avenir sa vie au lieu de commémorer sa disparition. C’est une très bonne idée. Nous y réfléchissons encore. Cela ne mettrait pas en péril les bonnes résolutions prises lors du premier anniversaire de Boston. Mais je voudrais souligner ici que je ne suis plus le pilote principal de cette célébration comme il en était le cas en 2011.

Où en êtes-vous avec les résolutions prises au premier anniversaire de ce héro africain du quatrième pouvoir qu’est la presse?

Il faut avoir le courage et l’honnêteté de dire que nous n’avons pas assez évolué, tout en avouant que notre détermination reste la même. Nous continuons à travailler sur lesdites  résolutions, continuons à chercher les voies et moyens pour réussir quelque chose d’assez élevé pour cette sommité de la presse africaine. 

Selon vous, qui était Pius Njawé ?

Je le décrivais au premier anniversaire de sa mort à Boston comme étant  un grand patriote, un humaniste, un homme très sérieux avec son travail, honnête, rigoureux, persévérant, confiant et fier de ce qu’il faisait. Il était un grand symbole, et il faut prendre bon soin des symboles.
 
La vie professionnelle de Pius Njawé est assez trépidante et fascinante. Il est plusieurs fois condamné à des peines d’emprisonnement, il est arrêté plus de 120 fois au cours de sa carrière ; pour se tailler une renommée dans le monde journalistique, il n’a pas été formé dans une école de journalisme; il s’est formé sur le tas.

Pour Pius, j’ai la même admiration que j’avais pour Sembène Ousmane que j’ai beaucoup lu et que plus tard j’ai rencontré à maintes reprises en Afrique de l’Ouest. Pius nous a dit si bien indirectement à travers son engagement professionnel : « Quelles que soient les difficultés qui jonchent le chemin de votre orientation professionnelle, persévérez dans tout ce que vous faites et aimez, et vous deviendrez assez fiers de vous-mêmes. »

Quand vous jetez un coup d’œil sur ce qui avait été fait l’an dernier, que dites-vous?

Chaque fois que je jette un regard sur la première commémoration à Boston du décès du journaliste Pius, tristesse et joie s’élèvent, s’échevèlent et s’entremêlent confusément dans ma tête. Et je ne cesse de  remercier dieu et mes ancêtres d’avoir rendu cet anniversaire de juillet 2011 possible. Je suis sûr que vous êtes impatient ou curieux de savoir pourquoi. Eh bien voici la raison:

Ladite commémoration avait failli ne pas se dérouler à la dernière minute, non pas parce qu’il y avait un problème avec la salle que j’avais louée depuis des mois, mais parce que ce jour-là, deux des principaux intervenants ne s’étaient pas montrés à Boston comme initialement prévu, et ne s’étaient faits représenter par personne. C’étaient de sérieux coups de couteau dans mon dos. L’un n’avait même pas fait signe ce samedi-là et restait injoignable, tandis que le second m’avait laissé un message à 2h du matin du samedi pour signifier qu’il n’arrivait plus, sans aucune raison valable. Ce dernier avait été verbalement nourri et découragé de ne pas mettre pied à Boston par un autre qui aurait dû, dans l’ordre des choses, prendre les devants pour cette commémoration.

Et jusqu’à nos jours, ni l’un ni l’autre ne m’a plus jamais dit un mot sur cette absence. Un autre élément d’encouragement était la présence d’un journaliste du Messager arrivé à Boston pour la circonstance, il s’agit d’Honoré Foimoukom. Il m’avait dit : « Ne recule pas ! Tu es un combattant, tu sais de quoi il s’agit, tu ne peux plus reculer. »

Quand cela s’était produit, deux autres Camerounais avaient accepté de combler ces trous et l’avaient fait valablement. C’était là la première plaie ; la seconde vint de ce que le travail de sabotage avait aussi fait son petit chemin et la salle était quasi vide. Nous avions eu cependant le succès médiatique dans la diaspora comme au pays. Cela ne peut plus arriver cette fois-ci. 

Vous comprenez combien nous les Africains (et surtout les Camerounais) sommes difficiles, destructeurs, irrespectueux, même quand il s’agit de la mémoire de nos héros tombés les armes en main. C’est vraiment poignant et révoltant que la race noire qui souffre, une race dont l’histoire est chargée de souffrances et d’humiliations abjectes, reste obstinément son premier fossoyeur et ennemi par son incapacité de s’entendre de faire bloc. Ça fait trop mal au Cœur.

Dans un pays comme le Cameroun où ses citoyens dans l’ensemble seraient majoritairement des P.H.D. –je me demande ce que l’avenir nous réserve. Oui, plus de la moitié des Camerounais se montrent sans gêne comme étant des Pull Him/Her Down (P.H.D.) Il faudra livrer une grande bataille contre ces comportements rétrogrades si le Cameroun ou le peuple noir aspire à sa libération totale et profonde.      

C’est certain que du côté des USA beaucoup s’activent dans différentes villes à faire de ce deuxième anniversaire un grand succès, surtout que c’est là où il est tombé, peu de temps après la rencontre de Washington.

C’est de fait ce qui devrait être. Qui peut ne pas admirer le travail de Pius, à moins d’être de ceux qui ont des sympathies avec le Malheur du Cameroun arrivé en 1982 ?

 Mais quand sur Internet des Camerounais qui vivent aux USA et qui devraient jouer des rôles prépondérants à cette occasion (vu leurs échanges avec Pius quelques heures seulement avant sa mort) s’accusent l’un l’autre d’être responsable de la mort de notre héro national à moins de deux mois de cette commémoration, l’on se demande si ce n’est pas tout simplement pour démobiliser à nouveau les gens. Est-ce un désordre relevant de la naïveté ou prémédité? Ceci donne plutôt plus de force au groupe mis sur pied l’an dernier à Boston. 

Qui sont ceux qui sont attendus à cette veillée?

Ceux qui sont attendus sont tous ceux qui sont à l’écoute de cet appel et pensent qu’ils pourront être avec nous. Vous-même de Camer.be, du moment où vous êtes au courant de cette deuxième commémoration, vous êtes le bienvenu à Boston le weekend du 14 juillet. 

Comment faire pour prendre attache avec le comité d'organisation de cet évènement?

Puisque nous parlons avec plus d’assurance de Boston en ce moment, je laisse ci-dessous quelques contacts en attendant plus de clarifications d’ici la fin du mois de mai, tout en remerciant encore Camer.be pour ce grand service qu’il rend à ses compatriotes camerounais et africains.

Léon Tuam,

Boston, USA

Contacts:

Alex, anmbianda@yahoo.com  

Benjamin, bngachoko@gmail.com  

Tuam, tuam75@hotmail.com  

© Camer.be : La rédaction


22/05/2012
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