Usa- Cameroun: Le tapage inutile de la Camdiac

Usa- Cameroun: Le tapage inutile de la Camdiac

Camdiac:Camer.beLoin d’être à la hauteur du matraquage médiatique, les résolutions du Forum de Washington rendues récemment publiques sont largement en dessous des attentes. Le cancan médiatique orchestré tout autour du sommet de Washington qui aura malheureusement été implicitement à l’origine de la perte de Pius Njawé, s’avère aujourd’hui être un fiasco pour ses organisateurs. Si les promoteurs de la Cameroon Diaspora for Change (Camdiac) voulaient à travers cette initiative attirer l’attention des populations camerounaises sur une nécessité d’alternance politique afin de « déstabiliser » une éventuelle pérennisation de l’équipe gouvernementale en place, le fruit de ce conclave laisse planer une impression de profonde déculottée.

En effet, le regroupement assez inopportun de personnalités politiquement et économiquement célèbres, mais avec pour point commun une vision farouchement opposée au régime de Paul Biya, conjecturait un événement que Bedzigui avait qualifié d’« historique pour l’avenir politique du pays ». Or, au lieu de produire l’effet souhaité, la publication de la  déclaration de Washington par les médias nationaux, notamment le journal du défunt Pius Njawé, laisse une impression monotone de politiquement déjà vu au Cameroun. Comme à l’accoutumée dans l’opposition camerounaise, l’éléphant aurait plutôt enfanté une souris.

Récidive ?

« L’union fait la force ». Cette pensée prônant la communion des efforts pour la victoire avait semblé avoir trouvé vie, mais sans succès, auprès de l’opposition camerounaise lors des précédentes élections présidentielles. En fait, les partis fards de l’opposition avec en tête de file, le Sdf, l’Udc et l’Upc, avait conjointement émaillé l’actualité politique d’antan, en annonçant à plusieurs reprises, une coalition afin de parvenir à travers l’union, à évincer le candidat du Rdpc. Une démarche qui, d’après ses initiateurs, devait permettre à l’opposition de présenter un candidat unique contre le postulant du parti des flammes, Paul Biya. Malheureusement, l’arbre n’ayant pas tenu la promesse des fleurs, les différentes tentatives, notamment celles de 1992 et 1997 et surtout celle de 2004, avait laissé plutôt place à un immense revers. Des douches froides qui ont finalement poussé chacun des ex « associés », à faire front en rangs dispersés. Une stratégie qui se sera révélé perdante pour les différents protagonistes et dont l’issue du processus électoral aura relativement contribué à exposer au grand jour, les faiblesses d’une opposition déjà au bord du gouffre.

Cependant, dans l’optique de palier à cette triste mésaventure politique de l’opposition, la convention de la Camdiac se proposait de combler les failles du passé afin de s’ « unir autour d’un nouvel idéal démocratique ». Une compensation des failles aujourd’hui, qui semble rimer en tout point avec le one-man-show stérile et puéril d’antan de l’opposition. Un forum onéreux mais sans teneur, organisé dans le Pays de Barack Obama à des miles de notre pays, qui aura finalement accouché de quelques critiques redondantes que de nombreux observateurs de la scène politique camerounaise récrient dans les médias, sans pour autant avoir besoin de faire le déplacement. Des critiques sans construction et sans propositions que Guérandi durant ce même sommet, aura voulu tonifier par des idées insurrectionnelles impropres aux attentes du peuple.

Dédain populaire

Pour les camerounais interrogés sur le sujet, cette convention est un leurre. Mireille Njock, étudiante communication à l’université de Douala, « Les camerounais s’attendaient véritablement à plus que ce qui leur a été proposé par les signataires de la déclaration de Washington. Les déclarations exubérantes de Mboua Massok sur les précautions prises dans l’optique de faire parvenir les conclusions du forum aux camerounais ont plutôt voulu faire une publicité vaine autour d’un document sans aucune valeur. ».

Selon le journaliste et pionnier de la liberté de la presse au Cameroun, Jean Baptiste Sipa, dévoilant sa pensée sur la question dans les colonnes du journal le Messager, « tant d’intelligences n’avaient pas besoin d’aller jusqu’aux Etats-Unis pour concocter un tube déjà tant entendu ». Et comme pour davantage ternir le tableau très assombri de la Camdiac, le décès de Pius Njawé survenu durant ce forum, vient avec fatalité anéantir les dernières lueurs de quintessence d’un sursaut d’orgueil de quelques opposants camerounais relativement en berne.

© Dikalo : Paul Tonye Njel


19/08/2010
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